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Violences: la Fifa menace le football grec d'un "grexit"

Un président de club armé sur la pelouse: pour la FIFA, le football grec a franchi une ligne rouge lors du match dimanche entre le PAOK et l'AEK et risque désormais un "Grexit", une suspension de la Fédération.

"Déposer les armes" ou être exclu "de la famille du football international", c'est le choix devant lequel la FIFA, en déplacement solennel à Athènes, a placé mercredi les responsables d'un sport dont le spectacle désolant est désormais autant visible depuis les tribunes des stades que les bancs des tribunaux.

Le message a été martelé lors d'une conférence de presse au siège de la Fédération grecque de football (Epo) par le président du comité de surveillance de la FIFA en charge de la Grèce, Herbert Hübel.

Invoquant la succession de violences lors des dernières rencontres, qui ont culminé avec l'irruption sur le terrain, une arme à la ceinture, du président du PAOK, club de Thessalonique, Ivan Savvidis, M. Hübel a estimé que le football grec était "au bord du précipice".

En conséquence, un "Grexit n'est plus impossible", a lancé l'Autrichien. Une allusion à l'exclusion de la zone euro, pour raisons économiques cette fois, agitée contre la Grèce en 2015, au pic de la crise de la dette.

La FIFA, a précisé M. Hübel, tranchera une fois remis le rapport du comité de surveillance "sous dix jours ou peut-être moins".

- 'Gagner, mais pas par la force' -

Le secrétaire d'Etat grec aux sports, Yiorgos Vassiliadis, que M. Hübel venait de rencontrer, avait lui même évoqué la menace d'un "Grexit" lundi, en suspendant jusqu'à nouvel ordre le Championnat de Grèce en réaction au coup d'éclat de M. Savvidis à Thessalonique.

Ce dernier, qui protestait contre une décision d'arbitrage, a présenté ses excuses, mardi, affirmant avoir interrompu le match de peur d'un embrasement des tribunes, et n'avoir menacé personne.

Comme le prévoyaient beaucoup de Grecs, au fait des défaillances chroniques de leurs police et justice, cet influent homme d'affaires gréco-russe, a entretemps échappé à l'arrestation en flagrance qu'il encourait jusqu'à lundi minuit pour son coup d'éclat.

Outre d'éventuelles poursuites pour le délit de "violation de la loi sportive", M. Savvidis pourrait toutefois être interdit de stade pendant une durée allant jusqu'à cinq ans, et écoper d'une amende de 50.000 euros minimum.

Le club qu'il a racheté en 2012, asseyant ainsi son influence sur le nord de la Grèce et sa métropole, Thessalonique, est quant à lui désormais menacé de relégation, le procureur grec des Sports ayant demandé mercredi des sanctions.

"Le but d'un match est de gagner, mais ni par la force ni par les armes, les menaces ou le chantage", a ajouté M. Hübel.

- 'Quelque chose ne va pas' -

Pour espérer reprendre le championnat, les responsables du foot en Grèce devront d'ici vendredi 23 mars prendre un engagement écrit d'éradication de la violence des stades, a expliqué après cette conférence de presse le président de l'Epo Evangelos Grammenos.

La conférence de presse elle-même s'est terminée dans une certaine confusion, des journalistes s'invectivant sous les yeux de M. Hübel, qui les appelés à "se calmer", dénonçant une attitude qui "était le meilleur exemple que quelque chose ne va pas" dans le football grec.

Il s'est d'ailleurs interrogé sur les raisons pour lesquelles "il n'y a pas de problème" quand les équipes grecques jouent hors du pays.

Les matches de football en Grèce, particulièrement ceux opposant les équipes de tête de tableau, dont le PAOK, l'AEK Athènes ou l'Olympiakos Le Pirée, sont régulièrement le théâtre de débordements très violents.

Fin février, c'est l'entraîneur de l'Olympiakos Oscar Garcia qui avait dû être évacué lors d'un match contre le PAOK après avoir reçu un projectile au visage.

Il y a quinze jours, 58 personnes, parmi lesquelles plusieurs joueurs et dirigeants de clubs, ont par ailleurs été condamnées à des peines de 30 mois à 10 ans de prison, certaines avec sursis, dans le cadre d'un vaste scandale de matches truqués qui avait ravagé le championnat en 2011.

Pour tenter de trouver un apaisement, il est d'ores et déjà prévu que les matches de Super League et de Coupe grecs se déroulent l'an prochain avec le système d'assistance vidéo VAR.

cb/od/fbr/cto

Un président de club armé sur la pelouse: pour la Fifa, le football grec a franchi une ligne rouge lors du match dimanche entre le PAOK et l'AEK et risque désormais un "Grexit", une suspension de la Fédération.

