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"Je comprends qu'en Europe, la Coupe du monde a lieu deux fois par semaine, parce que les meilleurs joueurs jouent en Europe", mais il convient de penser "au reste du monde (...) qui ne voit pas les meilleurs joueurs, qui ne participe pas aux compétitions de haut-niveau", a expliqué Infantino devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à Strasbourg.
"Nous devons les inclure, nous devons trouver des moyens d'inclure le monde entier, de donner de l'espoir aux Africains afin qu'ils n'aient pas besoin de traverser la Méditerranée pour trouver peut-être une vie meilleure, mais plus probablement la mort dans la mer. Nous devons donner des opportunités, et nous devons donner de la dignité, non pas en faisant la charité, mais en permettant au reste du monde de participer", a déclaré le dirigeant italo-suisse.
Défendue par Gianni Infantino, l'hypothèse d'une compétition biennale, et non plus quadriennale, est combattue par un front allant des fédérations européennes et sud-américaines jusqu'aux grands clubs. Mais elle bénéficie du soutien unanime des 54 fédérations africaines. Les propos du patron de la FIFA ont été largement commentés sur les réseaux sociaux.
"Jusqu'où peut s'abaisser Infantino. Instrumentaliser la mort en Méditerranée pour vendre son projet mégalomaniaque, laisse sans voix", a réagi Ronan Evain, directeur-général du collectif Football Supporters Europe. "Mes collègues d'Human Rights Watch interviewent des réfugiés partout dans le monde à peu près chaque jour. Nous écrivons des rapports sur les raisons (...) qui les contraignent à quitter leurs foyers. Ils ne mentionnent jamais le calendrier de la Coupe du monde", a ironisé Andrew Stroehlein, en charge des médias dans cette organisation non gouvernementale.
"Etant donné que certains de mes propos (...) semblent avoir été mal interprétés et sortis de leur contexte, je tiens à préciser que, dans mon discours, mon message plus général était que toute personne en position de prendre des décisions a la responsabilité d'essayer d'améliorer la situation des gens dans le monde", s'est-il défendu dans un texte transmis à l'AFP. "S'il y a plus d'opportunités disponibles, y compris en Afrique, mais bien sûr pas uniquement dans ce continent, cela devrait permettre aux gens de les saisir dans leurs propres pays. C'était un commentaire d'ordre général, qui n'était pas directement relié à la possibilité de jouer une Coupe du monde tous les deux ans", affirme-t-il.