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Édito: le PSG, c'est le mode carrière de FIFA dans la vraie vie

Lionel Messi est un joueur du PSG. L'Argentin a signé un bail de 2 ans, plus une en option. Une affaire en or mais qui rappelle à quel point le monde du foot est en train de se dérégler de manière alarmante. Il est peut-être temps de faire quelque chose.

Figurez-vous qu'il y a encore quelques jours, je ne croyais pas une seconde en un départ de Messi. Cela me semblait nettement moins probable que la saison précédente, lors de laquelle l'Argentin avait tenté le forceps à gros coup de burofax. Rien que ce mot résume à quel point les moyens étaient importants (ou presque).

Alors quand le Barça a annoncé son départ, j'étais d'abord sidéré. Et par deux choses: comment peut-on s'endetter à ce point-là, d'une part, mais surtout, comment un tel club a pu croire que sa proposition allait être acceptée par des instances un tant soit peu réfléchie ? Dès que ce départ était acté, il n'y avait que deux possibilités: Manchester City et le PSG.

Deux clubs qui sont en train de dérégler complètement le monde du football. Ces deux clubs, soutenus par des états qui n'ont l'intention d'investir que pour faire des ces clubs des offices du tourisme, ont des moyens illimités. Cela devient ridicule. Deux équipes qui dépensent des centaines de millions comme le ferait n'importe quel joueur de FIFA sous cheat code. Et le pire, c'est qu'au final... ça passe. Avec les compliments des instances internationales.

L'abolition du fair play financier, c'était une aubaine. On nous parlait d'un changement d'approche, d'une réforme. C'est une suppression pure et simple et une faillite pour le football. Un sport qui laisse trop de place au business, c'est mauvais. Attention, loin de moi l'idée de reprocher au PSG de signer Messi au vu des moyens qu'ils ont. Ils auraient eu tort de s'en priver. Mais c'est l'approche même de ces clubs, leur financement et les conséquences déséquilibrées qui me révoltent.

Parce qu'au fond, elle résume toute l'hypocrisie du football. L'UEFA veut réguler les budgets, éviter les flambées et les spéculations, mais elle n'a aucun poids sur l'influence des pays dans l'injection de capitaux au sein des clubs. C'est affolant. Dites-vous bien que le PSG a un réservoir à billets derrière lui, prêt à tourner H24 pour séduire l'égo d'investisseurs amateurs de show, pas du football. Ils n'ont aucune crainte à avoir. Et quand bien même les calculs sont bons à court terme, que va-t-il se passer le jour où le Qatar va stopper les frais ? Est-ce réellement bon pour le foot qu'une équipe puisse à ce point tout se permettre ? Comment va-t-on équilibrer les championnats si des clubs banquiers créent un déséquilibre tel ? C'est inimaginable et intenable à terme. Il faut vraiment stopper ce modèle. 

Alors quelles solutions ? Je ne suis pas devin et je ne peux improviser des solutions concrètes sans enquête approfondie. Mais il y a des idées à creuser: limitation des salaires, mise en place d'un fair-play financier stric et sans étage... Des éléments qui doivent sauver le foot de la folie actuelle. 

Je n'ai aucun élément tangible qui démontre une quelconque fraude. Je n'accuse pas le PSG de tricher et cet édito n'est pas une accusation. Mais j'aimerais que, pour une fois, on se pose la question de l'équité. Et de la décence économique dans un sport qui, de plus en plus, se déconnecte de ses fondements sportifs. Le PSG en est un symbole. Messi en est le dernier clou. Il serait temps que l'hypocrisie d'une régulation qui n'en est pas une arrête de polluer ce si beau sport. 

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