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Mondiaux de patinage: Papadakis et Cizeron tutoient la perfection et glissent vers l'or

Les vice-champions olympiques 2018 Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont tutoyé la perfection dès la danse rythmique, vendredi à Saitama, et se dirigent sereinement vers un quatrième sacre mondial en l'espace de cinq ans.

En soirée, un an après avoir conquis l'or olympique, la jeune Russe Alina Zagitova a été couronnée championne du monde, à seize ans, devant la Kazakhe Elizabet Tursynbaeva, devenue la première à réussir un quadruple saut en compétition internationale senior, à dix-neuf ans.

Au rythme de deux tangos joués au violon et sur une chorégraphie imaginée par le Britannique Christopher Dean, grand nom de la danse sur glace, Papadakis et Cizeron, triples champions du monde (2015, 2016 et 2018) et quintuples champion d'Europe en titre (2015-2019), ont récolté 88,42 points. De loin le meilleur score de l'hiver, qui inaugure un nouveau système de notation ayant remisé aux archives les anciennes références. Aussi une avance conséquente - plus de quatre points - sur leurs plus proches concurrents.

"88, c'est énormissime ! Je pensais que le score maximum, c'était 87, alors quand j'ai vu 88..., s'est étonné leur entraîneur Romain Haguenauer. Ca doit être très, très proche du score parfait. Ca a été une belle compétition, ça montre qu'ils sont quand même au-dessus du lot. Ils ont bien marqué que ce sont eux les patrons."

"Par rapport aux Championnats d'Europe (mi-janvier à Minsk, ndlr), c'était vraiment d'un autre niveau, c'était plus précis, plus en rythme", détaille-t-il.

- Tout près d'un quatrième sacre -

A distance du duo français, suivent deux paires russes: Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov (83,94) et Alexandra Stepanova et Ivan Bukin (83,10).

"C'est un programme qui a toujours été très apprécié artistiquement, mais au niveau technique, jusqu'à aujourd'hui, on n'a jamais vraiment réussi à avoir le score qu'on voulait, retrace Papadakis. On a beaucoup travaillé depuis les Championnats d'Europe sur tous les petits points techniques, tous les détails. Je pense que c'est ça qui a fait la différence."

Ni une reprise de l'entraînement tardive l'été dernier, le temps de souffler après une olympiade éreintante, ni une saison allégée, la faute au dos bloqué de Cizeron début novembre, ne leur ont fait perdre le fil qu'ils tissent au plus haut niveau depuis 2015. Et le retrait de la compétition des Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, qui les avait privés d'or olympique il y a un an, les a libérés d'une concurrence frontale.

"Cette année, on a eu une saison assez courte mais on a quand même réussi à pousser les programmes aussi loin qu'on le pouvait, ça a très bien évolué techniquement et artistiquement", estime Cizeron.

On voit mal comment l'écart creusé par Papadakis et Cizeron pourrait fondre lors de la danse libre, leur exercice de prédilection, samedi.

"Ils peuvent attaquer la danse libre avec une belle sérénité, et c'est avec cette sérénité qu'ils performent toujours le mieux", souligne Haguenauer.

Une nouvelle couronne mondiale leur permettrait d'égaler dans l'histoire du patinage français Andrée et Pierre Brunet, les seuls titrés quatre fois, en couples, entre 1926 et 1932. A seulement 23 ans pour elle, et 24 ans pour lui.

- Zagitova a tout gagné -

A même pas dix-sept ans - elle les fêtera dans deux mois - Zagitova a elle remporté le dernier titre majeur du patinage qui manquait à son palmarès. En deux hivers, l'élève de l'inflexible Eteri Tutberidze est devenue championne olympique, du monde, d'Europe et a remporté la prestigieuse finale du Grand Prix.

La jeune Russe, déjà en tête après le programme court et qui a patiné sur le thème très classique de "Carmen", a cumulé 237,50 points. Elle devance Tursynbaeva (224,76) et une autre Russe, la vice-championne olympique 2018 et double championne du monde (2016 et 2017) Evgenia Medvedeva (223,80).

A 19 ans, Tursynbaeva, nouvelle camarade d'entraînement de Zagitova à Moscou, a assorti sa première médaille mondiale d'une première historique, un peu plus d'un mois après avoir déjà tenté un quadruple saut, mais sanctionné d'une chute, aux Championnats des quatre continents.

Dépassée la saison dernière par Zagitova, avec laquelle elle partageait alors son entraînement, Medvedeva avait jusque-là vécu un hiver compliqué. La Russe, qui a choisi de rejoindre le Canadien Brian Orser à Toronto à l'intersaison, a fait son retour au premier plan en obtenant la médaille de bronze au bout d'un assemblage de trois tangos.

Déception pour les patineuses japonaises, qui n'ont pu se hisser sur le podium, avec Rika Kihira (4e, 223,49), jusque-là invaincue cette saison, Kaori Sakamoto (5e, 222,83) et Satoko Miyahara (6e, 215,95).

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