Partager:
Dos au mur, Roger Federer n'a pas tremblé : dans l'obligation de s'imposer pour préserver ses chances de rallier le dernier carré au Masters, le Suisse n'a pas traîné face à Dominic Thiem, N.8 mondial, défait en deux sets 6-2, 6-3, mardi à Londres.
Après la victoire à sens unique du Sud-Africain Kevin Anderson (N.6) aux dépens du Japonais Kei Nishikori (N.9) 6-0, 6-1 dans l'après-midi, Federer (N.3), qui n'avait été que l'ombre de lui-même 48 heures plus tôt, savait qu'il n'avait plus le droit à l'erreur contre l'Autrichien s'il voulait conserver ses espoirs de qualification pour les demi-finales. Et poursuivre dans le même temps sa quête d'un historique centième trophée.
"J'ai pris un jour de repos hier, conformément aux recommandations des entraîneurs qui m'ont dit de prendre du bon temps avec ma famille. Car, face à Thiem, c'est la tête qui compte parce que les coups sont bien là", a expliqué Federer en conférence de presse.
Si Anderson, fort de deux victoires en deux matches, a fait un grand pas vers le dernier carré, tout se jouera jeudi lors des deux ultimes duels du groupe Lleyton Hewitt. Ils opposeront Federer au Sud-Africain, et Thiem à Nishikori.
Sextuple vainqueur du Masters auquel il participe pour la seizième fois -deux records- le Suisse de 37 ans n'a failli à s'extirper des poules qu'une fois, en 2008. C'est aussi la seule année où il a connu deux revers dans cette phase de groupes.
- Thiem lui facilite la tâche -
Il y a deux jours face à Nishikori, Federer, comme au ralenti, dépassé et imprécis, avait empilé plus d'une trentaine de fautes et résisté moins d'1h30 (7/6 (7/4), 6-3). L'oeil noir, il n'avait pas réussi à masquer son agacement. Sa séance d'entraînement zappée lundi n'avait pas été de nature à rassurer.
Sans briller, le Suisse aux 20 couronnes en Grand Chelem a connu beaucoup moins de déchet contre Thiem et s'est montré un peu plus convaincant, au service et dans le jeu, même si tout n'a pas été parfait. Il a même donné la sensation de se libérer davantage au cours de la seconde manche.
"Je suis très content d'avoir montré une réaction. C'était un challenge, je suis content de mon attitude", a commenté Federer à même le court.
"Face à Kei (Nishikori), au lieu de voir les choses de manière positive, j'étais dans un état d'esprit négatif. C'est décevant mais ça arrive. Aujourd'hui (mardi), j'étais plus positif", a-t-il poursuivi.
Mais cette fois, c'était au tour de l'Autrichien de ne pas être dans son assiette et de multiplier les erreurs (34). Si bien que jamais le finaliste de Roland-Garros 2018 n'a été en mesure de rivaliser, et que ce match, bouclé en 67 minutes, ne peut suffire à pleinement rassurer Federer.
- Une revanche à prendre sur Anderson -
Dans l'après-midi, Anderson, nouveau venu au Masters, avait frappé fort en balayant Nishikori 6-0, 6-1 en à peine plus d'une heure. Le Sud-Africain est même passé à trois points de lui infliger un double 6-0, qui aurait été le premier depuis treize ans (Federer aux dépens de Gaudio en demi-finale en 2005) dans le tournoi réunissant les huit meilleurs joueurs de la saison. Thiem avait été sa première victime dimanche (6-3, 7-6 (12/10).
"C'est un des meilleurs matches de ma carrière. Vous espérez toute l'année jouer un tel match, le réussir ici, c'est fantastique", s'est félicité Anderson, avant de défier Federer qui "espère" éviter un scénario comparable et "prendre (sa) revanche" face à son tombeur surprise en quarts de finale à Wimbledon début juillet.
"J'essaierai de battre Kevin. Que je sois ou non qualifié, le plus important est d'avoir bien joué les matches ici", a ajouté le champion suisse.
A 32 ans, le grand Sud-Africain (2,03 m) joue sur le tard, depuis deux ans, son meilleur tennis. Il a atteint en juillet sa deuxième finale en Grand Chelem, sur le gazon londonien, moins d'un an après sa première, à l'US Open en 2017. Ce qui lui a valu de grimper cet été à son meilleur classement, N.5 mondial.
Sans doute encore sous le coup de la correction qu'il venait de recevoir, Nishikori a lui été incapable d'expliquer ce qui lui est arrivé. "Je ne sais même pas pourquoi je n'ai pas bien joué, pourquoi j'ai autant raté. Je ne sais pas. J'étais un peu perdu. Je ne sentais pas la balle. Ce n'était pas mon jour", s'est résigné le Japonais, toujours en course pour les demi-finales.