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Roué de coups par les affaires, le Paris Saint-Germain doit surtout éviter de perdre un titre de champion de France qui lui tend encore les bras, avec un déplacement a priori peu dangereux à Troyes dimanche, même sans Lionel Messi ni Neymar.
Dans l'enfer des "gates". Secoué par le "Messigate" et le nouveau "Neymargate", alors que les braises de l'affaire des soupçons de racisme autour de la période niçoise de Christophe Galtier sont encore chaudes, le PSG a une onzième couronne en Ligue 1 à saisir, avec trois points d'avance sur Lens, vainqueur de Marseille (2-1) samedi soir..
L'ambiance est devenue si nocive autour du club parisien qu'elle occulte l'exploit majuscule qu'est sur le point d'accomplir le PSG, devenir le plus titré en Championnat de France, alors qu'il n'est né qu'en 1970 (contre 1919 pour Saint-Étienne et ses dix titres).
La suspension interne de Lionel Messi pour plusieurs jours, pour son escapade promotionnelle en Arabie Saoudite sans l'autorisation de l'état-major et le siège du domicile de Neymar par une centaine de supporters énervés ont vicié l'atmosphère.
Un peu de pression est retombée avec les excuses publiques de la "Pulga".
- L'ambiance reste tendue -
"Je m'excuse auprès de mes coéquipiers et j'attends ce que le club décidera. Je demande pardon à mes partenaires et au club", a expliqué le joueur, vêtu d'un costume, dans une courte vidéo diffusée vendredi sur Instagram.
Mais l'ambiance reste tendue depuis plusieurs semaines, entre l'élimination sans coup férir en Ligue des champions contre le Bayern Munich (1-0/2-0), la querelle avec la mairie de Paris pour le rachat du Parc des Princes, la fronde des supporters devant le siège du club ou le post de Kylian Mbappé, mécontent de l'utilisation de son image pour une campagne de réabonnement...
Sportivement, les résultats sont en nette baisse en 2023. Alors que le PSG avait terminé invaincu 2022, il a depuis le 1er janvier concédé six défaites en L1, plus une en Coupe de France, à Marseille de surcroît, et donc deux en C1.
Galtier, qui assure toujours qu'il se voit encore là l'année prochaine, ne parvient pas à trouver de solution, son équipe n'a plus joué deux mi-temps intenses depuis des lustres et reste sur un match complètement raté à domicile contre Lorient, avec une nouvelle défaite (3-1).
Mais l'entraîneur minimise les effets du tangage. "Il y a un gros décalage entre tout ce que vous pouvez lire, écrire et inventer et la réalité du vestiaire", riposte-t-il en conférence de presse d'avant-match.
- Troyes un pied en L2 -
Il n'élude pas "l'actualité du début de semaine, la suspension de Leo (...) les contre-performances, on ne se cache pas derrière quoi que ce soit. Vous dire qu'on vit une période agréable ? Non, ça je vous l'accorde. Mais il y a un objectif à atteindre, les joueurs travaillent".
Heureusement pour eux, leur adversaire de dimanche soir a un pied en Ligue 2 et l'autre sur une peau de banane. Troyes compte dix points de retard sur le maintien avant le début de la 34e journée, presque onze avec sa désastreuse différence de buts (-29).
L'Estac n'a plus gagné depuis le 2 janvier, à Strasbourg (3-2), une victoire alors précieuse dans la lutte pour le maintien. Les Aubois étaient alors 13e, avec cinq points de marge sur la relégation.
Il s'agit du seul match jamais gagné en France par l'entraîneur australien Patrick Kisnorbo, nommé pendant la pause Coupe du monde.
Galtier prévient que Troyes "a encore l'espoir mathématiquement de pouvoir s'en sortir, même si ça va être difficile", et va "vouloir battre le PSG".
Il compte enfin "essayer de maintenir une dynamique à l'extérieur, car on est sûrement mieux à l'extérieur qu'à domicile". C'est peut-être la seule courbe ascendante au PSG en ce moment...