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La Belgique participe à la première Coupe du Monde de socca: "À cause des Diables Rouges, tout le monde nous prend pour des grands joueurs"

Le tournoi se déroule au Portugal et rassemble 32 équipes. Les Belges entameront leur campagne ce soir face au Pays de Galles, avec l'espoir de mieux faire connaître ce sport dans notre pays.

La Belgique participe cette semaine à la première Coupe du Monde de Socca, une forme de mini-foot, disputée à Lisbonne, au Portugal. Sous une chaleur suffocante, nos internationaux affronteront le Pays de Galles à 19 heures dans leur premier match de poule. 

Une aventure unique pour notre pays, qui n'a pas de structure professionnelle mais s'apprête pourtant à rencontrer certains cadors de la discipline. 


Une discipline particulière

Le Socca ne doit pas être confondu avec le futsal, disputé en intérieur. Ici, les équipes s'affrontent sur un terrain extérieur, de 40 mètres de long pour 20 mètres de large. Les règles sont par contre similaires, si ce n'est que les équipes sont composées de six joueurs, qui peuvent être remplacés à tout moment. Le ballon est légèrement plus petit et pensé pour rebondir d'avantage, ce qui rapproche le socca du football classique.

Selon Ionut Bogdan, président de l'Association de Mini-Football de Belgique, il s'agit également d'un sport beaucoup plus tactique. "C'est comme les échecs, on doit attendre l'autre, voir quand il sort et attaquer à ce moment-là", explique-t-il. "Les buts sont souvent marqués après un tir raté. Comme le terrain est petit, il y a souvent quelqu'un pour reprendre et mettre le ballon au fond"

C'est aussi une discipline exigeante, surtout mentalement. "Il faut toujours être concentré, rester en défense, attendre l'autre équipe et dés qu'il y a une ouverture, il faut foncer et aller marquer", explique Ionut Bogdan.

Le Socca n'est pas encore très développé en Belgique. L'AMB, qui nous intéresse ici, organise un championnat annuel, qui contient deux divisions. Ces équipes sont composées de joueurs amateurs. Les meilleurs sont ensuite sélectionnés pour les compétitions internationales où la Belgique est représentée. 

La discipline attire pourtant de plus en plus de joueurs dans les pays étrangers, où les investissements sont plus conséquents. "Dans certains pays, c'est d'avantage développé que le futsal. Certains ont même déjà créé des centres et structures de formation. J'aimerais un jour arriver à faire cela en Belgique", explique le président de l'association, Ionut Bogdan. 


Des niveaux différents

Nancy Delcroix est, elle, dans une position particulière. Elle va en effet suivre le tournoi de son mari, Mike, repris en tant que gardien de l'équipe nationale. Un moment particulier pour elle et ses enfants, qui verront évoluer la Belgique depuis leur salon en raison des obligations scolaires.

Une situation très particulière, que la famille va vivre avec émotion. "C'est une fierté pour moi de le voir représenter notre pays. A nos yeux c'est lui le meilleur, pour moi et mes enfants", nous explique Nancy. 

Elle revient aussi sur le mode de sélection. Comme expliqué plus tôt, les joueurs sont repris sur base de leur performance dans le championnat organisé par l'AMB. Mais pas seulement. "La Belgique sélectionne des joueurs de la P4 à la P1, que ce soit en foot en salle ou dans le football classique", explique Nancy Delcroix. "Il y a peu de joueurs qui ont une vraie expérience professionnelle. Nous avons des joueurs amateurs".

Ce qui n'est pas le cas de toutes les sélections: la Tunisie, le Pakistan, la Chine, l'Espagne ou encore le Brésil accueillent des joueurs expérimentés, qui évoluent dans des compétitions de haut niveau en socca. Il sera donc compliqué de rivaliser contre ce genre de noyaux. 


Le groupe belge après un entraînement.


"Montrer une belle image de la Belgique"

La Coupe du Monde suit le même format que celle du football classique: 32 équipes, réparties en huit groupes de quatre. Les deux premiers sont qualifiés pour les huitièmes de finale. Le tournoi a débuté dimanche et se terminera samedi prochain. Chaque noyau est composé de 14 joueurs, sélectionnés précédemment par les fédérations et associations nationales.

Notre équipe arrive au Portugal avec prudence. Son premier objectif ? Sortir de cette phase de groupe, où elle sera opposée au Pays de Galles, à l'Ecosse et à la Chine. "L'objectif, c'est de passer la phase de groupe et de faire des bons résultats", explique Henry Ionut, présent aux côtés du groupe à Lisbonne. "On veut montrer une belle image de la Belgique".

Pour Nancy Delcroix, les joueurs espèrent même pouvoir viser le titre: "Ils espèrent gagner le trophée. Ils n'y croient que moyennement, il y a beaucoup de grosses nations qui ont des joueurs professionnels, qui ont déjà une grosse expérience. Mais ils ont l'espoir", explique-t-elle. 

Les Belges sont aussi victimes de leur succès, avec le parcours des Diables Rouges en Russie. "La Belgique est numéro un mondial dans le football. Le problème, c'est qu'à cause de cela, tout le monde nous prend pour des grands joueurs", explique Henry Ionut, tout sourire. "Mais c'est le début, ils le savent bien, on est d'abord là pour représenter le pays".

Dans ce groupe, c'est la Chine qui fait office de favori. Et ce pour plusieurs raisons "Ils sont déjà fort grands, ils sont plus grands que nous. Le plus petit fait 1,82m. Ils ont parcouru 10.000 kilomètres. Ils ne vont pas venir avec des joueurs qui ne sont pas aptes à gagner ce tournoi. Ils auront une bonne équipe", explique Henry Ionut.

Une compétition qui débutera donc ce soir pour la Belgique, à 19 heures contre le Pays de Galles. Ils affronteront ensuite l'Ecosse, mercredi à 14 heures, avant de conclure face à la Chine, jeudi à 13 heures. Avant de poursuivre l'aventure ? Croisons les doigts !

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