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Les adieux ÉMOUVANTS de Daniele De Rossi à l'AS Rome (vidéos)

Après 18 saisons et 616 matches sous le maillot giallorosso, Daniele De Rossi a dit au revoir dimanche à "sa" Roma devant plus de 60.000 spectateurs qui lui ont rendu un hommage sobre, ému et teinté de colère contre la direction du club.

De Rossi n'a pas parlé. Il s'était exprimé samedi par écrit dans une lettre émouvante, adressée en grande partie aux tifosi de l'AS Rome. "L'amour que vous m'avez donné m'a permis d'être sur le terrain un morceau de vous", disait-il. "Jamais personne ne vous aimera plus que moi".

Dimanche avant, pendant et après la victoire de son club de toujours face à Parme (2-1), il a, à son tour, reçu beaucoup d'amour, notamment lors d'un tour d'honneur effectué sous les applaudissements et avec le sourire, jusqu'à son arrivée devant la Curva Sud, le virage des supporters de la Roma, où son regard clair s'est voilé.

A l'entrée des joueurs, cette Curva Sud lui avait réservé un beau tifo, rouge et jaune évidemment, avec une dédicace à ce "capitan futuro", qui a toujours placé la Roma avant tout et, comme Francesco Totti, n'a jamais souhaité aller voir ailleurs comment on s'y prend pour gagner des titres.

"Tu nous as représentés sur le terrain pendant 18 ans. A partir d'aujourd'hui, ta Curva te représentera pour toujours. Nous sommes tous DDR", pouvait-on lire sur la banderole déployée dans le virage.

D'autres, innombrables, ont suivi. "De Rossi est le romanisme"; "Dans les jours de joie comme dans ceux de tristesse, tu as été l'emblème des vrais Romanisti"; "Daniele De Rossi, coeur giallorosso"; "Symbole d'une ville, fierté des Ultras", ou encore "Daniè, ici au milieu, il y aura toujours une place".

Comme il y a deux ans, quand l'Olimpico avait dit adieu à Francesco Totti, il y a eu des larmes, beaucoup. Mais moins que pour le "capitano".

De Rossi (35 ans) avait souhaité une célébration simple et sobre et il a été entendu. Il avait aussi réclamé du calme à des supporters qui ont très mal vécu le choix de la direction du club de ne pas lui offrir un nouveau contrat.

Sur ce point, il a été moins suivi. Entre deux chants à sa gloire, le public romain en a entonné d'autres, exprimant tout le mal qu'il pense des dirigeants du club, son président James Pallotta en tête.

Mais lors du tour d'honneur, la colère était oubliée et il n'était plus question que de De Rossi, dont tous les autres joueurs avaient enfilé le maillot, floqué du N.16.

Eux, et les Romains Alessandro Florenzi et Lorenzo Pellegrini en premier lieu, vont devoir assumer l'héritage des années Totti et De Rossi, deux champions du monde 2006 qui, ensemble, pèsent 43 saisons et plus de 1300 matches sous le maillot giallorosso.

A la fois parallèles et divergents, les parcours de Totti et De Rossi sont ceux de deux fils de Rome au talent inégalement partagé. "A huit ans, Totti était déjà Totti", racontait Alessandro Nesta, autre grand champion né dans la capitale. Au même âge, De Rossi le dit lui-même, lui était "une mauviette, qui évitait les duels".

Près de 25 ans après avoir intégré la Roma, la "mauviette" est devenu un milieu de terrain de gros temps, portraituré en gladiateur hirsute et barbu, plein de rage, d'adrénaline et d'amour pour son club, mais aussi techniquement et tactiquement très au-dessus de la moyenne, comme il l'avait montré la saison dernière lors de l'historique victoire 3-0 contre Barcelone en C1, son dernier chef d'oeuvre.

Il l'a dit, De Rossi aurait voulu continuer car il se sent encore joueur. Il le sera peut-être encore la saison prochaine, mais après toute une vie tournée vers la Curva Sud, ça ne sera pas à Rome, d'où il n'aurait jamais voulu partir.

Ensuite, il reviendra. A Rome et peut-être à la Roma, dont il n'a finalement jamais cessé d'être tifoso autant que joueur.

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