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Sur la route des Jeux: Jeff Erius, des records et encore "une grosse marge de progression"

Grand espoir de l'athlétisme français, Jeff Erius est sorti de l'anonymat cet été en battant à 17 ans les records de France, puis d'Europe du 100 mètres dans sa catégorie des cadets.

Jusqu'aux Jeux de Paris en 2024, le jeune sprinter strasbourgeois, qui a commencé l'athlétisme il y a seulement trois ans, raconte son parcours à l'AFP. Dans ce 1er épisode, il revient sur son record d'Europe, son approche sans pression de la compétition, ou la rencontre avec son modèle devenu ami, Sasha Zhoya.

"Mon objectif cette saison était de battre le record de France cadets, j'ai réussi et assez rapidement je me suis retrouvé très proche du record d'Europe du 100 m. Le record de France était à 10 secondes 42, j'ai fait 10.36. Ensuite j'ai fait 10.34 quelques semaines plus tard, je suis resté constant. Et là j'ai vu que le record d'Europe était à 10.31, je n'étais pas loin du tout, c'est devenu mon nouvel objectif.

Ma plus grande échéance cette saison c'était les Championnats d'Europe juniors (il était surclassé pour cette compétition disputée mi juillet à Tallinn, NDLR), j'y ai battu mon record dès les séries, et je l'ai rebattu en finale. En séries je me sentais bien, j'étais confiant, pas mal placé dans le bilan juniors européen, j'ai battu mon record une première fois de 5 centièmes. Je me suis fait un peu mal mais j'ai réussi à passer les demi-finales avec 10.35, j'étais toujours dans mes perfs +habituelles+. Et en finale je l'ai rebattu une deuxième fois de deux centièmes (10.27). Contre des juniors ou des seniors tu es poussé au maximum du début à la fin de la course, donc tout ce que tu peux gagner ce sont des records !

Je peux encore m'améliorer sur le départ, je manque beaucoup d'explosivité. Aux Europe ils m'ont tous mis à l'amende pratiquement, même si j'ai eu un bon départ comparé à d'habitude, mais c'est là que j'ai perdu beaucoup de temps. J'ai quand même fini 2e, c'est bien mais j'aurais pu faire un meilleur résultat. Le premier ne m'a battu que de deux centièmes, vraiment pas grand chose.

Depuis que j'ai commencé l'athlé j'ai vite réussi à m'habituer à la pression. Même quand j'ai fait mon record d'Europe, en séries je m'étais fait mal mais j'ai réussi à rester concentré, je ne garantissais pas une première place mais je savais de quoi j'étais capable, que je pourrais faire une bonne course. J'ai réussi à garder la tête sur les épaules.

Bien sûr j'ai regardé les JO mais j'avoue, je regardais plutôt les rediffusions parce que tous les jours à 03H00 du matin c'était pas possible ! Mais j'ai été surtout attentif au 200 m parce qu'il y avait un Américain de 17 ans, c'est à dire un gars de mon âge, Erriyon Knighton... Et lui a déjà réussi à faire les JO à 17 ans ! Il a fait 4e sur le 200 m, ça va être un concurrent, c'est sûr qu'il a une certaine avance, je ne vais pas mentir, j'ai encore de la marge avant de le rattraper, mais je reste motivé et je vais m'entraîner pour. J'ai encore une grosse marge de progression donc il n'y a pas de raison.

J'ai aussi suivi le record du monde de Sasha Zhoya (record du monde juniors du 110 m haies, NDLR). On était ensemble aux Europe juniors, c'est presque devenu un ami donc j'étais super content pour lui. Il est hors norme, il a pulvérisé le record du monde, il a le record de France cadets du 200 m alors qu'il est plus typé haies, donc j'ai un regard particulier sur lui.

En août j'ai coupé un mois et j'ai repris l'entraînement la semaine dernière. Je viens de faire ma rentrée en terminale STMG à Poitiers, où j'ai intégré un nouveau groupe d'entraînement au Creps avec Fabien Lambolez. Mon gros objectif pour l'année prochaine ce sera les Mondiaux juniors en Colombie (à Cali, du 2 au 7 août, NDLR). Je vais essayer d'améliorer mon temps et pour le reste on verra au fur et à mesure."

Propos recueillis par Marc-Antoine BAUDOUX

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