C'est avec près de trois heures de retard que l'affiche entre Zverev et Mannarino a finalement eu lieu sur le court Louis-Armstrong. Un laps de temps suffisamment long pour faire naître toutes les spéculations les plus folles, au sein d'une bulle sanitaire de Flushing Meadows qui n'en finit pas de perturber le déroulement du tournoi.
Déjà sous surveillance rapprochée et à l'isolement pour avoir fait partie des joueurs ayant côtoyé Benoît Paire, Mannarino s'est vu signifier dans un premier temps que, contrairement aux autorités sanitaires de la Ville de New York qui l'autorisaient à disputer ses matchs depuis qu'il avait accepté un nouveau protocole plus contraignant dimanche dernier, les autorités de l'Etat de New York voulaient le maintenir en quarantaine. Finalement, la Fédération américaine a obtenu in extremis le feu vert et le match a pu se dérouler. "On m'a dit qu'il y avait peu de chances qu'on joue", a reconnu Zverev.
Dans ce contexte très éprouvant psychologiquement, Mannarino a été bluffant dans son entame contre le 7e mondial, peut-être lui aussi perturbé par la situation, en s'emparant de la première manche au tie-break. Par la suite toutefois, l'Allemand a pris le contrôle du match pour ne plus le lâcher, tandis que Mannarino, décidément peu gâté par le sort, se faisait mal à l'aine gauche au 3e set. Une douleur qu'il a traînée jusqu'au bout. Il a été battu en 2h52, soit, peu ou prou, le temps qu'il avait fallu à l'USTA pour lui permettre de jouer.
Cet épisode, qui s'ajoute au trouble entourant l'US Open, en plombe l'ambiance, déjà sérieusement détériorée. Novak Djokovic a d'ailleurs affirmé avoir tenté de joindre le gouverneur de l'Etat Andrew Cuomo, pour permettre à Mannarino de jouer. "Je ne suis pas content de la façon dont a été gérée la situation avec le joueur français", a-t-il dit. Le N.1 mondial, qui loue une maison à ses frais pour éviter les conditions hôtelières dénoncées par certains joueurs cloîtrés dans leur chambre, venait de passer tranquillement son 3e tour aux dépens de l'Allemand Jan-Lennard Struff (ATP 29), 6-3, 6-3, 6-1, en 1h42.
Le Serbe monte en puissance: il n'a concédé aucun service, il a converti cinq balles de break et dicté sa loi sur le jeu, face à l'Allemand qu'il avait déjà écarté tranquillement en quarts de finale du Masters 1000 de Cincinnati la semaine passée. Dimanche, il aura face à lui l'Espagnol Pablo Carreno Busta (ATP 27).
De son côté, David Goffin (ATP 10) était également pressé d'en finir avec le Serbe Filip Krajinovic (ATP 26), 6-1, 7-6 (7/5), 6-4 en 2h04. Il sera opposé au Canadien Denis Shapovalov (ATP 17) en 8e de finale, avant un éventuel quart contre Djokovic. L'US Open est le seul tournoi du Grand Chelem où David Goffin n'a encore jamais atteint les quarts de finale. "J'espère franchir une étape supplémentaire cette fois. Ce serait bien d'y arriver. Et en face, ce ne sera pas Djokovic ou Federer. C'est déjà ça. Il n'empêche, ce sera un gros match", dit le Liégeois.
Le parcours de Stefanos Tsitsipas (ATP 6) s'est arrêté au 3e tour. Le Grec s'est incliné en cinq sets 6-7 (2/7), 6-4, 4-6, 7-5, 7-6 (7/4) face au Croate Borna Coric (ATP 32) qui a sauvé six balles de match avant de s'imposer après 4h36 de match.
En double, Sander Gillé (ATP 44) et Joran Vliegen (ATP 36) ont décroché leur billet pour les quarts de finale du double messieurs. Ils ont éliminé au 2e tour la paire composée de l'Australien John Peers (ATP 31) et du Néo-Zélandais Michael Venus (ATP 11) sur un double 6-4 et en 1h14 de jeu. Ils égalent ainsi leur performance réalisée à Roland-Garros en 2019 leur meilleur résultat jusqu'à aujourd'hui en Grand Chelem.
Chez les dames, Elise Mertens (WTA 18) est remontée sur le court pour terminer son match contre l'Esapgnole Sara Sorribes Tormo (WTA 82), interrompu par la pluie la veille alors qu'elle menait 6-3, 1-0. La numéro 1 belge s'est imposée 6-3, 7-5. C'est la troisième année consécutive qu'Elise Mertens se retrouve au troisième tour à l'US Open, où son meilleur résultat est une accession en quart de finale, en 2019.
Ce samedi, la Limbourgeoise aura d'ailleurs l'occasion de continuer sur sa lancée alors qu'elle affrontera l'Américaine Catherine McNally (WTA 124), 18 ans, qui a battu la Russe Ekaterina Alexandrova (WTA 29), tombeuse de Kim Clijsters au premier tour. Naomi Osaka, lauréate 2018, a elle été poussée dans ses retranchement par la jeune Ukrainienne Marta Kostyuk (WTA 137) qui a joué crânement sa chance avant de céder 6-3, 6-7 (4/7), 6-2 en 2h33.
Elle a dominé la première manche mais dans la seconde, elle a perdu le fil de son jeu et montré des signes d'énervement tandis que son adversaire, pleine de fougue, a pris tous les risques et a arraché le deuxième set au tie break. Heureusement pour la Japonaise, si Kostyuk a réussi des coups remarquables, elle a également commis de nombreuses fautes directes, prise de risque maximale oblige. Si bien que l'ex-N.1 mondiale a nettement repris le dessus pour conclure cette partie très spectaculaire. La Japonaise, 9e mondiale, affrontera l'Estonienne Anett Kontaveit (WTA 21) pour tenter d'atteindre les quarts.

