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Roland-Garros: le bal des débutantes

Aucune des quatre demi-finalistes de Roland-Garros, Maria Sakkari (18e), Anastasia Pavlyuchenkova (32e), Barbora Krejcikova (33e) et Tamara Zidansek (85e), n'avait été à pareille fête en Grand Chelem jusqu'à ce jeudi (à partir de 15h00, 13h00 GMT). Une première depuis plus de quarante ans.

C'est seulement la deuxième fois dans l'ère Open, après l'Open d'Australie en 1978, que les quatre demi-finalistes du tableau féminin sont toutes des nouvelles venues.

A Roland-Garros, c'est aussi la première fois depuis 1968 qu'aucune des dix premières têtes de série ne se hisse dans le dernier carré.

Montée jusqu'à la 13e place mondiale, il y a dix ans, Pavlyuchenkova est de très loin la plus titrée des quatre joueuses, avec douze trophées. Zidansek a un palmarès vierge, et Sakkari et Krejcikova n'ont gagné qu'un tournoi, la première à Rabat en 2019, la deuxième à Strasbourg juste avant le Grand Chelem parisien.

La Russe bientôt trentenaire et Zidansek (23 ans), qui entreront sur le court Philippe-Chatrier les premières jeudi après-midi, insistent toutes les deux sur la dimension mentale derrière leur performance inattendue.

- "Question de mental" -

"J'ai toujours eu le jeu, j'ai toujours bien joué. Mais je n'y étais pas mentalement. Je n'étais pas assez forte mentalement, mais je travaille dessus, avec un psychologue du sport depuis peu, et je sens que ça commence à porter ses fruits", explique la Russe, qui avait déjà joué six quarts de finale en Grand Chelem avant la quinzaine parisienne, dont son premier ici-même il y a dix ans, mais n'avait jusque-là jamais franchi le cap.

Zidansek, elle, étudie carrément la psychologie. "J'ai toujours été super intéressée par ce que les gens pensent, comment ça fonctionne", raconte la Slovène.

"Quand vous arrivez à ce niveau, tout est une question de mental. Il faut croire que vous en êtes capable. Ce n'est pas comme si vous pouviez frapper la balle plus fort ou courir plus vite. Peut-être que vous pouvez gagner un peu sur ça, mais il faut y croire, insiste-t-elle. Avoir confiance en soi, essayer de garder son sang-froid dans les moments difficiles et continuer à se battre. Ca demande beaucoup de préparation mentale et d'énergie."

Pour la joueuse la moins bien classée des demi-finalistes, qui avait chuté dès le premier tour de ses deux premiers Roland-Garros, le tournant s'est produit d'entrée.

Opposée à Bianca Andreescu, N.7 mondiale et lauréate de l'US Open 2019, elle a failli connaître une troisième fois le même sort et est passée deux fois à deux points de la défaite. Mais elle a finalement obtenu sa première victoire face à une joueuse du top 10, au bout de près de trois heures et demie de combat, et ça a lancé son tournoi.

- Course et musculation -

"Gagner mon premier tour a été essentiel, j'en ai tiré beaucoup de confiance", reconnaît-elle.

Sakkari (25 ans), tombeuse de la tenante du titre Iga Swiatek (9e) en quarts de finale (6-4, 6-4) et désormais opposée à Krejcikova, impressionne elle par sa dimension physique.

"Je fais beaucoup d'athlétisme, je cours beaucoup, je fais beaucoup de musculation, énumère la Grecque. Je travaille avec mon préparateur physique depuis que j'ai quatorze ans. Il a fait du très, très bon travail avec moi je crois. En fait, j'aime vraiment passer du temps à la salle."

Plus surprenant, Krejcikova, 25 ans, qui a avoué avoir connu un moment de "panique" avant d'affronter Sloane Stephens en huitièmes de finale, attribue elle sa réussite du moment... à l'année sous pandémie qui vient de s'écouler.

"J'ai pu jouer beaucoup de tournois en République tchèque pendant la pandémie, parce que la situation y était plutôt correcte, raconte-t-elle. J'ai pu m'entraîner avec des joueuses tchèques mieux classées que moi, et ça m'a beaucoup aidée. J'ai beaucoup gagné en expérience."

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