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Candidat à un troisième succès consécutif dans un grand tour, Chris Froome affirme sa volonté de gagner le Giro, qui s'élance vendredi de Jérusalem, et cherche à dissiper l'incertitude provoquée par son contrôle anormal de la Vuelta.
- En attente ou en sursis ? -
"A sa place, je n'aurais pas pu être au départ car mon équipe fait partie du MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible)", a répété mercredi son rival, le Néerlandais Tom Dumoulin. Le MPCC, qui regroupe une partie des équipes engagées, prévoit en effet qu'en pareil cas, le coureur reste sur la touche en attendant la décision.
Le cas est connu, ses conséquences restent incertaines. Le contrôle, en date de septembre, montre un taux de salbutamol (anti-asthmatique pouvant avoir des effets anabolisants) très supérieur au plafond autorisé. L'affaire est en cours d'instruction et la décision du tribunal antidopage de l'UCI (Union cycliste internationale) n'est pas attendue avant juin.
Qu'en sera-t-il des résultats de Froome ? "La logique voudrait que s'il devait être condamné, dans cette hypothèse-là, les classements obtenus entre les deux (dates du contrôle et de la sanction) devraient être enlevés", a déclaré dernièrement le président de l'UCI, le Français David Lappartient, à la RTS (radio suisse romande).
Dans la mesure où la substance en cause dans le contrôle n'implique pas une amélioration ultérieure des performances, la porte pourrait être ouverte, toutefois, à une autre conclusion. L'organisation du Giro veut surtout éviter le précédent d'Alberto Contador, l'Espagnol qui avait perdu sa victoire de 2011 pour un contrôle datant de 2010.
"La sanction devrait commencer à partir du moment où elle est notifiée", a estimé le directeur du Giro, Mauro Vegni. "Il (Lappartient) s'est montré ouvert à notre raisonnement et, d'une certaine manière, a fait savoir que ce ne serait pas un problème pour le Giro".
Le propos a entraîné une réaction de l'UCI jeudi en début de soirée. La Fédération internationale a rappelé que son président n'était pas en mesure de prendre une décision de ce type.
Pour sa part, Froome a répété une évidence ("J'ai le droit de courir") et a répondu à Dumoulin ("Je peux comprendre sa frustration"). En gardant sa ligne de défense: "Je n'ai rien fait de mal."
- Se recentrer sur la course -
"Je ne vais pas continuer à commenter", a toutefois prévenu le quadruple vainqueur du Tour de France, avant le départ du Giro. "Quand il y aura du nouveau, on en parlera. Mais, pour le moment, nous sommes au milieu du processus établi par l'UCI".
Le Britannique tient à se recentrer sur la course, lui dont la venue sur le Tour d'Italie avait été mise en scène par les organisateurs lors de la présentation à la fin de l'année passée. Ils ignoraient alors ce qui était reproché à Froome.
"Cela aurait dû rester une procédure confidentielle mais elle est devenue publique et je n'étais pas content", a rappelé le coureur à propos de la divulgation du résultat de son contrôle, en décembre, par les médias. Dans la procédure prévue par l'Agence mondiale antidopage, l'annonce publique, qui incombe à l'UCI, n'a lieu qu'en cas de sanction.
- "Prêt à gagner" -
"Participer au Giro est une décision que j'ai prise avec l'équipe pendant l'hiver", a déclaré Froome qui l'a couru à deux reprises, la seconde fois en 2010 quand il avait quitté la course par la petite porte (disqualification).
Sur ses chances, le chef de file de l'équipe Sky s'est montré raisonnablement confiant malgré un début de saison poussif: "D'après mes sensations du Tour des Alpes (4e), je me sens prêt à gagner mais je ne vais pas dire que ce sera le résultat après trois semaines."
Bien que supérieur aux autres grimpeurs dans l'exercice, l'Anglais a affirmé "ne pas compter sur les contre-la-montre", limités à une quarantaine de kilomètres. "Je suis content d'avoir reconnu le Zoncolan et le chrono (de Trente)", a-t-il ajouté en précisant qu'il connaissait déjà le Colle delle Finestre. Car c'est en montagne, une nouvelle fois, que la course devrait se jouer.