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Reparti pour un an en 2021 avec une nouvelle écurie, le satellite de Yamaha SRT, Rossi, âgé de 42 ans, l'avait annoncé: il déciderait de son avenir en 2022 pendant l'été précédent, selon ses résultats.
Forcément, il allait donc devoir répondre à une avalanche de questions à la veille du dernier Grand Prix avant la trêve estivale, aux Pays-Bas, ce week-end.
La confirmation en début d'après-midi jeudi de l'arrivée de son équipe, la VR46, dans la catégorie reine l'an prochain comme satellite de Ducati (avec qui Rossi a connu deux saisons décevantes en 2011 et 2012) intensifié les spéculations.
En cause, cette petite phrase du prince saoudien Abdulaziz bin Abdullah Al Saud, associé au projet: "Pour moi, ça serait formidable si Valentino pouvait courir comme pilote de l'Aramco Racing Team VR46 dans les prochaines années aux côtés de son frère Luca Marini".
"Le prince me pousse tout le temps pour piloter l'an prochain. Je sais qu'il veut essayer ça avec mon frère et moi", a souri Rossi en conférence de presse quelques heures plus tard.
S'il n'a "pas encore décidé" de son sort, il "y pensera plus en profondeur pendant l'été" et "discutera" aussi avec Yamaha et son équipe; celui qu'on surnomme le "Docteur" n'alimente pas les espoirs, bien au contraire.
"On veut toujours de bons résultats et donc ce sera difficile (de continuer) l'an prochain", explique l'intéressé, en mal de performance depuis quelque temps.
"Les résultats font la différence"
"La passion est là, ça n'est pas un problème, mais il est aussi important de savoir que vous pouvez avoir des résultats, continue-t-il. Dans tous les sports, les résultats font la différence."
Or ceux de l'idole absolue des fans de moto ne font que dégringoler ces dernières années.
Le dernier de ses neuf titres mondiaux toutes catégories confondues remonte à 2009 avec Yamaha, mais il a joué les Top 3 au championnat jusqu'en 2018, année de sa dernière pole, encore avec la marque japonaise.
Pour retrouver sa dernière victoire, il faut par contre remonter à 2017. Ironie du calendrier, c'était aux Pays-Bas, à Assen, dont il vient d'être fait citoyen d'honneur.
En 2019, Rossi n'a signé que deux podiums et pris la 7e place au classement général. En 2020, un seul podium et la 15e place chez les pilotes.
Imaginez ce que cela peut représenter pour quelqu'un qui ne s'était jamais classé au-delà du Top 10 depuis ses débuts en Mondial en 1996 !
Rétrogradé cette année dans l'équipe satellite de Yamaha pour faire de la place à l'espoir français Fabio Quartararo, actuel leader du championnat, dans l'écurie d'usine, Rossi avait prévenu qu'il rempilait dans l'espoir d'inverser la tendance.
"Possible de faire mieux avec Ducati" ?
Jusque-là, ça n'est pas le cas, loin de là: il occupe une triste 19e place chez les pilotes (avec 17 petits points) à la veille de la 9e manche, qui marque la mi-saison.
Alors, partira ? Partira pas ? Comme l'an dernier déjà, les paris sont ouverts.
Si c'est le cas, beaucoup, à l'instar de Quartararo, regretteront leur "idole" et le meilleur ambassadeur de son sport.
Mais ils pourront toujours le voir dans un autre rôle adopté en 2013: celui de papa poule pour les jeunes talents italiens qu'il développe dans sa "VR46 Academy" et à qui son équipe a permis de gravir les échelons en Moto3 et Moto2.
Et puis qui sait... "Avec Vale tout est possible" rappelle l'Espagnol Marc Marquez. "Ca sera très bien pour le MotoGP s'il décide de rester avec sa propre équipe."
Pilote Ducati depuis 2020, Johann Zarco a quelques arguments pour le convaincre.
"Avec huit motos sur la grille l'an prochain, Ducati peut devenir la meilleure moto de la catégorie", estime le Français. "Si Vale reste, ce sera pour faire mieux et je pense que c'est possible avec Ducati. Mais la question est: restera-t-il ou pas ?"
Il faudra encore quelques semaines de patience -- selon le rythme des réflexions de Vale -- pour le savoir.