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A 42 ans, le vice-champion olympique de descente Johan Clarey a réussi un nouvel exploit avec une deuxième place sur la mythique descente de Kitzbühel (Autriche) samedi, seulement devancé par le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde.
Les personnes d'un certain âge aiment se réfugier dans des habitudes rassurantes. Pour "papy" Johan Clarey, pas de verveine avant de se coucher, mais une deuxième place sur la terrible Streif de Kitzbühel pour la troisième année consécutive.
A 42 ans, le Français repousse son propre record du skieur le plus âgé à monter sur un podium de Coupe du monde. Le tout malgré des soucis personnels qui l'avaient contraint à un forfait de dernière minute la semaine dernière à Wengen (Suisse) et semblaient l'avoir sorti du jeu à Kitzbühel.
"Mercredi j'étais au fond du trou... J'étais émotionnellement et moralement très bas, mais je ne lâche jamais le morceau, a-t-il expliqué en zone mixte. Hier j'étais encore pas très bien (18e de la première descente). Un grand merci à ma femme qui a été exceptionnelle avec moi, elle a vécu des moments difficiles, elle est venue, on avait besoin d'être ensemble. Cette deuxième place c'est grâce à elle."
- "Hasta la vista, baby" -
La Streif, piste diabolique où les skieurs regardent le danger dans les yeux comme nulle part ailleurs, Clarey la maîtrise. Il est monté samedi sur son quatrième podium en descente à Kitzbühel (3e en 2017, 2e en 2021, 2022 et 2023), en plus d'une 2e place en super-G en 2019.
Sous les yeux de l'éternel Arnold Schwarzenegger, bras dessus, bras dessous avec l'ancienne championne Lindsey Vonn dans l'aire d'arrivée, il n'y a pas eu de "I'll be back" pour Clarey, mais plutôt un "Hasta la vista, baby", entonné au micro du stade par le Terminator lui-même.
Le colosse tricolore (1,91 m) dispute en effet sa dernière saison, un an après avoir conquis l'argent olympique à Pékin.
Dernier objectif pour l'homme qui se sublime sur commande: les Championnats du monde de Courchevel/Méribel, devant son public, dans un peu plus de deux semaines.
Mais comme depuis le début de sa carrière, le Tignard, qui n'a jamais pu savourer le doux goût de la victoire, est tombé sur un os. Cet os épais et norvégien, Aleksander Aamodt Kilde, a comme l'an dernier devancé le Français (de 67/100).
- "Un plan" -
Impérial en descente cette saison, Kilde (30 ans) a conquis sa 5e victoire de l'hiver dans la discipline, sa 7e en tout, de quoi porter le total de sa carrière à 20 succès, deux jours après s'être fait mal à la main droite lors d'un entraînement, et 24h après une énorme frayeur sur la première descente (16e).
"Je me suis couché hier soir en réfléchissant à ce que je devais faire pour gagner, et j'avais un plan. C'est à coup sûr l'une de mes plus belles victoires, si ce n'est la plus belle. Je suis fier de moi après quelques journées difficiles."
Kilde reste deuxième du classement général mais se rapproche à 225 points du Suisse Marco Odermatt, forfait pour reposer son genou gauche, douloureux après une folle figure sur la piste vendredi.
Derrière Kilde et Clarey, l'Américain Travis Ganong a complété le podium à 95/100 du Norvégien.
La course a été marquée par les adieux à la compétition à 35 ans du champion olympique suisse Beat Feuz (16e), célébré avec son dossard 217 comme son nombre de départs en Coupe du monde.
Derrière Clarey, Adrien Théaux a pris la 15e place, Nils Allègre la 25e, Blaise Giezendanner la 27e et Maxence Muzaton la 29e. De nouveau très rapide, Cyprien Sarrazin a chuté en fin de parcours et récolté quelques plaies au visage.