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Masters 1000 de Paris: Djokovic, le tournoi d'après

Sept semaines après son rêve de Grand Chelem calendaire brisé en finale de l'US Open, Novak Djokovic fait son retour sur le circuit au Masters 1000 de Paris, qui débute lundi. Avec du public après une édition 2020 à huis clos.

Djokovic qui fond irrépressiblement en larmes au changement de côté sur le bouillant Central de New York, la tête sous la serviette: voilà la dernière image du N.1 mondial imprimée dans les esprits. A cet instant, mené 6-4, 6-4, 5-4 par Daniil Medvedev en finale de l'US Open, il est au bord de la défaite dans le match sans doute le plus important de sa carrière. Quelques points plus tard, sa chance de signer le premier Grand Chelem calendaire depuis 1969 s'est envolée.

Depuis, le Serbe de 34 ans --ainsi resté à égalité avec Roger Federer et Rafael Nadal au nombre record de trophées du Grand Chelem (20)-- s'est accordé du repos, renonçant notamment au prestigieux tournoi d'Indian Wells, exceptionnellement repositionné à l'automne en raison du Covid-19.

C'est à Paris, où il s'est déjà imposé cinq fois, qu'il a décidé de reprendre la raquette. Avec un autre record en tête: finir l'année N.1 mondial pour la septième fois, mieux que Pete Sampras (6). Seul Medvedev, encore lui, peut espérer l'en priver.

"On va voir comment j'ai récupéré émotionnellement, et si je suis prêt à jouer au plus haut niveau, je ne sais pas", reconnaît "Djoko".

- "Pas une défaite ordinaire" -

"Ce n'était pas une défaite ordinaire, et la saison a été très exigeante et éprouvante pour moi à tous les niveaux, mais j'ai déjà connu des situations où j'étais hyper fatigué et où j'ai réussi à trouver les ressources pour finir la saison fort", se souvient-il.

S'il a des "raisons de croire qu'(il peut) aller loin dans le tournoi, le manque de match peut être dangereux", estime Djokovic.

L'attend une entrée en lice --mercredi au plus tôt-- soit face à l'Italien Fabio Fognini (36e), soit face au Hongrois Marton Fucsovics (39e). Avant un éventuel troisième tour contre le N.1 français Gaël Monfils (21e).

Djokovic jouera aussi en double, dès lundi, avec son compatriote Filip Krajinovic, avec en tête la phase finale de la Coupe Davis (25 novembre-5 décembre), troisième et dernier morceau de son menu de fin de saison, avec le Masters réunissant les huit meilleurs joueurs de l'année (14-21 novembre).

Sa désillusion new-yorkaise change-t-elle le regard porté sur lui?

"Je le vois toujours comme une légende, comme le Novak qui a gagné trois Grands Chelems et qui va en finale du dernier. Quelqu'un d'exceptionnel, tranche Monfils. Pour moi, ça ne change pas grand-chose: Novak, c'est toujours Novak, c'est toujours une machine, c'est toujours le même. Il perd juste face au N.2 mondial."

Le retour de Djokovic coïncide avec les discussions autour de la question de la vaccination pour le prochain Open d'Australie (17-30 janvier), le terrain de jeu préféré du Serbe, cependant réfractaire au vaccin et qui refuse de partager son statut vaccinal.

- L'attraction Murray -

A ce stade, et malgré un scénario ouvrant la porte à une possibilité d'en passer par une quatorzaine évoqué par la WTA, les autorités australiennes répètent qu'elles ne transigeront pas sur la nécessité d'être complètement vacciné.

Comme d'habitude, la semaine parisienne est l'occasion de distribuer les derniers sésames pour le Masters, organisé pour la première fois à Turin après douze éditions à Londres.

Avec Djokovic, ils sont six à avoir déjà leur billet en poche: Medvedev, le tenant du titre dans la salle de Bercy, Stefanos Tsitsipas, Alexander Zverev, Andrey Rublev et Matteo Berrettini.

Deux restent à attribuer. Pour l'instant, les mieux placés sont le Norvégien Casper Ruud et le jeune Italien Jannik Sinner, un des hommes en forme du moment.

Côté français, se profile une année de vaches maigres: seuls sept, dont trois sont invités, figurent dans le tableau principal.

Monfils et Arthur Rinderknech (65e), qui débuteront contre des qualifiés, Benoît Paire, opposé à Pablo Carreño, Adrian Mannarino (Basilashvili), Richard Gasquet (Dimitrov), Pierre-Hugues Herbert (Alcaraz) et Hugo Gaston, seul rescapé des qualifications.

Autre attraction: le retour d'Andy Murray, qui prouve semaine après semaine sa détermination à ne pas se laisser dicter sa fin de carrière par la prothèse posée à sa hanche droite début 2019. On n'avait plus vu le Britannique à Bercy depuis 2016. C'était alors les bras chargés du trophée.

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