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Foot: devant le Conseil d'Etat, Amiens joue sa dernière chance

Amiens devant le Conseil d'Etat, acte II. Le club attend vendredi une nouvelle décision du juge des référés au sujet de sa relégation en Ligue 2, qu'il conteste, dernier feuilleton judiciaire d'un football français qui se remet doucement de la crise sanitaire.

Jeudi, la Ligue (LFP) a publié les calendriers de la saison 2020-2021, qui réserve à l'ASC la réception de Nancy, le 22 août, pour la première journée de L2. Mais pour la formation présidée par Bernard Joannin, c'est à l'étage au-dessus qu'elle doit évoluer à la reprise.

Dix-neuvième au moment de l'arrêt du Championnat, avec dix journées à disputer, l'équipe picarde refuse sa descente, votée par un Conseil d'administration de la Ligue (LFP) le 30 avril. Depuis deux mois, elle défend sa position devant la justice: Tribunal administratif, puis Conseil d'Etat - deux fois.

La première fois, le 9 juin, elle avait obtenu la suspension de sa relégation de la part de plus haute juridiction administrative, qui avait enjoint les instances à réexaminer le format de la Ligue 1, sur une question de forme.

Un mois plus tard, les instances ont refait leur tour de table et confirmé la sentence. LFP comme FFF ont écarté l'élargissement du Championnat à 22 équipes qui aurait permis à Amiens, comme à Toulouse, de sauver leur place.

"La question était simplement de savoir si le football professionnel français était prêt à faire preuve de solidarité en cette période de crise exceptionnelle et à partager le montant des droits télévisés à 22 plutôt qu'à 20. Les membres de l'AG de la Ligue y ont répondu négativement. Je le déplore profondément", a réagi Bernard Joannin, après une réunion de l'Assemblée générale de la LFP, le 23 juin.

- Entre 44 et 50 M EUR de pertes -

Si le TFC a annoncé avoir accepté son sort en L2, le club picard n'a pas jeté l'éponge. Et se retrouve donc, encore, devant le juge des référés, avec de nouveaux éléments.

Calendrier, répartition des droits TV, conséquences sportives, santé des joueurs... Dans des documents transmis au Conseil d'Etat, dont l'AFP a obtenue copie, l'ASC contredit un à un les arguments proposés par la LFP.

"La LFP a présenté des informations biaisées et partiales (...) avec pour seuls buts d'empêcher une prise de décision éclairée et de convaincre les votants qu'une Ligue 1 à 22 était impossible", assure le club.

Amiens fustige notamment l'insuffisance de propositions sur le calendrier à 22, et l'absence d'"étude statistique ou scientifique" sur la question de l'intégrité physique des joueurs.

La Ligue, elle, est déjà tournée sur la finale de la Coupe de la Ligue, le 31 juillet, et la saison 2020-21 de L1 qui doit débuter lors du week-end du 22 août.

Elle a traversé plusieurs semaines de remous, attaquée devant les tribunaux par des clubs qui s'estimaient lésés par l'arrêt du Championnat - Amiens, Toulouse, mais aussi Lyon, Le Mans (L2), Orléans (L2), l'AC Ajaccio (L2), Clermont (L2) et Troyes (L2).

Mais les dernières ordonnances (décisions) du Conseil d'Etat lui ont donné raison, comme dans le cas l'opposant au Mans et Orléans, qui contestaient leur descente en National 1. Les deux formations, le 7 juillet, ont annoncé avoir accepté leur relégation.

Pour Amiens, indépendamment du dénouement, il restera un recours au fond, qui prendra plusieurs mois et pourrait lui permettre d'obtenir une indemnisation.

Une étude du cabinet KPMG a estimé les pertes du club picard, en cas de relégation, entre 44 et 50 millions d'euros.

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