"Déposer les armes" ou être exclu "de la famille du football international", c'est le choix devant lequel la Fifa, en déplacement solennel à Athènes, a placé mercredi les responsables du ballon rond hellénique.

Evoquant lors d'une conférence de presse au siège de la Fédération grecque de football (Epo) la succession de violences lors des dernières rencontres, qui ont culminé avec l'irruption dimanche sur le terrain, arme à la ceinture, d'Ivan Savvidis, le président du PAOK Thessalonique, le président du comité de surveillance de la Fifa Herbert Hübel a estimé que le football grec était "au bord du précipice".

En conséquence, un "Grexit n'est plus impossible", a lancé l'Autrichien, en référence aux menaces d'exclusion de la zone euro brandies contre la Grèce en 2015, au pic de la crise de la dette.

La Fifa, a précisé M. Hübel, tranchera une fois remis le rapport du comité de surveillance "sous dix jours ou peut-être moins".

- 'Gagner, mais pas par la force' -

"Le but d'un match est de gagner, mais ni par la force ni par les armes, les menaces ou le chantage", a ajouté M. Hübel.

Le secrétaire d'Etat grec aux sports, Yiorgos Vassiliadis, que M. Hübel a rencontré à Athènes, a suspendu lundi jusqu'à nouvel ordre le Championnat de Grèce.

M. Savvidis, qui s'était emporté, pistolet bien visible, contre une décision d'arbitrage en fin de PAOK-AEK, a présenté ses excuses, mardi.

Sans surprise pour des Grecs au fait des défaillances chroniques de leurs police et justice, l'influent homme d'affaires gréco-russe a échappé à l'arrestation en flagrance qu'il encourait jusqu'à lundi minuit pour son coup d'éclat.

Outre d'éventuelles poursuites pour le délit de "violation de la loi sportive", il encourt néanmoins une interdiction de stade allant jusqu'à cinq ans, et une amende de 50.000 euros minimum.

Le club qu'il a racheté en 2012, asseyant ainsi son influence sur le nord de la Grèce et sa métropole, Thessalonique -il fait partie du consortium qui a racheté le port de Thessalonique, porte d'entrée des Balkans- est quant à lui désormais menacé de relégation, le procureur grec des Sports ayant demandé mercredi des sanctions.

L'affaire est un peu embarrassante pour le gouvernement, dont M. Savvidis est réputé proche.

Le chef du parti conservateur ND, Kyriakos Mitsotakis, a accusé mercredi d'un "accord bien commode" M. Savvidis et Alexis Tsipras, le Premier ministre de gauche, prêtant à celui-ci l'effacement de quelques amendes dans une société de M. Savvidis, en échange de l'achat par celui-ci du journal Ethnos progouvernemental.

Le gouvernement a préféré se distancier mercredi, le porte-parole Dimitris Tznanakopoulos qualifiant l'incident de dimanche de "goutte d'eau qui a fait déborder le vase" des violences footballistiques.

- 'Quelque chose ne va pas' -

Pour espérer reprendre le championnat, les responsables du foot en Grèce devront d'ici vendredi 23 mars s'engager par écrit à éradiquer la violence dans les stades, a expliqué après cette conférence de presse le président de l'Epo Evangelos Grammenos.

Quelques journalistes se sont invectivés à l'issue de la conférence de presse, sous les yoeux de M. Hübel, qui y a vu "l'exemple que quelque chose qui ne va pas" dans le football grec.

Il s'est d'ailleurs interrogé sur les raisons pour lesquelles "il n'y a pas de problème" quand les équipes grecques jouent hors du pays.

L'irruption de M. Savvidis armé sur le terrain n'est que le point d'orgue d'exagérations en tout genre.

Fin février, l'entraîneur de l'Olympiakos Oscar Garcia avait dû être évacué lors d'un match contre le PAOK après avoir reçu un projectile au visage.

Il y a quinze jours, 58 personnes, dont plusieurs joueurs et dirigeants de clubs, ont par ailleurs été condamnées des peines de 30 mois à 10 ans de prison, certaines avec sursis, dans un scandale de matches truqués qui avait ravagé le championnat en 2011.

Pour espérer réduire les violences, les responsables du football grec ont annoncé récemment que les matches de Super League et de Coupe se déroulaient l'an prochain avec le système d'arbitrage assisté par vidéo VAR.

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