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Calendrier international: "les joueurs doivent être écoutés", déplore Picamoles

"On est les premiers concernés!" L'ancien troisième ligne du XV de France Louis Picamoles regrette que les joueurs soient écartés du débat autour de l'harmonisation du calendrier international. "Les joueurs doivent être écoutés, entendus...", a expliqué le Montpelliérain à l'AFP.

Q: Quel est votre avis sur le débat autour du calendrier international?

R: "C'est compliqué. Rien n'est encore arrêté: il y a pas mal de divergences, qui persistent entre les Ligues et ce que veut mettre en place World Rugby. Tout n'a pas été validé... Chacun a des intérêts qui divergent. Avec la crise, on ne sait toujours pas si le rugby peut reprendre son cours normal, surtout les rencontres internationales. La crise a fait du mal à tout le monde, chacun veut s'y retrouver. Et la seule solution, c'est les matches."

Q: Mais est-ce que vous n'avez pas l'impression que les joueurs sont tenus à l'écart des discussions?

R: "(ferme) Si. Clairement. Ce qu'on peut reprocher à ces échanges, c'est que les joueurs n'ont pas l'impression de faire partie intégrante du débat. Alors qu'on est les premiers concernés! Si vous parlez de match international, vous parlez d'absence en club aussi. On est partie prenante. Les joueurs doivent être écoutés, entendus... Pas que sur ce sujet-là. C'est une discussion à plusieurs, une entité ne doit pas avoir plus de pouvoir que les autres. Il y a des décisionnaires mais la voix des joueurs doit avoir un impact."

Q: Selon les différents scénarios étudiés, les joueurs joueraient cinq, six, sept voire huit matches à l'automne.

R: "C'est un éternel débat. Le plus compliqué, c'est les doublons. Plus il y a de matches internationaux, plus les clubs vont être +impactés+. Ce n'est pas une nouveauté dans le rugby mais si on passe à huit matches en novembre, ça amènera forcément des doublons supplémentaires."

Q: Les joueurs disputent-ils trop de matches?

R: "Ce débat n'est pas nouveau. On a un statut particulier, on gagne très bien notre vie avec notre passion. C'est toujours assez délicat. On ne peut pas tout avoir, l'équilibre financier du rugby est fragile. Si on parle purement de l'intégrité physique et de la santé des joueurs, oui, on peut se poser la question. Personnellement, je suis quelqu'un qui aime jouer. Dès que je peux être sur le terrain, j'ai envie d'y être. Même s'il faut savoir écouter son corps. Si vous enchainez les week-ends, le corps peut être en difficulté, c'est indéniable."

Q: Vous comprenez la position des clubs français qui veulent limiter cette fenêtre internationale de l'automne à cinq matches?

R: "Je ne suis qu'un joueur mais oui, je peux les comprendre. La crise a été très dure pour les clubs, les fédérations... pour tout le monde. Il y a souvent ce débat autour des doublons qui pénalisent plus ou moins certains clubs. Il y en a plus qu'avant et là, on voudrait en rajouter encore! Si on joue huit matches en novembre, plus cinq pour le Tournoi, plus les semaines de congés normales de récupération... on est à quinze semaines, a minima, sans les internationaux dans les clubs. Ca fait quasiment la moitié de la saison sans une partie de son effectif."

Q: Est-ce que c'était vraiment le bon moment de révolutionner le calendrier?

R: "Mais c'est quand, le bon moment? Ca fait un moment qu'il y a une volonté de commune de changer les choses. Est-ce qu'il y a un bon moment? Il fallait de toute façon y songer et faire des choses pour voir si c'est possible. Il y aura forcément des mécontents, des clubs ou des fédérations qui se sentent lésées... mais s'il y a une volonté d'harmoniser les calendriers, il faut passer le pas, même si ce n'est pas évident."

propos recueillis par Nicholas Mc ANALLY

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