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Ligue Europa: Copenhague-Bordeaux, miracle à l'américaine ?

L'espoir est mince mais il existe. Au regard du rebond opéré depuis le passage sous pavillon américain, Bordeaux veut croire qu'il peut s'extirper du groupe C de la Ligue Europa jeudi (21h00) à Copenhague et poursuivre sa route.

Une qualification en 16e de finale lancerait-elle l'ère Joe DaGrosa ? En tout cas, ce "miracle à l'américaine" serait historique: depuis l'instauration des phases de poules en Coupes d'Europe, jamais une équipe débutant par trois défaites n'a réussi à atteindre le tour suivant.

Les Girondins (4 points) n'ont pas leur destin en mains. En forme ascendante, ils doivent s'imposer à Copenhague (5 points). Mais ils doivent aussi compter sur une victoire du Zenit Saint-Petersbourg, déjà qualifié et sûr de terminer en tête (11 points), face au Slavia Prague (7 points), qui n'a besoin que d'un nul pour valider son billet.

"On est vivant, et tant qu'on est vivant, on va jouer jusqu'au bout. On ne sait jamais ce qui peut arriver", martèle l'entraîneur Éric Bedouet (le manager Ricardo n'a pas les diplômes) depuis le succès contre le Slavia qui a rebattu les cartes et servi de déclic.

Si Bordeaux, dont le report du match à Angers samedi dernier est tombé à pic pour régénérer les corps, devait clore son parcours continental au Danemark, on pourra aisément mettre ça au passif de M6, encore actionnaire et propriétaire lors des trois défaites initiales dans cette épreuve.

Mais s'il se qualifie, DaGrosa et ses associés en tireraient tous les bénéfices. D'abord sur le plan financier (2 millions d'euros de recettes non provisionnées) et sportif à trois semaines de l'ouverture du mercato hivernal, domaine qui, en l'absence d'un directeur sportif pas encore établi, est coordonné au Haillan par l'ancien agent portugais Hugo Varela, conseiller sportif de General American Capital Partners (GACP).

- Semaine chargée -

Ce retournement de situation serait bénéfique en terme d'images pour le nouveau patron. Que ce soit à l'international, dans l'hexagone ou voire auprès des Ultramarines, principal groupe de supporters basés au virage sud, peu enclin à lui dérouler le tapis rouge depuis le début des tractations avec M6 au printemps.

Cela confirmerait le nouveau souffle aperçu depuis la prise de pouvoir il y a un mois - aucune défaite en six matches - et la fierté d'avoir été les premiers à freiner le Paris SG (2-2) cette saison en Ligue 1 dans un Matmut Atlantique comble.

DaGrosa, séduit trois jours plus tard par l'abnégation affichée par la bande de Ricardo contre Saint-Étienne (3-2), ce qui les a relancés après quatre nuls consécutifs, sera du voyage à Copenhague pour les soutenir, comme il sera également à Marseille dimanche, terme d'une semaine chargée.

En effet, le New-Yorkais, accompagné de représentants de King Street (86,4 % de l'actionnariat), a été auditionné mardi par le gendarme financier du foot français (DNCG) dans le cadre de l'examen de passage des budgets en cours.

Sans surprise, avec une trésorerie dans le vert, l'instance financière a validé ce passage et donné rendez-vous à cette petite troupe US au printemps pour la présentation du budget prévisionnel 2019-2020, autrement plus attendu.

Car DaGrosa en a fait saliver plus d'un en précisant avant le rachat du club n'avoir "pas de limites" à ses ambitions et en affirmant être prêt à injecter 80 millions d'euros lors des deux prochaines saisons. A Bordeaux, on ne voudrait pas que le miracle éventuel ne se transforme en mirage...

rap/rz/pgr/sg

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