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Ligue des champions: Antonio Conte et la méthode du marteau à l'Inter Milan

"Antonio Conte est un marteau". Milan Skriniar, le défenseur central de l'Inter Milan n'est ni le premier, ni le dernier à décrire ainsi son entraîneur, qui s'emploie à faire entrer ses préceptes dans la tête de ses joueurs à force de travail, d'intensité et d'exigence.

Lors de sa conférence de presse de présentation cet été à Milan, Conte avait résumé sa méthode: "la tête baissée et on pédale".

Quelques jours plus tard, Marco Giampaolo, à peine nommé à la tête de l'AC Milan, le voisin et rival, avait répliqué en exposant à son tour sa philosophie: "la tête haute et on joue au foot".

Depuis, Conte a gagné le Derby de Milan et compte sept victoires en huit matches de championnat. Giampaolo, lui, a déjà été remplacé et a laissé le Milan en deuxième partie de classement.

Pour la phase 2 de leur projet de redressement de l'Inter les dirigeants chinois et italiens du club lombard ne voulaient que Conte, celle qui doit permettre de titiller la Juventus en Serie A et de se faire une place en Ligue des Champions, où le club milanais reçoit le Borussia Dortmund mercredi.

"Il est notre 'top-joueur'", a ainsi déclaré en début de saison Giuseppe Marotta, l'administrateur-délégué du club.

L'Inter a donc fait le nécessaire, avec un salaire annuel de 11 millions d'euros, totalement hors-normes en Italie puisque selon les estimations de la Gazzetta dello Sport, Conte gagne plus que Maurizio Sarri (coach de la Juventus) et Carlo Ancelotti (entraîneur de Naples) réunis.

Les dirigeant nerazzurri ont aussi dépensé sans compter cet été pour contenter l'ancien entraîneur de Chelsea qui, à l'exception de Dzeko, a obtenu tous les joueurs qu'il souhaitait, Godin, Barella, Sensi, Alexis Sanchez et surtout Lukaku, payé près de 80 millions d'euros à Manchester United, là encore un tarif tout à fait inhabituel en Serie A.

Le Camp Nou impressionné

Conte, lui, est arrivé avec son exigence et son invraisemblable force de travail, qu'il parvient donc à transmettre à ses joueurs, à coups de marteau à les entendre.

"Pour l'Inter, je ne dors pas la nuit, comme c'était déjà le cas avec la Juve et Chelsea", a promis le natif de Lecce.

C'est avec les mêmes méthodes qu'il avait ramené le club turinois au sommet du championnat d'Italie, qu'il avait conduit Chelsea au titre après l'avoir pris à la 10e place et qu'il avait enthousiasmé l'Italie en portant jusqu'en quart de finale de l'Euro-2016 une Nazionale où Eder, Pellè, Giaccherini et Parolo étaient d'improbables titulaires.

A Milan, Conte a choisi ses hommes, ceux qu'il voulait et ceux dont il ne voulait pas, comme Icardi, Nainggolan ou Perisic, tous titulaires indiscutables la saison dernière et tous priés d'aller voir ailleurs pour des raisons tactiques ou de mentalité.

Il a ensuite rapidement installé son système, le 3-5-2 et ses schémas tactiques, avec un pressing coordonné précisément et une recherche rapide de la profondeur, là où son prédécesseur Luciano Spalletti privilégiait un jeu de possession moins explosif.

Surtout, l'ancien sélectionneur est parvenu en un temps record à installer des circuits de relance d'une propreté et d'une précision qui ont impressionné jusqu'au Camp Nou, où l'Inter a secoué Barcelone comme rarement avant de craquer en deuxième période (2-1).

C'est d'ailleurs pour l'instant la limite du système Conte. Son Inter joue bien, impressionne parfois, gagne le plus souvent, mais a perdu les deux matches disputés face à des équipes supposées plus fortes, le Barça et la Juventus.

Collectivement, l'ensemble est déjà plus que cohérent mais les marges de progression ne semblent pas immenses. Conte devra les trouver et les faire assimiler à ses joueurs. A coups de marteau.

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