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Édito: Kevin De Bruyne, je t'en supplie, sois mon ophtalmologue

Kevin De Bruyne et Manchester City ont mis fin à leurs angoisses hier soir. Le club anglais accède au dernier carré de la Ligue des Champions et s'apprête à affronter le PSG dans ce qui sera sans aucun doute une finale avant la lettre.

Il y a des soirées où j'adore le football. Je ne vous cache pas qu'un sombre jour de Croky Cup, je ne suis pas au top de ma motivation. Par contre, quand vous me proposez un match impliquant Kevin De Bruyne, là, tout de suite, mon visage s'illumine et mon cerveau se prépare à une belle soirée de football. Parce qu'il y a des hommes, comme ça, qui vous fascinent. 

Cette semaine, en Ligue des Champions, j'en ai vu des artistes. Entre Neymar qui a rangé sa tenue de simulateur en faveur de son plus bel attirail de joueur du top, Thibaut Courtois qui avait décidé de délocaliser la muraille de Chine à Anfield, comme un certain Lucas Hernandez, et un Kevin De Bruyne qui a lui décidé de se comporter comme le grand frère qui accompagne son petit frère tétanisé dans la cour de l'école. 

C'est sur lui que je vais m'attarder aujourd'hui. Parce que ce joueur me sidère de match en match. Parfois, Kevin De Bruyne donne l'impression d'être sur courant alternatif. Sauf que quand le courant arrive à ses pieds, il fait cramer le disjoncteur et plonge l'adversaire dans le noir. Demandez à Dortmund ce qu'ils en pensent. Au match aller, le Belge avait fait couler le bateau avec une torpille solitaire parfaite, servant ensuite ses coéquipiers qui l'ont remercié en le laissant finir une action qu'il avait parfaitement entamé.

Au retour, KDB a d'abord joué les discrets. Pour mieux sortir de sa boîte, trouvant la barre avant de mystifier tout un milieu de terrain, qui se demande encore comment il faut s'y prendre pour éviter de se faire ridiculiser. Alors que son équipe était au fond du trou, De Bruyne a pris les rênes. Brassard de capitaine autour du bras, il a affiché sa traditionnelle mauvaise humeur et pris la main de ses coéquipiers. Un peu comme le ferait une maman quand son enfant est mesuré à 43 degrés après avoir posé le thermomètre sur le radiateur pour ne pas aller en cours. Faites pas genre, tout le monde l'a déjà fait.

C'est alors les genoux adverses qui commencent à trembler. La peur change de camp et la réussite fait des miracles. Voilà donc De Bruyne et sa bande opposés à celle de Neymar, Mbappé et compagnie. Sortez le champagne, eux s'occuperont du caviar. Face à une équipe qui laisse des espaces et adore jouer l'offensive, même s'ils ont appris à exceller dans l'art du contre, notre Diable Rouge pourrait étaler sa vision hors du commun. Le PSG le sait: il sera le danger numéro un.

Sa vision est telle qu'il pourrait à lui seul figurer sur toutes les devantures d'ophtalmologue. Sauf que pour voir ce qu'il voit, il faut se faire greffer des yeux. Et si possible les siens. Si un jour vous essayez d'anticiper son jeu, soyez certain d'avoir un Dafalgan à portée de main, pour soigner la migraine. Rendez-vous compte que le monde entier fait de De Bruyne un des favoris au Ballon d'Or, non pas pour ses buts, mais pour sa régularité dans l'art de la passe décisive. De Bruyne est un tueur de sang froid, il ne montre presque aucune émotion, ce qui explique la froideur de ses passes. Et c'est tout bonnement monstrueux.

Un jour, j'aimerais le rencontrer. Pour voir ce que ça fait de parler à un personnage qui combine le flegme de Kimi Raikkonen et le génie d'Iniesta. Et dire qu'il fait tout cela en s'en battant les c*******. Pendant que nous, on danse encore la samba en regardant son but contre le Brésil en Coupe du Monde. Ce duel de prestige face à des Parisiens plus redoutables que jamais me fait déjà rêver. Entre ce match et le retour d'Eden Hazard et Thibaut Courtois dans leur jardin de Stamford Bridge, j'ai de quoi faire. J'espère que vous aussi !

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