Habile Fekir et feu Depay. Le retour tant attendu du meneur français, blessé le 25 février, coïncide pour le plus grand bonheur de l'OL avec le pic de forme de l'ailier néerlandais repositionné en pointe. Dès samedi contre Amiens, le duo lyonnais pourrait faire des étincelles.
L'explosive association entre le fantasque Oranje et l'altruiste Bleu, pour peu que les deux artistes s'entendent au sein du 4-4-2 en losange spécialement concocté par Bruno Genesio, pourrait faire la différence pour l'Olympique lyonnais, l'actuel 3e de L1 qui lutte avec Marseille pour une place sur le podium.
En retrouvant son Groupama Stadium (17H00), Fekir met un terme à une séquence de sept matches manqués, dont les deux d'Europa League contre le CSKA Moscou.
Avec un doublé contre Toulouse (2-0) et un autre dimanche à Metz (5-0) avec en prime quatre passes décisives, Memphis (13 buts, 7 passes décisives en L1) traverse sa meilleure période depuis son arrivée à Lyon. Il n'attend plus que le retour de Fekir, rétabli d'une petite intervention chirurgicale au genou droit, pour confirmer ses bonnes dispositions.
"J'attends que l'on continue de progresser dans un système nouveau pour certains joueurs. Il faut améliorer les relations entre les milieux et les attaquants et aussi l'animation défensive mais, quand on a des grands joueurs, c'est plus facile", assure ainsi leur entraîneur, alléché par l'association.
"Ce système nous permet d'avoir des garçons qui se sentent à l'aise à des postes clés. Memphis a montré qu'il s'était beaucoup épanoui depuis deux matches dans un poste plus axial, avec de la liberté offensive et moins de contraintes défensives", détaille-t-il.
"Pour Nabil, tout le monde sait qu'il aime évoluer sur un poste, derrière les attaquants ou l'avant-centre de pointe", rappelle Genesio, qui n'oublie pas l'efficacité actuelle de son trident du milieu composé d'Houssem Aouar, Tanguy Ndombélé et Lucas Tousart, voire Jordan Ferri, lorsqu'il joue, comme à Metz. "C'est ce qui m'a amené à mettre ce système en place".
- Redistribution des cartes -
Pour l'OL, il s'agit en fait un retour. Ce dispositif en 4-4-2 en losange dans l’entrejeu avait déjà été utilisé par Rémi Garde (2011-2014) et Hubert Fournier (2014-décembre 2015) avec une certaine réussite à l'époque: une place de 3e en 2013 et une autre de 2e en 2014.
La clé de la réussite réside dans la fusion au sein d'un vrai collectif des individualités offensives que sont Memphis Depay, Mariano Diaz et Nabil Fekir. Bertrand Traoré, moins en vue actuellement, pourrait faire les frais de cette redistribution des cartes.
Face à Metz, Memphis a été particulièrement généreux avec ses quatre passes décisives dont une à l'attention du buteur espagnol qui a inscrit son 17e but en Ligue 1 mais avec lequel la relation technique n'a pas toujours été évidente. Depay n'a ainsi délivré que deux passes à Mariano depuis le début du championnat et une seule à Fekir sur les seize buts inscrits par ce dernier en L1.
L'international français en a délivré également deux à Mariano et une seule à Memphis.
Mariano Diaz a lui permis directement à ses deux équipiers de l'attaque de marquer une fois chacun.
Des statistiques collectives bien maigres qui traduisent des excès d'individualisme réguliers. Ceux-ci ont pourtant coûté 16 points cette saison à l'OL contre les adversaires de la seconde moitié du classement. Amiens arrive à point nommé pour montrer que les Lyonnais ont appris de leurs erreurs.