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Ligue 1: Camavinga, une année 2020 pour tout croquer?

Une fin de saison alléchante avec Rennes, les JO, peut-être l'Euro avec les Bleus, un transfert paillettes... 2020 s'annonce riche en défis pour le très jeune Eduardo Camavinga. Mais en Ligue 1, ses adversaires l'attendent désormais de pied ferme, comme à Nice vendredi (20h45).

Depuis son entrée dans le grand bain professionnel un soir d'avril 2019 à Angers, à 16 ans et 5 mois, Camavinga a impressionné par sa précocité mais surtout par son assurance, sa vivacité et sa vision du jeu, alimentant la rumeur d'un intérêt du grand Real Madrid.

Ce milieu de terrain grand et élancé (1m82, 68 kg) aux épaisses tresses et à l'éternel sourire s'est imposé tout au long de la saison comme sentinelle ou relayeur, avec une capacité à casser les lignes qui a grandement contribué aux succès de Rennes, actuel 3e du championnat avant la 21e journée ce week-end.

Même sur son premier but en Ligue 1, il a étalé toute sa classe: trois défenseurs effacés et une frappe victorieuse à Lyon en décembre (1-0)...

Forcément, l'entraîneur rennais Julien Stéphan ne peut plus se passer de lui: "Edo" a joué 19 des 20 matches de championnat cette saison, dont 18 comme titulaire, et totalise 1.599 minutes sur le terrain, soit le 4e temps de jeu de l'équipe.

- La Marseillaise -

Né en Angola de parents congolais, il est arrivé en France avec sa famille à l'âge de 2 ans. D'abord la galère dans le Nord, puis l'installation à Fougères, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Rennes, où il a foulé son premier terrain de foot.

Très vite repéré, il a intégré le centre de formation du Stade rennais à 13 ans et son étoile n'a cessé de monter, à commencer par un titre de champion de France avec les U17 du Stade rennais en 2018.

Début novembre, une vidéo publiée par son coéquipier Joris Gnagnon l'a montré chantant la Marseillaise avec jubilation dans les vestiaires pour célébrer sa naturalisation... juste à temps pour honorer sa première sélection avec les Espoirs contre la Géorgie le 15 novembre.

Devant ses prestations hors norme, beaucoup l'attendent lors du tournoi de football des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août) et certains l'imaginent même grimper encore une marche pour accéder à l'Euro-2020 en juin. Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps pourrait donner un premier élément de réponse lors des matches amicaux contre l'Ukraine et la Finlande en mars.

"Si son parcours doit l'amener à une compétition internationale en fin de saison, tant mieux pour lui, c'est qu'il l'aura mérité. Mais avant ça, il a encore quatre mois de compétition de haute lutte à fournir", tempère Julien Stéphan, qui espère de lui "une deuxième partie de saison aussi bonne que la première, voire encore meilleure".

- La cible -

Mais "ce n'est pas forcément évident pour un joueur de 17 ans d'enchaîner comme ça tous les trois jours", reconnaît-il. D'autant que l'adolescent a une autre échéance à aborder en juin: son bac ES...

Et sur le terrain, les choses sont en train de se corser. Les adversaires de Rennes ont appris à se méfier du grand gamin, qui est désormais avec 48 fautes subies l'un des joueurs les plus ciblés du championnat.

Il y a deux semaines, les Marseillais ont ainsi réussi à éteindre l'étoile, bousculée de toutes parts et finalement sortie en boitant.

"C'est normal qu'il prenne des coups", a alors réagi l'attaquant rennais M'Baye Niang. "Si tu joues contre Camavinga aujourd'hui, tu essayes de le déstabiliser car c'est un gros joueur, qui crée des décalages, fait des différences, donc tu essayes de le limiter au maximum."

Et si Rennes prend grand soin de son jeune prodige -- préservé en particulier des nombreuses sollicitations médiatiques --, sur le terrain les consignes de l'entraîneur sont sans complaisance: "Quand il y a beaucoup de pression sur lui, il doit augmenter sa vitesse de démarquage et sa vitesse de prise de décision", tranche Stéphan.

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