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Bien lancée dans la course à l'Euro-2024 avec deux victoires en autant de matches, l'équipe de France s'est remise en ordre de marche après la finale du Mondial avec une hiérarchie déjà bien établie, un capitaine épanoui et des jeunes qui s'affirment.
. Maignan-Konaté-Upamecano, le nouveau triangle d'or
Ces trois-là y sont pour beaucoup dans les succès contre les Pays-Bas, vendredi (4-0), et en République d'Irlande, lundi (1-0).
Encore remplaçants il y a six mois, Mike Maignan, Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano ressemblent déjà à des titulaires en puissance dans cette équipe de France post-Mondial.
Les retraites internationales du capitaine Hugo Lloris et du vice-capitaine Raphaël Varane auraient pu laisser un grand vide dans l'arrière-garde tricolore, mais les trois joueurs ont rayonné à Saint-Denis puis à Dublin malgré leurs 10 sélections de moyenne.
"Avec la bataille livrée vendredi et le déplacement, avoir gardé cette solidité est important", a remarqué le sélectionneur Didier Deschamps.
Les Bleus n'avaient pas entamé une campagne qualificative pour une grande compétition avec deux victoires sans encaisser le moindre but depuis près de 40 ans et les qualifications au Mondial-1986.
. Kolo Muani et Camavinga, hiérarchie bouleversée ?
Au coeur de ce premier rassemblement de l'après-Mondial, se sont distingués deux jeunes pousses aux dents longues: Eduardo Camavinga et Randal Kolo Muani.
A 20 ans seulement, le premier semble arrivé à maturité: titularisé à Dublin au détriment de son partenaire de club Aurélien Tchouaméni, il a impressionné par son activité et son pressing.
"Je voulais avoir sa qualité technique pour faire jouer l'équipe, en y ajoutant la confiance qu'il a et sa capacité à récupérer des ballons", a apprécié Deschamps, qui avait initialement convoqué le Madrilène comme arrière gauche N.2.
L'autre grand gagnant de la trêve s'appelle Randal Kolo Muani. A 24 ans, l'attaquant de Francfort est en pleine confiance en Allemagne, avec huit buts et deux passes décisives à son compteur en 2023.
Comme avant-centre face aux Pays-Bas, voire sur un côté comme contre les Irlandais, "Kolo" s'est imposé comme un sérieux candidat au onze-type dans l'optique de l'Euro, fragilisant Olivier Giroud (36 ans).
"Il est dans la continuité de ce qu'il réalise en club et avec nous. Il prend de la place de par ce qu'il a montré sur les deux matches", a souligné Deschamps.
. Mbappé, le brassard et le sourire
L'un des grands événements de ce premier stage de l'année était l'attribution du brassard de capitaine à Kylian Mbappé.
Après ses huit buts au Mondial, le Parisien a poursuivi sa prise de pouvoir en mars, avec un enthousiasme visible sur la pelouse comme en dehors.
Son doublé face aux Pays-Bas a bien lancé les Bleus dans leurs éliminatoires, et sa prestation beaucoup plus discrète lundi ne l'a pas empêché d'afficher un large sourire après la rencontre.
Sur le but de Benjamin Pavard, il est même le premier à tomber dans les bras du revenant bavarois.
Plus que jamais, Mbappé s'affirme à 24 ans comme le leader de la nouvelle vague, cette génération qui "ne prend pas toujours l'importance des enjeux, ce qui lui permet de jouer les matches à haute pression comme si c'était des matches lambda", comme il l'a décrit dimanche.
"L'identité de cette génération, c'est cette envie de grandeur, de montrer qu'on peut faire de grandes choses", a-t-il assuré.
. Quelques interrogations
Avant d'affronter Gibraltar à Faro (Portugal) et la Grèce à Saint-Denis, en juin, Deschamps a néanmoins quelques axes de réflexion devant lui.
Le premier concerne le milieu de terrain: les retours éventuels de N'Golo Kanté et Paul Pogba risquent-ils de perturber le développement de l'équipe-type ? Jusque là, le trio Antoine Griezmann - Tchouaméni - Adrien Rabiot a convaincu, avec Camavinga comme alternative de luxe.
L'autre doute concerne les latéraux. Sans Lucas Hernandez, gravement blessé au Qatar, le flanc gauche est dépeuplé: Theo Hernandez a livré une prestation insipide voire parfois inquiétante contre l'Irlande et Camavinga ne peut rester une option durable à ce poste qui n'est pas le sien.
A droite, le retour gagnant de Pavard n'a pas masqué quelques carences dans l'apport offensif, et le N.1 du poste, Jules Koundé, n'est pas non plus un latéral de métier...