Partager:
Être de retour en quarts de l'Open d'Australie après des mois compliqués est en soi un succès mais Gaël Monfils en veut plus et promet un combat total à Matteo Berrettini mardi.
"Je suis content, mais quand on est toujours dans le tournoi, on veut toujours gagner un match de plus", a-t-il confié juste après sa qualification aux dépens de Miomir Kecmanovic 7-5, 7-6 (7/), 6-3, pour s'offrir un dixième quart de finale de Grand Chelem, le deuxième à Melbourne.
"Je suis déjà concentré sur le quart. J'ai envie de continuer à pousser pour aller le plus loin possible", a-t-il ajouté.
Le seul affrontement à ce jour entre l'athlétique Monfils et le cogneur Berrettini (hormis l'ATP Cup qui se joue par équipes), remonte à l'US Open 2019, déjà en quarts: l'Italien s'était imposé au tie break du cinquième set.
"C'était dur ! Je me souviens toujours de ce match avec plaisir, mais ce sera de nouveau très dur mardi", a commenté l'Italien.
À l'époque, Berrettini était quasi inconnu. Monfils était adulé par le public new-yorkais pour son jeu si spectaculaire.
Aujourd'hui, si le Français attire toujours les foules, l'Italien est devenu une bête du circuit, un joueur prêt à s'imposer dans un Majeur à la moindre occasion. Actuellement 7e mondial, il reste sur une année 2021 béton: 8e à l'Open d'Australie (forfait sur blessure), quarts à Roland-Garros et à l'US Open, et surtout finale à Wimbledon.
- "De dingue" -
Pendant ce temps, Monfils se morfondait, psychologiquement atteint par les conditions de vie et de jeu imposées par la pandémie.
Cependant, si Berrettini est apparu en ce début de saison parfaitement sur sa lancée de l'année dernière, Monfils a surpris par son niveau, fruit d'un travail qu'il mène depuis un an avec le coach autrichien Günter Bresnik.
"Je travaille pour être plus agressif, pour prendre plus de risques sur mon coup droit, mieux servir...", a-t-il énuméré.
Kecmanovic en a fait les frais dimanche, notamment sur un point important dans le tie break du deuxième set: "Je lâche un coup droit long de ligne de dingue. Il faut le tenter ! C'est la confiance, le travail", a expliqué Monfils.
En 2016, déjà, lorsqu'il avait atteint son premier quart à Melbourne, Monfils avait très bien joué et n'avait cédé qu'en quatre sets face à "un gros Milos (Raonic)" alors classé 14e à l'ATP, a-t-il rappelé dimanche.
Alors si aujourd'hui il joue "bien", mardi il faudra qu'il joue "TRÈS bien", a-t-il insisté.
- "Jeu flashy" -
Car c'est un Top 10 moderne qui va se dresser face à lui: jeune, puissant du fond du court avec un gros service (28 aces en 8e de finale).
Voici comment le décrit Monfils, un peu à la façon d'un boxeur, à moins de 48h du choc: "C'est un très, très bon joueur depuis deux ans, bien ancré dans le top 10, un des meilleurs serveurs du circuit, un jeu très flashy avec beaucoup de points gagnants, un énorme coup droit, il se déplace de mieux en mieux. C'est quelqu'un qui te bouscule vraiment. Un gros puncheur. Ce sera un gros gros match".
Sur le papier, le Français pourrait avoir un avantage physique puisqu'il n'a pas encore cédé le moindre set du tournoi quand Berrettini a notamment livré un combat titanesque au 3e tour pour battre Carlos Alcaraz (31e) au super tie break du cinquième set, 6-2, 7-6 (7/3), 4-6, 2-6, 7-6 (10/5) en 4h10.
Mais à les écouter dimanche après leur 8e respectif, le plus fatigué ne serait pas celui que l'on croit.
"J'ai eu une préparation physique courte mais intense à l'intersaison à cause d'une blessure en fin d'année. J'espère être bien pour le quart de finale", a asséné l'Italien de 25 ans.
"Je sors bien fatigué ! Il faisait bien chaud, humide", a reconnu le Français de 35 ans.
"Il a peut-être dix ans de plus que moi, mais en un sens il est encore très jeune, son corps est parfait et il se déplace très bien", a relevé Berrettini.
Monfils lui-même voit en son colossal (1,96 m, 95 kg) adversaire le favori de la rencontre. Mais il est prêt à se battre: "à moi d'essayer de le bousculer pour essayer de gagner".