Accueil Sport

Ski alpin: Kriechmayr le rescapé détrône le roi Feuz à Wengen

Après la polémique, la victoire: l'Autrichien Vincent Kriechmayr a bouclé samedi une drôle de semaine en remportant la deuxième descente de Wengen, privant le Suisse Beat Feuz d'un quatrième succès dans cette étape mythique du ski alpin.

En coiffant pour 34/100e le Bernois, alors leader provisoire, le champion du monde en titre du super-G et de la descente a douché l'euphorie des 19.500 spectateurs, marée de drapeaux suisses bordant la piste du Lauberhorn sous un ciel azur.

"J'ai essayé d'être à la limite de haut en bas. La piste est en super état, et ça m'a réussi", a expliqué le skieur de Linz, qui n'a rejoint l'Oberland que mercredi après avoir été positif au Covid et isolé.

Bien qu'il ait manqué les entraînements obligatoires de lundi et mardi, la Fédération internationale de ski (FIS) a pris une décision inédite en l'autorisant à participer aux deux descentes de vendredi (12e) et samedi, après le super-G jeudi (9e).

- Fraîcheur décisive -

"Évidemment, je comprends qu'il y ait des discussions", a reconnu Kriechmayr, embarrassé par la colère de certains skieurs soupçonnant un geste sur-mesure, à l'heure où le circuit mondial vit dans la crainte de manquer des courses, voire les JO de Pékin (4-20 février).

Mais cette "situation difficile" nécessite "des décisions extraordinaires", a plaidé l'Autrichien, rappelant que sa contamination l'avait contraint à patienter chez lui sans pouvoir skier, alors qu'il se sentait "en pleine forme".

Ce surcroît de fraîcheur physique a visiblement compensé le handicap de deux entraînements manqués, alors que les spécialistes de la vitesse sortent d'une étape de Wengen inhabituellement longue, avec un super-G repris de Bormio puis deux descentes.

Dans la reine de ces trois courses, la seule à partir du sommet, l'Italien Dominik Paris a pris la troisième place (à 44/100e) devant le prodige suisse Marco Odermatt, privé pour deux centièmes d'un nouveau podium après sa victoire jeudi en super-G puis sa deuxième place vendredi en descente.

"Odi", allongé dans l'aire d'arrivée pour reprendre son souffle, caracole plus que jamais en tête de la course au gros globe, avec 390 points d'avance sur le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, vainqueur vendredi mais 7e samedi.

- Kitzbühel dans le viseur -

"Très satisfait" de son baptême sur le Lauberhorn, il frôle déjà son total de points de toute la saison dernière, lorsqu'il s'était incliné de justesse face au Français Alexis Pinturault - un temps de passage affolant après 20 courses sur 35.

Beat Feuz, meilleur descendeur mondial des quatre dernières saisons, a lui préféré retenir son septième podium à Wengen plutôt que l'occasion manquée d'entrer dans l'histoire de l'épreuve avec un quatrième succès.

"Personne n'a parfaitement couru", a souligné le Bernois, reconnaissant des "fautes" sur le plus long tracé du circuit, qui commence comme une promenade au pied de l'Eiger et de la Jungfrau avant de plonger entre deux rochers puis dans une chicane infernale.

"Cinq jours ici ? Ca ferait mal à n'importe quel athlète", a plaisanté le champion de bientôt 35 ans, qui enchaînera la semaine prochaine avec une autre piste mythique, la "Streif" de Kitzbühel, où il s'était doublement imposé la saison dernière.

Les coureurs français, eux aussi exténués par l'enchaînement de l'Oberland et classés au-delà du Top 15, avaient également l'esprit tourné vers la station autrichienne: Johan Clarey, 18e samedi, y avait pris l'hiver dernier la deuxième place.

"C'est une piste qui m'anime, qui me fait vibrer. Celle de Wengen, je l'admire mais elle ne me fait pas vibrer, et j'ai besoin de trouver ça pour skier avec. Mais la Streif, elle m'émeut", a confié Matthieu Bailet, 27e.

À lire aussi

Sélectionné pour vous