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Son nom a circulé à Toulouse, La Rochelle ou Clermont, où il aurait également pu prolonger, mais c'est finalement Bordeaux-Bègles qui a réussi à attirer jusqu'en 2026 l'ailier star Damian Penaud et légitimer ainsi ses ambitions futures après un début de saison agité.
Penaud, 26 ans, l'arme fatale des Bleus en 2022, considéré comme "l'un des meilleurs ailiers de la planète" par le sélectionneur australien Dave Rennie, évolue depuis huit saisons à l'ASM.
Le club auvergnat, où le natif de Brive a terminé sa formation avant d'être sacré champion de France en 2017 et de remporter le Challenge européen en 2019, a pris acte mercredi de "son choix de découvrir de nouveaux horizons et de vivre une nouvelle aventure".
Le club assure avoir tout tenté pour retenir son joueur, avec "une offre globale à la hauteur de l'enjeu", qui "s'articulait autour de l'aspect financier, bien sûr, mais également du projet sportif et d'un volet familial et extra-sportif". Ça n'a pas suffi.
Un temps, Toulouse, avec sa pléiade d'internationaux, a dragué l'ailier aux 37 sélections (21 essais inscrits), grand artisan du Grand Chelem des Bleus le printemps dernier et élu meilleur joueur des test-matches internationaux de novembre (3 essais inscrits en 3 matches). Avec notamment un doublé contre le Japon dans un Stadium aux yeux de Chimène pour le fils d'Alain, ouvreur champion de France avec les Rouge et Noir en 2001.
"C'est un extraterrestre", un "joueur de classe mondiale", l'avait d'ailleurs qualifié le manager toulousain Ugo Mola début octobre lors d'un match entre son équipe et l'ASM, en espérant secrètement le voir débarquer sur les bords de la Garonne.
Ce sera le cas, mais plus en aval, malgré l'incertitude qui règne en Gironde depuis plusieurs mois et qui a débouché sur un début de saison sous tension, marqué par l'éviction de son médiatique manager Christophe Urios mi-novembre.
Un contexte qui n'a finalement pas rebuté Penaud, un "mec à part" selon l'entraîneur en charge de l'attaque tricolore Laurent Labit, passionné de jeux vidéo et d'échecs, un loisir qui l'aide à canaliser son fougueux tempérament.
- Garder Jalibert, en attendant Radradra -
"Le choix de Damian de venir à Bordeaux est révélateur de l'attractivité du club, de notre ambition et de notre détermination à continuer de grandir", s'est félicité le président de l'UBB Laurent Marti.
Avec cette arrivée, le club girondin marque les esprits après avoir trouvé un accord de principe avec Yannick Bru pour le poste de manager la saison prochaine. L'ancien entraîneur des avants du XV de France viendrait avec Thibault Giroud, actuel directeur de la performance des Bleus, qui connaît très bien Penaud.
L'UBB envoie du même coup un message fort en interne, notamment à son ouvreur international Matthieu Jalibert, qui, malgré un contrat courant jusqu'en 2025, se posait encore dernièrement des questions quant à son avenir.
L'arrivée de Penaud, à qui Jalibert avait adressé une double passe sautée pour son essai décisif contre l'Australie (30-29) début novembre, change sûrement la donne.
D'autant que les rumeurs vont bon train autour du retour en Gironde d'un autre facteur X, le centre fidjien Semi Radradra, parti à Bristol en pleine pandémie de Covid-19. A condition que son genou ne le tracasse plus.
Avec une charnière Maxime Lucu-Matthieu Jalibert, une paire de centres Yoram Moefana-Semi Radradra et aux ailes Damian Penaud et le Congolais Madosh Tambwe, une des révélations de la première partie du Top 14, l'UBB redeviendrait plus que compétitive après la Coupe du monde 2023.