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C1 - OM-Francfort: un supporter marseillais mis en examen pour tentative de meurtre

Un mois après les graves incidents survenus lors de la rencontre entre l'Olympique de Marseille et l'Eintracht Francfort au Vélodrome, un supporter marseillais a été mis en examen vendredi pour tentative de meurtre envers un supporter allemand, "grièvement blessé" par une fusée de détresse.

La rencontre, sous haute surveillance une semaine après des violences durant le match de Ligue Europa Conférence entre Nice et Cologne à l'Allianz Riviera, avait été marquée par des échanges de tirs de fumigènes, des "troubles" côté marseillais et des "dégradations" et saluts nazis côté francfortois, selon les termes de l'UEFA.

A l'issue de cette rencontre, disputée le 13 septembre et qui s'est soldée par la défaite de l'OM (1-0), 17 personnes avaient été interpellées et un supporter de Francfort hospitalisé à La Timone.

La mise en examen d'un homme de 26 ans, résidant à Marseille, a été annoncée vendredi. Il a reconnu "être l'auteur du tir de projectile en direction du parcage visiteur", lors de ce match comptant pour la 2e journée de Ligue des champions, a précisé le communiqué du parquet de Marseille.

Mis en examen pour tentative de meurtre, violences volontaires, participation à une association de malfaiteurs et détention et usage de fusées ou d'artifices dans une enceinte sportive, ce supporter a cependant été laissé en liberté par le juge de la liberté et de la détention. Le parquet a fait appel de cette décision.

L'OM n'a pas souhaité réagir à cette mise en examen.

La victime, un homme de 65 ans, avait été touchée aux cervicales et son préjudice évalué à 120 jours d'ITT. Sa compagne, 64 ans, avait été brûlée à une main en essayant d'écarter le fumigène.

- Virage Nord -

"C'était une expérience de mort imminente", a expliqué à une radio allemande, HR3, Michael Brehl, le supporter blessé, cité vendredi par La Provence. "Les chirurgiens parlent de ma blessure comme s'il s'agissait d'une blessure par balles. Je ne peux toujours pas saisir des objets avec ma main gauche", a précisé cet homme, qui a eu trois côtes et une vertèbre cervicale brisées.

"On ne peut pas continuer comme ça, à un moment quelqu'un mourra", a insisté M. Brehl, dans cet entretien repris par La Provence: "c'était une sorte de guerre civile. j'étais au mauvais endroit au mauvais moment".

Lors du match, les premiers fumigènes avaient été lancés depuis le parcage où étaient installés plus de 3.000 supporters allemands, en direction du virage Nord, où sont regroupés plusieurs groupes de fans de l'OM. Les Marseillais avaient répondu en lançant eux aussi quelques fumigènes et des feux d'artifice. Les CRS installés le long du parcage visiteurs n'étaient pas intervenus.

Selon le communiqué du parquet de Marseille, le supporter allemand avait été touché par une fusée de détresse lancée depuis "le bas du virage Nord".

Plusieurs groupes de supporters marseillais --Dodger’s, Fanatics et MTP-- sont installés en haut de ce virage. Depuis la dissolution des Yankees, le bas est normalement occupé par un groupe moins actif, le Club des Amis de l'OM. Mais la zone d'où est parti le tir n'est pas réservée à un groupe en particulier et les supporters y circulent assez librement.

Après ces incidents, le club phocéen avait été sanctionné d'un match à huis clos pour sa rencontre suivante de C1, contre le Sporting Lisbonne. Pour la 6e et dernière journée de Ligue des champions, lors du match contre les Anglais de Tottenham, sans doute décisif pour la qualification, le 1er novembre, seul ce virage Nord sera fermé et donc vide de supporters.

En attendant, l'OM et l'Eintracht Francfort se retrouveront mercredi, pour la 5e journée (groupe D), en Allemagne. Le déplacement des supporters marseillais a été autorisé.

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