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Coupe d'Europe: qui veut battre le Leinster ?

Les Saracens, Exeter, le Racing 92 et les Scarlets: la liste des équipes qui peuvent détrôner le Leinster, invincible la saison passée et qui a très peu bougé depuis, est menue à l'heure où s'ouvre la Coupe d'Europe vendredi.

Depuis leur succès in extremis, sous la pluie de Bilbao, début mai contre le Racing (15-12), qui a précédé leur conquête du Pro 14, les Dublinois sont toujours sur leur nuage: vainqueurs de 5 de leurs 6 premiers matches de championnat, ils n'ont cédé qu'à Llanelli, de peu (23-21), chez les Scarlets.

Stabilité est le maître-mot de la bande à Jonathan Sexton, promu capitaine avec la retraite de l'historique Isa Nacewa, pilier des quatre sacres européens de la province irlandaise (2009, 2011, 2012, 2018). Une page s'est tournée avec le départ du polyvalent trois-quarts, mais le Leinster dispose d'un effectif tellement complet à chaque ligne que l'inquiétude n'est pas de mise sur les bords de la Liffey.

- La poule à trophées -

Et si Sexton, âgé de 33 ans, accusait le poids des années ? "Individuellement, je sens que je peux faire mieux que la saison dernière", a-t-il osé répondre. Première réponse vendredi face aux Wasps.

Attendue au tournant après son parcours parfait (9 victoires en autant de matches) en 2017-18, l'équipe de Leo Cullen n'aura pas le droit à l'erreur dans la poule sans doute la plus relevée avec Toulouse, les Wasps et Bath. Que des anciens vainqueurs qui cumulent à eux quatre la moitié des trophées de la compétition (11 titres en 23 éditions) !

Des trois challengers, Toulouse, co-recordman du nombre de victoires avec le Leinster (4), s'avance comme le plus inexpérimenté en raison de sa cure de jouvence (éclosion de Ntamack, Ramos, J. Marchand) et ce malgré l'apport du N.8 All Black Jerome Kaino. Mais un tel alliage peut aussi créer la surprise.

Les Wasps semblent armés, surtout avec leur recrue vedette, l'ouvreur Lima Sopoaga, encore un All Black. Bath, seulement 8e en Premiership, fait moins peur mais reste une valeur sûre.

- Deux Anglais en tête de meute -

Plus que le Munster, sur le déclin, les chasseurs au fusil le plus affûté sont pour l'instant deux clubs anglais, les Saracens et Exeter, qui impressionnent Outre-Manche (6 succès en 6 journées).

La formation de l'ouvreur Owen Farrell, intouchable en 2016 et 2017, est tombée de haut au printemps dernier et sera revancharde. Celle du Devon a beau avoir perdu sur blessure son joueur-clé Sam Simmonds, elle est revenue de Bath avec un succès bonifié (39-24) qui en dit long sur ses ressources.

Attention aussi aux Scarlets, demi-finalistes en date et qui possèdent l'ossature du XV gallois, et aux Warriors de Glasgow, auteurs d'un départ canon en Pro14.

Et les autres clubs français ? Plusieurs débutent cette campagne avec un déficit de confiance. C'est le cas du Racing 92, finaliste deux fois en trois éditions (2016 et 2018) et qui, fort de son expérience et d'un effectif renforcé par l'ouvreur écossais Finn Russell et l'arrière irlandais Simon Zebo, clame son envie de soulever enfin la Coupe.

Sauf que le club des Hauts-de-Seine s'est déjà incliné deux fois en quatre matches à l'Arena, où son manque de répondant a semé de sérieux doutes.

- Montpellier et Toulon, contexte complexe -

Montpellier aussi a des ambitions, et un effectif. Sauf que ce dernier a du plomb dans l'aile avec les blessures de Johan Goosen et Timoci Nagusa, dernières d'une longue liste (Cruden, Paillaugue, Chilachava, Jacques du Plessis, Mikautadze, Bardy, Yacouba Camara, François Steyn, Nadolo). A tel point qu'il attaquera le premier bloc de deux journées sans ouvreur de métier.

Toulon, triple vainqueur entre 2013 et 2015, connaît un début de saison pénible en Top 14 (12e) et son déficit chronique en mêlée, malgré les efforts du N.8 Liam Nessam (suspendu pour l'ouverture), semble difficile à rattraper. Même si la poule 5 est la plus abordable (Edimbourg, Montpellier, Newcastle).

Paradoxalement, des clubs français, les moins rutilants, Castres et Lyon, peuvent passer pour les mieux armés. Le CO, champion de France à la surprise générale en juin, n'a peur de rien et sait qu'il peut renverser des montagnes tandis que Lyon, auteur d'un recrutement intelligent sans être clinquant, découvre la compétition avec envie, après un début de championnat tout en maîtrise.

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