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Mondial-2018: petite présence mais accueil chaleureux pour les fans anglais à Volgograd

Ils ne sont pas aussi nombreux qu'habituellement mais les supporters anglais arrivés à Volgograd pour l'entrée des Trois Lions dans le Mondial-2018, lundi, ont reçu un accueil chaleureux, loin des violences de l'Euro-2016 avec le contingent russe et de la crise diplomatique entre les deux pays.

Face à la Tunisie, en fin d'après-midi, les supporters anglais ne seront que 5.000 à prendre place dans les gradins de la Volgograd Arena, bâtie sur l'un des champs de bataille les plus sanglants de la Seconde guerre mondiale, où trône aujourd'hui la fameuse "Statue de la Mère-Patrie", la plus haute d'Europe avec ses 85 mètres.

C'est largement moins que les dizaines de milliers de fans anglais se déplaçant habituellement avec leur sélection pour les grandes compétitions internationales. Les mauvais résultats récurrents ont joué mais pas autant que le souvenir des violences qui avaient fait 35 blessés à Marseille en juin 2016, avant le 1er match face à la Russie.

Même si la très grande majorité des supporters se montraient calmes, deux Britanniques ont d'emblée défrayé la chronique, arrêtés dès dimanche en état d'ébriété dans un train entre Moscou et Volgograd.

Un représentant de l'ambassade du Royaume-Uni en Russie a indiqué à l'AFP être en contact avec les autorités russes et disposé à fournir une aide consulaire aux deux amis, dont l'un a écopé d'une amende de 1.000 roubles (13 euros) pour altercation avec la police.

Plus pacifique, Camilla Croxton, une Londonienne dont c'est le premier voyage en Russie à l'occasion du Mondial, n'adresse que des compliments à la Russie et ses habitants.

"Je suis venue avec peu d'attentes mais la Russie m'a épatée", assure à l'AFP la jeune femme de 28 ans, employée dans une ONG. "Volgograd a une atmosphère de petite ville. Les gens viennent, essayent de me parler anglais, même si leur anglais n'est pas le meilleur. Google Translate est vraiment pratique!"

"Nous avions l'impression qu'on serait constamment en danger. Avant d'arriver ici on était inquiet, ma famille était inquiète", renchérit Jordan Price, 27 ans, tout en sirotant une bière matinale sur une terrasse du centre-ville avec deux amis.

Si des volontaires ont été déployés dans la ville pour aider les visiteurs étrangers déboussolés, le trio ajoute que les habitants ont proposé spontanément leur aide, par exemple pour acheter du spray anti-moustiques, ceux-ci étant particulièrement actifs à cette période de l'année sur les bords de la Volga.

Côté russe comme britannique, l'envie d'apaiser les tensions entre les deux pays le temps du Mondial semble dominer.

Lundi, l'ambassadeur-adjoint de la Grande-Bretagne en Russie, Lindsay Skoll, et le président de la Fédération anglaise de football (FA) Greg Clarke, ont déposé une gerbe sur un monument rendant hommage aux victimes de la bataille de Stalingrad.

"Je pense que cela démontre plus que tout la nature durable des relations entre le Royaume-Uni et Volgograd, qui dépasse les hauts et les bas de la politique", a déclaré Lindsay Skoll à cette occasion.

- Petit nombre -

Seuls 2.000 billets ont été vendus à des supporters venant du Royaume-Uni, a indiqué la fédération des supporters anglais (FSF).

Ce chiffre est bien en deçà des attentes habituelles, souligne Luc Jones, porte-parole de la FSF, pour qui les craintes de violences ont poussé certains supporters à ne pas faire le déplacement.

Après les échauffourées entre supporters russes et anglais à Marseille, les autorités russes ont pris le problème à bras le corps, n'hésitant pas à utiliser la manière forte pour dissuader les hooligans de s'illustrer pendant le Mondial-2018.

La Grande-Bretagne est elle habituée à gérer le hooliganisme depuis les années 1980, lorsque les excès de ses supporters avaient privé les clubs anglais de Coupes d'Europe pendant cinq ans. Plus de 1.000 hooligans connus ont ainsi dû remettre leur passeport à la police avant le Mondial, ont révélé les autorités britanniques la semaine dernière.

Mais l'absence des supporters anglais s'explique "aussi en partie parce que l'équipe est nulle", ajoute Luc Jones. "Quand nous avions perdu contre l'Islande (durant l'Euro-2016), beaucoup de gens ont décidé de ne plus dépenser leur argent pour aller les voir".

De leur côté, les partisans de l'équipe tunisienne marquaient leur présence, enroulés dans les drapeaux rouges de leur pays. "La seule chose qui manque, c'est les supporters anglais", soupire Luc Jones.

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