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Dopage: Ophélie Claude-Boxberger suspendue quatre ans (Conseil d'Etat)

Le Conseil d'Etat a suspendu l'athlète Ophélie Claude-Boxberger pour quatre ans, soit deux ans de plus que ce qu'avait décidé la commission des sanctions de l'AFLD, pour avoir été contrôlée positive à l'EPO en septembre 2019.

L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) avait réclamé huit ans de suspension et avait fait appel devant le Conseil d'Etat de la décision de la commission des sanctions, instance indépendante, de prononcer une sanction de deux ans à l'encontre de la sportive.

L'athlète a déjà purgé deux ans d'interdiction et avait fait son retour à la compétition en novembre dernier en remportant les 10 km de Colmar. Elle est désormais interdite de compétition pour deux nouvelles années à compter de la notification de la décision du Conseil d'Etat, soit vraisemblablement jusqu'à fin avril 2024.

"Elle est complètement effondrée", a fait savoir son entourage à l'AFP, et ce timing augure mal d'un retour pour les JO de Paris où elle souhaitait courir le marathon.

La sanction de quatre ans avait été requise par le rapporteur public. Celui-ci avait estimé à l'audience que les "circonstances particulières" soulevées par la défense de l'athlète ne permettaient pas de réduire la suspension. En revanche, il n'a pas retenu le délit supposé de falsification.

En effet, en plus de la prise d'EPO, l'AFLD demandait à ce que l'athlète soit sanctionnée également pour avoir falsifié des éléments du contrôle antidopage, notamment en influençant le témoignage de son ex-entraîneur et ex-beau-père, Alain Flaccus.

Celui-ci s'était dans un premier temps accusé d'avoir injecté de l'EPO à l'athlète lors d'un massage avant de revenir sur ses aveux. L'AFLD estimait que ce témoin avait été manipulé par l'athlète, et avait également menti sur sa géolocalisation les jours précédant son contrôle. En septembre 2021, Alain Flaccus, poursuivie par Ophélie Claude-Boxberger pour "empoisonnement", avait été relaxé par le tribunal de Montbéliard (Doubs).

L'AFLD s'est dite mardi, dans un communiqué, "satisfaite" que le Conseil d'Etat applique la sanction de quatre ans "au titre de la présence d'EPO".

S'agissant de la falsification, la décision est "éclairante" pour l'AFLD. Elle "confirme que le fait d'inciter un témoin à mentir sur l'origine d'une substance interdite est susceptible de caractériser une infraction de falsification, de même que, selon les circonstances, le fait de manquer à ses obligations de localisation". Mais, en l'espèce le Conseil d'Etat a estimé que "le niveau de preuves n'était pas suffisant".

La commission des sanctions de l'AFLD ne l'avait pas suivie sur cette voie de la falsification.

L'AFLD, désormais pourvue de pouvoirs d'enquête, estime que ceux-ci lui permettront à l'avenir de "mieux établir les falsifications rencontrées dans les procédures antidopage".

De son côté l'entourage de l'athlète dénonce "un acharnement de l'AFLD" et affirme qu'un deuxième contrôle positif mis en avant par l'AFLD aux Mondiaux de Doha "n'a jamais existé".

tba-dec/clv

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