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Patinage: Papadakis/Cizeron "à l'expérience" à l'Euro

A l'expérience. Les danseurs sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, triples tenants du titre continental et ultra favoris pour le conserver, ont logiquement dominé le programme court des Championnats d'Europe de patinage artistique, vendredi à Moscou.

Avec un score de 81,29 points, Papadakis et Cizeron ont sans surprise distancé très nettement leurs adversaires les plus proches : les Russes Alexandra Stepanova et Ivan Bukin, deuxièmes, plafonnent à 75,38 points et les Italiens Anna Cappellini et Luca Lanotte, troisièmes, à 74,76 points.

Sans patiner à la perfection, car en plein coeur de leur préparation olympique et pas encore dans leur forme optimale -programmée pour les Jeux de Pyeongchang (Corée du Sud) dans trois semaines (9-25 février)- les danseurs français se sont même approchés de leur record personnel (82,07) établi début décembre en finale du Grand Prix.

Ce qui confirme les progrès effectués sur la danse courte, qui leur avait coûté de précieux points l'hiver dernier dans leur duel avec leurs rivaux canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, au point d'installer dans leur tête l'idée que ce n'était pas fait pour eux. "Psychologiquement, ils ont fini par partir du principe qu'eux, en +short+, ils n'étaient pas bons", résumait leur entraîneur Romain Haguenauer à l'AFP en début de saison.

"Ils ont patiné beaucoup avec la tête", a-t-il apprécié vendredi.

"On est dans une phase de travail. Ils savent qu'ils ne sont pas au top de leur forme. Ce matin, l'entraînement était un peu hésitant partout, énumère-t-il. Mais là, ça a quand même été assez propre, posé, maîtrisé, c'était l'important ici. Ça montre que dans leurs têtes, ils sont solides."

- Et de six pour Fernandez -

"Dans le +kiss and cry+, Guillaume disait: +ça montre vraiment l'expérience qu'on a ensemble, qu'on a vraiment progressé, parce que vu comment je me sens aujourd'hui (vendredi), je pense que j'aurais fini par terre quelques années en arrière+", a encore raconté Haguenauer.

"On a quand même réussi à faire quelque chose de +clean+. C'est un réconfort de voir qu'on a fait du chemin dans tous les domaines. Ça nous donne de la confiance", a estimé Cizeron.

Place samedi à la danse libre, avant de se tourner vers Pyeongchang.

Lui vient d'ajouter un sixième sacre européen à son palmarès. Avec un total de 295,55 points, l'Espagnol Javier Fernandez a devancé les Russes Dmitri Aliev (274,06) et Mikhail Kolyada (258,90).

A 26 ans, il n'est plus devancé au nombre de couronnes européennes que par trois patineurs : le Suédois Ulrich Salchow, sacré neuf fois fin XIXe-début XXe, l'Autrichien Karl Schäfer (huit) et le Russe Evgeni Plushenko, médaillé d'or à sept reprises dans les années 2000, et qui a assisté au succès de l'Espagnol sur la glace moscovite.

Mais seul Schäfer, titré sans discontinuer entre 1929 et 1936, a signé une série plus longue que Fernandez en termes de sacres consécutifs.

L'élève de Brian Orser et partenaire d'entraînement à Toronto (Canada) du Japonais Yuzuru Hanyu, champion olympique en titre, avait pris le large dès le programme court mercredi (103,82). Malgré deux accrocs sur le thème de "Don Quichotte", il a encore accentué son avance vendredi.

Encourageant à trois semaines de l'échéance olympique pour celui qui avait terminé au pied du podium il y a quatre ans à Sotchi (Russie), même si la concurrence sera nettement plus rude en Corée qu'à Moscou.

Kolyada, qu'on annonçait comme le plus sérieux rival de Fernandez, avait déçu lors du programme court (4e). Deux chutes sur deux "quad" vendredi l'ont empêché de dépasser Aliev, médaillé d'argent à 18 ans pour ses premiers Championnats d'Europe, mais pas de monter sur la dernière marche du podium, comme en 2016.

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