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Transat Jacques Vabre: avec la course au large, les sponsors mènent bien leur barque

A quelques jours du dénouement de la Transat Jacques Vabre, les sponsors des bateaux Imoca ne se font guère de soucis sur les retombées. Que ce soit pour attirer de nouveaux clients, se faire connaître ou fédérer les salariés, la course au large est une affaire qui marche.

Pour Maître CoQ, présent avec un monocoque skippé par Yannick Bestaven associé à Roland Jourdain, la voile est un support porteur de messages, notamment en interne.

"On emmène les gens sur le bateau, c'est quelque chose qu'ils n'auront jamais l'occasion de faire et c'est l'entreprise qui leur offre ça, ça permet de faire passer des messages. Je mets l'humain en avant, c'est ça qui fait tourner la boutique", explique à l'AFP le directeur général de la marque, Christophe Guyony.

L'entreprise vendéenne, qui emploie 2500 personnes pour un chiffre d'affaires de plus de 500 millions d'euros, fait rêver ses salariés avec un Imoca, le bateau star de la course légendaire autour du monde en solitaire, le Vendée Globe.

Maître Coq se réjouit d'avoir pu emmener 120 personnes sur le bateau depuis le début du projet à l'été 2018, par le biais de divers jeux concours.

Le volailler consacre "à peine 2%" de son chiffre d'affaires aux opérations de communication, dont un peu plus de la moitié va à l'achat d'espaces publicitaires.

- 55 millions de retombées -

Chez Banque Populaire, l'investissement est plus conséquent. Engagé depuis 30 ans, la banque est le plus gros sponsor de la voile française.

Avec ses 31.000 salariés et près de 8 millions de clients, l'entreprise consacre un budget annuel à son sponsoring voile de 7 millions d'euros et fait construire des bateaux, avec un mot d'ordre: "Etre présent au plus haut niveau dans la classe la plus médiatique des courses les plus hautes", expose le directeur du sponsoring, Thierry Bouvard.

Banque Populaire a fait carton plein lors du dernier Vendée Globe, remporté par son skipper Armel Le Cléac'h.

"On a obtenu en équivalent publicitaire 55 millions d'euros de retombées médiatiques, 25% avant le départ, 25% après l'arrivée et 50% durant la course", relève-t-il.

Leurs opérations voile s'adressent, entre autres, aux non clients. "On sait par nos études que lorsque les gens identifient Banque Populaire à la voile, ils trouvent cette marque plus audacieuse, plus puissante, plus sympathique. Pour des questions de conquête, il est aussi intéressant de pouvoir s'adresser au grand public".

Après son succès sur le Vendée Globe, Banque Populaire est passé à la dernière classe en vogue, celle des Ultim, ces maxi-trimarans capables de voler. Son bateau mis à l'eau en novembre 2017 a chaviré lors de la Route du Rhum 2018.

En attendant une nouvel engin prévu pour 2021, la marque a renoué avec les Imoca en soutenant le projet de Clarisse Crémer (en lice sur la TJV aux côtés de Le Cléac'h).

- Retour sur investissement -

"On a beaucoup communiqué en interne, pour que les collaborateurs comprennent ce qu'on était en train de faire. Il y a eu un incident, on se relève, on en profite pour dérouler un autre projet. On s'impose à nous mêmes ce qu'on demande à quelqu'un qui a l'esprit d'entreprendre, on ne lâche pas, on continue", défend Sabine Calba, directrice du développement Banque Populaire.

Chez Corum, on est complètement novice dans le sponsoring voile. Mais qu'est-ce donc, Corum ? C'est bien parce que beaucoup se posent cette question que la société spécialisée dans l'épargne a choisi la voile pour faire parler d'elle.

Lancé dans un projet Vendée Globe depuis 2017 avec le skipper Nicolas Troussel, le PDG se frotte déjà les mains. "On a fait un galop d'essai sur la Route du Rhum (2018). Sur le plan des retombées médiatiques, le retour sur investissement est énorme, la présence dans les médias sans rien payer directement, c'est 3 fois l'investissement", rapporte Frédéric Puzin, qui a aussitôt financé la construction d'un Imoca (13 millions d'euros sur 4 ans).

"L'opération financière est meilleure en achetant un bateau neuf qu'un bateau d'occasion. C'est une façon de montrer comment nous, on gère nos affaires", conclut le patron d'une société de 130 salariés créée en 2011 avec un CA de 140 millions d'euros.

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