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Ski acrobatique: Perrine Laffont, "Baby boss"

La championne olympique de ski de bosses Perrine Laffont attaque une nouvelle saison de Coupe du monde vendredi à Ruka (Finlande) avec un statut de patronne sur et en dehors des pistes, à seulement 20 ans.

Championne olympique, championne du monde, vainqueure du globe de cristal, c'est le genre de palmarès dont rêvent les jeunes de 20 ans. Pour Perrine Laffont, c'est déjà dans la poche, et ce n'est pas un hasard pour la skieuse originaire des Pyrénées ariégeoises, louée pour son extrême professionnalisme.

"Elle a une maturité qui est bien au-delà de son âge, ça c'est sûr", acquiesce pour l'AFP l'entraîneur de l'équipe de France Ludovic Didier, qui l'avait accueilli chez lui il y a cinq ans dans les Alpes.

"Déjà à ce moment là elle avait une détermination, elle savait vraiment ce qu'elle voulait, et puis une régularité dans pas mal de choses qu'elle mettait en place."

Pour preuve, elle décide à 14 ans de travailler avec une préparatrice mentale et participe l'année suivante à ses premiers JO à Sotchi où elle brille en qualifications (5e) avant d'échouer en finale.

- Un modèle -

Ce simple accroc ne l'a pas empêchée d'atteindre le sommet du ski de bosses, déjà la passion de ses parents, ses premiers entraîneurs, avec le titre à Pyeongchang.

"Ça l'a changé mais en bien. Ça l'a changé en maturité. C'est pas du tout la personne qui a pris la grosse tête ou autre. Elle vient toujours avec la même rage à l'entraînement", où elle fait office de modèle, juge Didier.

"Là on a la chance d'accueillir des jeunes dans le groupe (de l'équipe de France), elle donne une marque très forte sur les entraînements, sur les à-côtés, sur comment se conduire pendant une année complète pour aller chercher les objectifs qu'elle se fixe", notamment les Championnats du monde en mars 2019 à Park City (Etats-Unis), poursuit-il.

Laffont aura l'occasion d'y épater de nouveau les équipes étrangères, qui la filment régulièrement à l'entraînement pour tenter de décrypter le phénomène.

Une minutie qu'elle ne renierait pas elle-même: "On a un coach en plus cette année, c'est bien, ça fait un regard en plus pour chercher les détails", assurait-elle à l'AFP en début de saison, contente de ces changements.

"La fédération a aussi sélectionné des jeunes... Enfin des gens de mon âge, des nouveaux plutôt", rigole l'étudiante en DUT Technique de commercialisation d'Annecy, consciente de son statut différent.

- Nouveau saut -

La petite brune aux cheveux longs (1m65) et au caractère bien trempé vit le ski de bosses à 100%, c'est son métier. Profite-t-elle des nécessaires voyages aux quatre coins du monde? "En Australie j'ai vu Sydney, la station de ski et c'est tout. Après les compétitions de toute façon j'ai envie de rentrer chez moi. Le tourisme ça +bouffe du jus+, j'en ferai peut-être en fin de carrière".

Pour étendre sa domination et briser la monotonie, Laffont propose cette année un nouveau saut, sur les deux que comportent un "Run" de ski de bosses. Un "Cork-7" (salto arrière avec double vrille) supposé lui rapporter beaucoup plus de points que son ancien "360".

Une grosse frayeur à l'entraînement mi-octobre à Zermatt (Suisse) aurait pu la freiner. Elle avait chuté la tête en-avant dans une bosse à la réception d'un saut, lui valant une évacuation en hélicoptère.

Mais elle en est ressortie indemne, et part favorite de la nouvelle saison de bosses.

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