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"C'est compliqué de se projeter" au Paris SG, a déploré lundi auprès de l'AFP l'attaquante Kadidiatou Diani, en fin de contrat en juin et qui envisage un départ à l'étranger. "La négociation n'est pas possible aujourd'hui", dit-elle en rejettant la "faute" sur le PSG.
Q: Vous évoluez dans l'axe de l'attaque cette saison au PSG pour palier l'absence de Marie-Antoinette Katoto, blessée. Comment vivez-vous ce repositionnement ?
R: "Personnellement je préfère le côté droit. Dans l'axe, c'est bien quand on marque des buts, mais sur les matches plus compliqués c'est plus ennuyant. J'aime bien dribbler alors que dans l'axe c'est: appui, remise et tu finis. Tu ne fais pas d'autres choses. Si tu ne fais pas ça, on a l'impression dans un match que tu n'es pas là. Il fallait que je m'adapte parce qu'on n'avait pas d'attaquante de pointe, je n'avais pas le choix. C'est comme ça, j'ai dû me sacrifier."
Q: N'est-ce pas flatteur tout de même d'empiler les buts, comme vous le faites cette saison (22 buts en 23 matches toutes compétitions confondues, hors Trophée des championnes) ?
R: "En jouant dans l'axe, tu as plus d'opportunité de marquer, ce n'est pas le même angle de tir que quand tu es sur le côté. C'est plus facile de marquer quand on joue dans l'axe. J'aime bien mais je préfère jouer sur le côté."
Q: "Aujourd'hui c'est une joueuse d'axe", a dit de vous la sélectionneuse Corinne Diacre lors de l'annonce de la liste de l'équipe de France. Êtes-vous prête à jouer à ce poste également avec les Bleues?
R: "Je ne vais pas me plaindre. J'ai la chance de jouer, certaines filles n'ont pas cette chance. Si je dois me sacrifier, je le ferai. Il faut mieux jouer qu'être sur le banc. Mais si de temps en temps je peux retrouver le côté droit, c'est aussi bien."
Q: Paris n'a pas recruté une N.9 dans la foulée de la blessure de Katoto cet été. Le regrettez-vous ?
R: "Les joueuses-phares ou confirmées étaient déjà sous contrat. Sur ce coup-là, le club a fait tout ce qu'il pouvait, ça n'a pas été facile. Ils ont réussi à trouver une joueuse aujourd'hui (l'attaquante danoise Amalie Vangsgaard, recrutée cet hiver, NDLR), ça a quand même demandé du temps. Si on avait pu trouver une joueuse avant, c'est clair que ç'aurait été mieux."
Q: Vous serez en fin de contrat en juin, six ans après votre arrivée au PSG. Pourquoi ne pas avoir déjà prolongé ? Qu'est-ce qui coince ?
R: "En temps normal, j'aurais peut-être dû resigner avant. Aujourd'hui ce n'est pas le cas. Les négociations n'ont pas encore commencé, c'est bien dommage."
Q: Pourquoi n'ont-elles pas commencé?
R: "C'est une situation de club qui fait que la négociation n'est pas possible aujourd'hui, ou du moins elle a été retardée (le PSG refuse de discuter avec son compagnon et conseiller, NDLR). En l'occurrence, ce n'est pas de notre faute mais plus la faute du club. On verra par la suite si la situation s'améliore."
Q: Est-ce uniquement un problème d'interlocuteurs? Vous attendez du club qu'il fasse des efforts pour aller dans votre sens?
R: "Pas pour aller dans mon sens, mais pour aller dans le sens d'une négociation."
Q: Avez-vous des exigences particulières pour prolonger, notamment au niveau sportif?
R: "Oui, je pense que beaucoup de choses doivent changer. Récemment, on a vu par exemple que Grace (Geyoro) n'était pas forcément contente des conditions qu'elle avait au Paris Saint-Germain, et c'est tout à fait normal. On est quand même la deuxième équipe du club et je n'ai pas l'impression qu'on est considérées comme on devrait l'être. C'est compliqué de se projeter dans ces conditions-là."
Q: Votre souhait reste-t-il de rester à Paris ou envisagez-vous un départ cet été?
R: "Je ne ferme aucune porte. J'ai toujours voulu avoir une expérience à l'étranger, ça pourrait se faire en fin de saison ou un autre moment, mais je ne suis pas fermée à l'idée de découvrir un jour l'étranger."
Q: Avez-vous des propositions de clubs? Pouvez-vous confirmer l'intérêt de Chelsea?
R: "Oui, j'ai plusieurs clubs intéressés, que ce soit en Angleterre, en Espagne ou aux Etats-Unis. De ce côté-là j'ai le choix et, contrairement à Paris, les négociations ont déjà commencé. Ces trois pays m'ont toujours attiré au niveau du foot, de la qualité de vie."
Q: En l'état actuel, si on vous comprend bien, votre avenir semble s'écrire ailleurs qu'à Paris.
R: "Les négociations n'ont pas commencé donc ça ne peut pas avancer."
Propos recueillis par Jérémy TALBOT.