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Le parcours des finalistes du Mondial: la France s'essoufle, l'Argentine monte en régime

Les Français ont puisé dans leurs réserves pour atteindre la finale du Mondial face aux Argentins, un sommet qu'ils abordent fatigués, avec un jour de repos en moins et l'épée de Damoclès d'une maladie aux contours mystérieux dans leurs rangs.

. Réservoir "vidé"

C'est la rançon du succès : Didier Deschamps tient son équipe-type et a très peu fait tourner, à l'exception du dernier match de groupe contre la Tunisie, perdu 1-0 avec les remplaçants. Ses titulaires ont tiré la langue mercredi, sur le terrain contre des Marocains souvent plus tranchants, et devant les médias ensuite.

"On a tellement fait d'efforts, on a tellement souffert qu'on sort d'un match comme celui-ci vidés", n'a pas masqué le capitaine Hugo Lloris après ses 99 minutes passées sur le pré d'al-Bayt, le stade de la demi-finale rendu étourdissant par les sifflets et la ferveur du public marocain.

Aurélien Tchouaméni, 22 ans, a la jeunesse pour lui mais ça ne l'empêche pas d'être sur les rotules.

"Après le match, on était KO, franchement... On a beaucoup couru, la compétition est longue, ça fait beaucoup de matches qu'on enchaîne avec beaucoup d'intensité", a avoué le milieu du Real Madrid.

Le joueur formé à Bordeaux a cumulé 552 minutes en six matches, tous débutés comme titulaire, une singularité parmi les vingt-quatre Bleus. En comptant le temps additionnel, il a disputé autour de 100 minutes contre le Danemark et la Tunisie en phase de groupes, contre l'Angleterre en quarts et le Maroc en demie.

. 24 heures de repos en moins

"L'enchaînement Angleterre-Maroc nous a fait du mal physiquement mais avec le staff qu'on a, on va bien récupérer", espère Tchouaméni.

Jeudi à huis clos, les titulaires de la veille se sont contentés de courir ou de pédaler, en plus des soins prodigués par les kinés. Les autres ont réalisé une "séance plus intensive (échauffement, toro, jeu réduit 5 contre 5 avec un joueur joker)", d'après la Fédération française de football.

Les Bleus partent avec un handicap majeur face à l'Argentine, dimanche (16h00) à Lusail. Ils bénéficient d'un jour de repos en moins par rapport aux coéquipiers de Lionel Messi, qualifiés dès mardi.

L'avantage apparent pour les Argentins doit cependant être nuancé.

D'une part, les cadres de l'équipe de France se sont tous plus ou moins reposés contre la Tunisie, à l'exception de Tchouaméni (titulaire) et des titulaires habituels entrés en seconde période (Rabiot, Mbappé, Griezmann, Dembélé). D'autre part, les Bleus ont évité une prolongation éreintante pour les jambes et des tirs au but éprouvants pour les nerfs: l'Albiceleste a dû passer par là en quarts contre les Pays-Bas.

. Plusieurs joueurs affaiblis

La France est touchée depuis plusieurs jours par une maladie qui a déjà mis sur le flanc trois joueurs de premier plan.

Le défenseur central Dayot Upamecano est le premier à avoir ressenti un "coup de froid", selon le staff, après le quart de finale contre les Anglais, et il est resté sur le banc mercredi. Adrien Rabiot semble touché par les même maux et le milieu a regardé la demie depuis l'hôtel, forfait.

Jeudi, les deux joueurs ont fait leur retour à l'entraînement. Rabiot a couru avec le préparateur physique Cyril Moine. Upamecano a pris part à une séance plus poussée (jeux, opposition réduite) aux côtés des remplaçants de la veille.

Kingsley Coman, victime d'un "petit syndrome viral" selon la FFF, est resté à l'hôtel. "Son état n'inspire pas d'inquiétude particulière quant à la finale de dimanche", a-t-elle précisé.

En conférence de presse, le sélectionneur a avancé mercredi plusieurs explications possibles. Le coup de froid, d'abord, car "les températures ont plutôt baissé" récemment au Qatar, un pays où il y a en outre toujours "la climatisation à fond". Et la possibilité d'un virus, ensuite.

"Tout ce qui est viral est transmissible. On a pris des précautions pour qu'il n'y ait pas de contact, avec Dayot, et pour Adrien pareil", a-t-il déclaré.

L'hypothèse du Covid-19 a été écartée par le staff, même si l'épidémie est bien présente à Doha, notamment parmi les journalistes venus suivre la compétition. La Fifa n'impose plus aux équipes de réaliser des tests de dépistage.

Cela n'a pas empêché les Bleus de célébrer leur qualification, dans le vestiaire, en compagnie d'Emmanuel Macron, comme à l'hôtel, avec des cris appuyés et des embrassades à foison.

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