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Antoine Magain, le jeune espoir de l'enduro qui veut battre le chrono en trois ans

C'est une course contre-la-montre. Quoi de plus normal pour un jeune espoir de l’enduro. S'il se bat les week-ends contre la terre, la poussière et le chrono, Antoine Magain se bat aussi pour son rêve: être engagé par une usine. Et vivre de sa passion. Comme un Valentino Rossi sous contrat chez Yamaha ou encore Fernando Alonso chez McLaren. Un plan qu'il a établi sur trois ans. Trois ans pour performer, gagner et se faire remarquer.

Bâti dans la Vallée de l'Eau Noire, entouré de collines et divers plateaux, le village de Nismes est surtout connu pour sa nature: ses nombreux fondrys, sorte de gouffre naturel formé par des millions d'années d'érosions pluviales, attirent de nombreux promeneurs chaque année. La section de la commune de Viroinval peut aussi se targuer d'abriter un des pilotes moto belges le plus titré de l'histoire: Bernard Magain.

Une malformation du dos l'écarte du football

Celui qui a remporté plus de 10 titres de champion de Belgique enduro en son temps, 6 éditions de la Chinelle (une prestigieuse course de motocross longue de douze heures disputée à Franchimont en Province de Namur), deux titres de champion de Belgique Inters ou encore un titre de champion de Belgique en Super Motard a, on peut le dire, transmis la passion à son fils Antoine. Même si le jeune garçon de 22 ans se destinait au football. "Depuis tout petit, je suis dans la moto. Je n'y étais pas destiné pour autant. Moi, j'avais choisi je jouer au football. A 16 ans, d'ailleurs, je jouais en Equipe Première à Couvin-Mariembourg en Promotion. Mais une malformation du dos depuis la naissance m'a empêché de continuer. J'ai mal que lorsque je cours! Et donc je me suis tourné vers la moto. Il faut dire aussi que j'ai toujours eu une moto depuis que je suis petit. Et c'est arrivé comme ça: un ami de mon père a demandé pourquoi je ne ferais pas une course un jour. Et c'est parti de là...".

Max et Minimax

Vous l'aurez compris: hormis par le sang, Antoine et Bernard sont liés par la passion du (tout-)terrain. Il lui doit beaucoup. "C'est un sport compliqué en Belgique. Mon père m'a toujours été de bon conseil. Il n'a jamais été dur avec moi, il m'a toujours laissé faire et choisir. Il m'a toujours dit de faire ce que je voulais et de simplement rouler. C'est sûr que c'est grâce à lui et à son nom. Quand j'ai été pris chez Yamaha, c'est parce que je suis le fils de Bernard Magain. J'avais des qualités mais ça a beaucoup joué".

Son surnom "Minimax" vient également de son paternel. "Son surnom, c'était Mag's, le diminutif de Magain avec un 's. Mais cela a été très vite remplacé par un x pour donner Max. Et donc moi, comme je suis son fils, ils se sont amusés à me surnommer 'Minimax'".

Un plan sur trois ans

Et, depuis, Minimax fonce à vitesse maxi. Après la fin de ses études en maçonnerie, Antoine se consacre à 100% à la moto. Il n'a pas traîné en route. Vice-champion de Belgique espoir d'enduro en 2015 pour sa première année, champion de Belgique inter E1 en 2016, 14e des championnats du monde junior d'enduro en 2017, vice-champion de France en Juniors E1 et toujours invaincu en championnat de Belgique d'enduro chez les Inters. Il suit les traces de son père à toute allure. Et veut viser plus haut encore avec un contrat dans une usine. A deux, ils se sont donnés trois ans pour cela. "Je suis sous contrat chez KTM depuis un an et j'ai encore un an à faire chez eux. Avec cette team, je bénéficie d'une belle aide. Non pas au niveau financier mais tout ce qui tourne autour de la moto: la moto en elle-même, les pièces, etc. Le but, c'est d'être engagé par une usine. D'avoir un salaire et de vivre de ça".

Pas peur de l'avenir

Si ça ne marche pas, Antoine sait déjà vers quoi il va se tourner. Il ne se fait pas de soucis quant à l'avenir. "Je pourrais travailler dans l'entreprise de construction de mon père. C'est pour ça que mes études étaient d'abord ma priorité. Avant la moto. Et donc si ça ne marche pas, je ne serais jamais sans rien, si peux dire ça comme ça. Début 2019, je vais aussi prendre des cours à l'Adeps afin de passer le brevet d'initiateur pour donner des cours ou des formations de moto, mais c'est pour plus tard. Mais comme ça je peux dire qu'en Belgique, il y aura toujours moyen de faire quelque chose".

Champion de Belgique, podium au Mondial?

Le programme de cette fin d'année est costaud. "Il me reste une manche des championnats du monde en Allemagne à disputer dans deux semaines. Pour l'instant, je suis 4e en Juniors E1 et 8e au scratch. Il y a moyen d'aller chercher le podium même si ce sera compliqué. Et il me reste trois manches en championnat de Belgique". Le titre est à quelques tours de circuit.

Il restera à Antoine une dernière année chez KTM pour exploser les compteurs. C'est une course contre-la-montre. Quoi de plus normal pour un jeune espoir de l'enduro qui veut faire mordre la poussière au chrono.

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