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Athlétisme: Pascal Martinot-Lagarde plus fort que la douleur

L'année 2021 se résume pour l'instant à une litanie de blessures et de rendez-vous manqués pour Pascal Martinot-Lagarde mais le champion d'Europe du 110 m haies, habitué à jongler avec les pépins physiques tout au long de sa carrière, ne s’affole pas à un mois et demi des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août).

Ischio-jambier droit en février et un forfait pour les Championnats d'Europe en salle, adducteur gauche en mai et une rentrée estivale retardée: la préparation de PML en vue des JO s'apparente pour le moment à un parcours semé d'embûches. Sauf que le hurdleur français en a vu d'autres et connaît sur le bout des doigts les protocoles médicaux à force de composer avec un corps souvent meurtri.

Martinot-Lagarde n'oublie pas la fissure au pied gauche qui l'avait privé, la mort dans l'âme, des Mondiaux 2017, alors ce n'est pas une petite lésion qui va le décourager. Et c'est avec "les crocs" qu'il s'apprête à effectuer sa première sortie en plein air de l'année, jeudi à Florence en Ligue de diamant où il sera notamment opposé au tenant du titre olympique Omar McLeod et à un autre français, Wilhem Belocian.

"Je dois oublier que j'ai été blessé. Les haies, soit t'y vas à fond, soit t'y vas pas", explique en connaisseur le recordman de France (12 sec 95).

Avec dans son cas précis, des séquelles encore bien présentes de sa blessure hivernale, avec lesquelles il va sans doute devoir composer pendant un bon bout de temps.

"Quand je me suis pété cet hiver, je pensais que c'était juste une déchirure mais c'était plus que ça, le tendon a été touché et j'ai eu une tendinite que je ressens encore aujourd'hui, affirme Martinot-Lagarde. Il y a une partie de moi qui pense que je vais garder ça toute ma carrière, ou au moins un an ou deux. La déchirure est réparée, il faut juste accepter la douleur et foncer."

- "Pas de failles mentales" -

Multimédaillé en grands championnats, le 3e des Mondiaux 2019 le sait mieux que quiconque: quels que soient les chronos et les performances alignés au cours d'une saison, le plus important est d'être présent le jour J. Un art dans lequel il excelle particulièrement et qui lui permet de relativiser ses malheurs récents.

"J'aurai 30 ans cette année (le 22 septembre) et des situations merdiques comme ça, j'en ai connu. Mais même dans ces conditions, j'ai fait des médailles ou des belles perfs. Je me nourris de l'adrénaline. Plus tu me mettras une course à enjeu, plus je réussirai à sortir une grosse perf. Je sors souvent mes meilleurs temps d'une saison dans une finale par exemple", rappelle-t-il.

PML avoue tout de même avoir été suivi un temps par la psychologue Meriem Salmi, qui s'occupe de Teddy Riner, mais il a fini par arrêter, estimant "ne pas avoir de failles" sur le plan mental "pour attaquer une saison et les grandes courses".

Pas de quoi être préoccupé, donc, en vue des JO, même s'il admet être "décalé de trois semaines" dans sa préparation après avoir dû renoncer à trois rendez-vous en mai (les meetings de Montreuil et d'Hengelo, la Coupe d'Europe par équipes).

Le Français n'a ressauté sur des haies hautes (1,06 m) qu'il y a deux semaines et refait un premier sprint lundi à l'entraînement. Mais il n'a pas peur de se frotter d'emblée à McLeod.

"Je ne suis pas quelqu'un qui se cache ou qui évite la concurrence", lance-t-il.

Il n'est en revanche pas dupe: "J'ai grillé mon dernier joker: s'il m'arrive la moindre chose dans les jours qui viennent, je dis au revoir aux Jeux." Paroles d'expert.

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