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Attendu depuis plusieurs semaines à la tête de l'équipe de France féminine, Hervé Renard a démissionné mardi de son poste de sélectionneur de l'Arabie saoudite, "déterminé à retourner en France pour y diriger une équipe nationale", selon une source interne à la Fédération saoudienne.
La fédération saoudienne "a accepté la résiliation du contrat" d'Hervé Renard "à sa demande", alors qu'il était sous contrat depuis 2019 et jusqu'en 2027, a annoncé officiellement l'équipe nationale saoudienne sur Twitter, précisant qu'un "accord juridique a été conclu pour mettre fin au contrat entre les deux parties".
Il disposait en effet d'une clause libératoire avoisinant plusieurs millions d'euros.
"Hervé Renard a démissionné et la fédération saoudienne l'a accepté. Le match amical contre la Bolivie (perdu 2-1) ce soir est son dernier en tant que sélectionneur saoudien", avait expliqué mardi soir à l'AFP une source interne à la fédération.
A quatre mois du Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande, le technicien devrait donc prendre la succession de Corinne Diacre, débarquée le 9 mars sur fond de fronde en interne menée par plusieurs cadres de l'Equipe de France.
La Fédération française de football était suspendue depuis plusieurs jours aux négociations entre Renard et la fédération saoudienne. Le temps commençait à presser alors que l'annonce de la liste des joueuses retenues pour le rassemblement d'avril est attendue jeudi ou vendredi.
"Nous avons essayé de le dissuader, mais il était déterminé à retourner dans son pays et à y diriger une équipe nationale. Nous ne pouvons pas l'empêcher de réaliser son rêve", a poursuivi cette source.
Il ne pourra d'ailleurs certainement pas prétendre au même revenu avec la Fédération française... Son salaire à la tête des "Faucons verts" était dix fois supérieur à celui que touchait Diacre, selon les estimations de la presse sportive.
- Liste attendue en fin de semaine -
L'ancien défenseur, double vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations, devrait être donc préféré à plusieurs candidats dont Jocelyn Gourvennec, auditionné par une commission désignée ces derniers jours au sein de la FFF pour mener à bien le processus de recrutement, mais qui a ensuite décliné la proposition.
Réputé dans le football masculin, où de multiples expériences internationales (Zambie, Côte d'Ivoire, Maroc, Arabie saoudite) ont enrichi son CV... Hervé Renard n'a aucune expérience à la tête d'une équipe féminine.
Alors qu'il ne reste que quatre matches de préparation - contre la Colombie le 7 avril, le Canada le 11 avril, l'Irlande le 6 juillet et l'Australie le 14 juillet - avant l'entrée en lice des Bleues au Mondial le 23 juillet à Sydney contre la Jamaïque, Hervé Renard, s'il est nommé sélectionneur, devra se mettre au diapason d'un monde qu'il connaît peu.
L'image de "play-boy" parfois renvoyée par le "Sorcier blond" et ses méthodes musclées - comme son discours mémorable à la mi-temps contre l'Argentine au Qatar - ne sont pas monnaie courante en D1 féminine, où évoluent la majorité des internationales françaises.
Le 9e sélectionneur de l'histoire des Bleues pourrait être aidé pour cette mission par un staff plus rôdé que lui au football féminin, un atout précieux tant dans la préparation physique que dans l'étude des adversaires.
Le nom d'Eric Blahic, ex-adjoint de Diacre apprécié de plusieurs joueuses, est revenu avec insistance dans les débats des derniers jours.
S'il est nommé, la priorité de Renard, avant l'annonce de la liste attendue en fin de semaine, sera de convaincre les frondeuses de revenir en sélection. La capitaine Wendie Renard et les attaquantes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani avaient clairement annoncé leur mise en retrait des Bleues, conditionnant leur retour à de "profonds changements" dans le "management".
Il pourrait également choisir de rappeler l'attaquante lyonnaise Eugénie Le Sommer ou la gardienne du PSG Sarah Bouhaddi, longtemps écartées par Corinne Diacre.
ht-ali-jta-ama/bm