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La Ligue 1 attend Messi comme un rayon de soleil

Grand soleil après la tempête ? Les acteurs de la Ligue 1 se réjouissent de l'arrivée au Paris SG de la superstar Lionel Messi, capable de redonner un nouveau souffle à un Championnat de France ballotté par une rude conjoncture économique.

Le sextuple Ballon d'or, l'homme aux 474 buts en 520 matches de Liga avec le FC Barcelone, a de quoi terrifier les défenses françaises.

Mais tous se réjouissent de son arrivée, qui met aussi du baume au cœur dans des clubs très éprouvés ces derniers mois par la pandémie de coronavirus et la crise des droits TV.

L'exploit de l'avoir recruté est d'autant plus retentissant que la Ligue 1 souffre d'un déficit d'attractivité face à ses puissants voisins (Angleterre, Italie, Espagne, Allemagne) qui accumulent les trophées continentaux.

C'est donc la revanche de la "Farmers League" ("championnat de paysans") que les Anglais se plaisent à railler.

"On dit qu'on a un championnat de merde, plein de choses qui ne sont pas bonnes. Si on arrive à faire venir un joueur comme lui, c'est extraordinaire. On va se régaler", assurait le nouvel entraîneur de Brest, Michel Der Zakarian, ce week-end à l'issue de la première journée de Ligue 1.

- "Signal fort" -

"Qu'il choisisse la Ligue 1 voudrait dire beaucoup de choses, ça apporterait de la visibilité et ça valoriserait notre championnat. Ce serait vraiment un signal fort", renchérissait son homologue de Rennes, Bruno Genesio.

Alors que la "Pulga" est tout juste arrivée en France, sa présence fait déjà rêver: "Vous voyez Messi venir à Saint-Etienne ? Ce serait un plus en termes de qualité et de notoriété. C'est un joueur de folie", se lance Claude Puel, à la tête des Verts.

"C'est le meilleur joueur du monde", pour l'entraîneur argentin de l'OM Jorge Sampaoli, qui a eu Messi sous ses ordres au Mondial-2018 avec la sélection argentine.

Le capitaine portugais du Losc, José Fonte, voit plus grand: "J'ai déjà parlé avec Cristiano (Ronaldo) pour qu'il vienne à Lille, je vais continuer à lui parler pour essayer de le faire venir pour qu'il y ait (un duel) Messi-Ronaldo !", sourit-il.

"Pour la Ligue 1 et les spectateurs, ce serait une très, très bonne nouvelle. Un peu moins pour les entraîneurs", s'amuse l'entraîneur de Lens Franck Haise.

Rare voix discordante, le technicien de Metz Frédéric Antonetti émet un bémol: "Pour un puriste du foot comme moi, Messi doit terminer sa carrière à Barcelone... mais ça, c'était avant."

- Droits internationaux -

Aujourd'hui, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour la Ligue 1, en quête d'élan après 18 mois compliqués, entre arrêt prématuré de la saison 2019-20, crise des droits TV et stades à huis clos.

L'exercice 2021-22 reste sous tension, notamment en raison du conflit opposant la Ligue (LFP) aux diffuseurs beIN Sports et Canal+.

"Pour la L1, l'intérêt majeur sur le plan économique sera l'optimisation des droits internationaux, qui sont très faibles", explique à l'AFP Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle (USC), première organisation professionnelle du secteur sport et loisirs.

Ceux-ci sont évalués autour des 80 millions d'euros par an jusqu'en 2024, très loin du 1,5 milliard d'euros que touchent les clubs de la Premier League, le Championnat qui génère le plus d'argent, ou même des 139 M EUR de la Serie A italienne (hors Etats-Unis et Moyen-Orient).

"C'est une nouvelle extraordinaire pour l'exposition de la L1 à l'international. L'arrivée de Lionel Messi va accroître l'attractivité et la visibilité de notre championnat sur tous les continents", s'est réjoui le président de la LFP Vincent Labrune.

Mais l'impact de Messi peut "être assez marginal. On a vu l'exemple de l'arrivée de Cristiano Ronaldo en Serie A: lorsqu'il a signé à la Juventus (en 2018), les droits TV n'ont pas forcément augmenté", nuance Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football au Centre international d'étude du sport (CIES), basé à Neuchâtel.

"Il peut y avoir un impact au niveau des sponsors. Mais en soi, la plupart des petites équipes sont soutenues par des sponsors régionaux. Les grandes multinationales et entreprises vont s'associer aux grands clubs, pas aux petits. Pour moi, il y aura de petits avantages, mais ce ne sera pas de l'ordre d'une différence significative", poursuit-il.

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