Accueil Sport

Ligue 1: à Monaco, la défense du Rocher s'effrite

"On doit régler la question défensive". Leonardo Jardim n'a pas de mal à identifier les maux de Monaco, pire défense de Ligue 1, mais l'entraîneur en difficulté semble en panne de solution avant d'affronter Reims samedi.

Avec 14 buts encaissés en 5 journées, dont 4 lors de la dernière contre Marseille, le club du Rocher connaît son pire départ en championnat sur le plan défensif depuis quarante-cinq ans (saison 1974-75).

Même si le vice-président Oleg Petrov s'est adressé aux joueurs jeudi pour leur renouveler la confiance du club, il est temps d'encaisser enfin plus de points que de buts.

. Joueurs en manque de confiance

Le capitaine Kamil Glik symbolise les difficultés monégasques. Le grand guerrier de l'équipe championne de France en 2017 n'est plus que l'ombre de lui-même. Lourd, en difficulté dans les duels, il manque d'impact et de clairvoyance.

Reculant sans cesse devant les attaques adverses, il fait de Monaco une équipe trop souvent coupée en deux, au bloc inexistant. Pourtant, ne pointer que Glik dans ce marasme serait injuste, car le Polonais n'est pas le seul maillon faible.

Malgré ses dires, le gardien Benjamin Lecomte peut aussi plaider coupable. Après avoir mis son équipe sur de mauvais rails lors de la première journée contre Lyon (défaite 3-0), il a alterné le bon, parfois, et le médiocre, souvent. Comme dimanche sur le but du marseillais de Valère Germain. Il vise l'Euro-2020 mais en est actuellement loin.

"Quand les résultats ne sont pas là, personne n'est à son niveau, insiste Jardim. Tout le monde doit +performer+ plus. Certains sont en difficulté mais je continue de les soutenir, parce que j'ai déjà changé (de joueurs, ndlr). Tout le monde a déjà joué. Penser que les remplaçants sont meilleurs est une histoire vieille comme le foot."

Pourtant, ces leaders en difficulté font glisser le reste des défenseurs. Jemerson et Ruben Aguilar, souvent avertis et déjà exclus, jouent à contre-temps. Tout comme Fodé Ballo-Touré, défaillant dans les un-contre-un, alors que ce devrait être sa force, mais aussi systématiquement livré à lui-même.

. Animation et système à trouver

Si les latéraux sont débordés, c'est parce que les milieux excentrés ou axiaux ne compensent pas leurs offensives et ne les protègent pas assez. Le week-end dernier, le marseillais Bouna Sarr a souvent été décalé par Morgan Sanson, Maxime Lopez ou Germain. En face, Cesc Fabregas et Aleksandr Golovin n'ont jamais soutenu un Ballo-Touré balloté...

Or, ces deux milieux sont si expérimentés qu'ils ne devraient avoir besoin de personne pour savoir compenser les montées des arrières.

"Les individualités et le collectif sont deux choses différentes, répond Jardim. On peut faire la confusion. L'important est de savoir fonctionner ensemble. Aujourd'hui on n'est pas parvenu à cet équilibre. On n'a pas encore pu tester quels joueurs vont les mieux ensemble."

Comme le temps presse, le staff a écouté leur ressenti. Un manque régulier d'implication et de concentration a été ciblé. L'abcès a-t-il été crevé?

"Dans un groupe, ça peut mal se passer si on n'est pas unis, lance Adrien Silva. Ce n'est pas le cas. Je suis sûr que ça va changer."

En attendant, Jardim tâtonne toujours. En Champagne, il pourrait même revenir à un 5-3-2 pour permettre à Fabregas, "grand professionnel sur qui on compte" et "joueur important sur et hors du terrain", de respirer.

"Si on change les choses, c'est pour l'équilibre, pas pour un joueur, rétorque-t-il. On a besoin d'un schéma que tout le monde respecte et dans lequel chacun donne son maximum."

Et le Portugais de conclure: "Plus qu'un système, il faut l'envie de bien défendre collectivement. Donc changer d'attitude, retrouver la concentration et rester proches en phase défensive". Tout un programme...

À lire aussi

Sélectionné pour vous