Accueil Sport

Le scandale autour de la finale de la Ligue des Champions continue: des images des caméras de surveillance ont été supprimées

Le scandale autour de la finale de la Ligue des Champions continue de faire énormément de vagues chez nos voisins français. Après que le chef de la police de Paris a admis qu'il "ne connaît pas d'autres moyens que le gaz et la charge" pour maîtriser des foules, on a appris que certaines images des caméras de surveillance du Stade de France ont été détruites.

L'organisation de la sécurité lors de la finale de la Ligue des Champions s'est révélée être un véritable fiasco. Avant le match, de nombreux supporters n'ont pas pu entrer dans le stade et après, de très nombreuses agressions ont eu lieu. Outre les rackets et les violences commises par des voyous, la police a gazé et violenté à foison ce soir là également. 

Le monde entier a pu voir les images choquantes sur les réseaux sociaux de ces agressions et la France ne s'en remet toujours pas. 

Une audition s'est ouverte pour tenter de comprendre comment un tel fiasco a pu se passer. Hier, jeudi, le chef de la police de Paris reconnaissait qu'il "ne connaît pas d'autres moyens que le gaz et la charge" pour gérer une foule. 

"Grave préjudice à l'image de la France"

Un premier rapport d'enquête gouvernemental sur les incidents du 28 mai au Stade de France remis vendredi à la Première ministre conclut à un enchainement de "défaillances" et déplore une réponse policière aux incidents ayant porté un "grave préjudice à l'image de la France".

Hier soir encore, il a été révélé que les images des caméras de surveillance du stade de France ont été détruites. Une procédure apparemment normale, mais qui pose souci et surtout un débat à l'heure où les Français veulent comprendre ce qu'il s'est passé.

La police se dépêche de réclamer les images, mais ça pourrait être trop tard

La police, chargée d'enquêter sur les faux billets lors de la finale de la Ligue des Champions, a demandé jeudi soir au Stade de France les images des violences filmées par ses caméras, peu après l'annonce au Sénat qu'elles avaient été détruites, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

"Nous avons effectivement envoyé une réquisition même si ces vidéos ne seront pas très utiles pour notre enquête sur les faux billets, elles seront plus utiles pour les violences et les agressions", a indiqué cette source, confirmant une information du Monde.

Cette demande a été envoyée par la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne, chargée par le parquet de Bobigny d'enquêter sur la fausse billetterie le soir de la finale Real Madrid-Liverpool, précédée par des scènes de chaos aux abords du Stade de France.

Interrogée sur la temporalité de cette demande, alors qu'un responsable de la Fédération française de football (FFF) avait révélé quelques heures plus tôt lors de son audition au Sénat que les images avaient été détruites au bout de sept jours faute de réquisition, la source a dit avoir "toujours espoir" de les récupérer, sans plus de détails.

Plus d'images du stade, mais toujours celles de la police

Si les images des caméras de vidéosurveillance gérées par le Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions n'ont pas été conservées, la préfecture de police a indiqué avoir toujours les siennes, a-t-on appris jeudi lors des auditions par le Sénat et auprès de la PP.

"Les images en possession de la préfecture de police sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale. Ne confondons pas images de la police et images d'un opérateur privé", a tweeté jeudi soir la préfecture de police. Ces images sont conservées pendant trente jours.

Plus tôt dans l'après-midi, Erwan Le Prévost, le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), dont une délégation était entendue au Sénat, avait indiqué que les images filmées autour du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.

Sa déclaration a suscité la surprise et l'incompréhension de plusieurs sénateurs.

C'est la procédure

"C'est la loi", avait précisé à l'AFP le président de la commission sénatoriale de la culture, Laurent Lafon. "Nous sommes surpris, le préfet a saisi la justice très rapidement, il y a eu largement le temps de saisir (ces images), il faut qu'on comprenne ce qui s'est passé."

"L'information que nous avons obtenue (pendant l'audition, NDLR) sur les images vidéos nous interpelle", a ajouté le président de la commission des lois, François-Noël Buffet, qui coprésidait l'audition. "S'il advenait qu'elles n'ont pas été conservées, cela poserait un grave problème."

Pour le sénateur David Assouline, "des images très violentes existaient et elles ont été effacées sept jours après les faits. Pourquoi n'ont-elles pas été réquisitionnées?", a-t-il demandé. "J'ai tout de suite été stupéfait, j'ai trouvé que c'était très grave", a-t-il commenté sur franceinfo. Il dénonce un "manque de coordination incroyable" du préfet de police et des responsables politiques.

Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, auditionné après la délégation de la FFF, a dit qu'"(il) ne parven(ait) pas à comprendre pourquoi les vidéos ont été détruites".

Pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, "tout porte à croire qu'on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes".

Le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d'études consacré aux grands événements sportifs, s'est dit dans un communiqué "extrêmement choqué" que les images de vidéoprotection n'aient pas été réquisitionnées "alors que le ministre Darmanin s'était pourtant engagé à nous les fournir" lors de son audition la semaine dernière.

À lire aussi

Sélectionné pour vous