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Contrat à moitié rempli. Le XV de France a surclassé samedi le pays de Galles (41-28) lors de la 5e et dernière journée, mais termine deuxième du Tournoi des six nations, derrière l'Irlande.
Le duel à distance entre le XV du Trèfle et les Bleus a tourné à l'avantage des Irlandais, N.1 mondiaux et qui s'offrent le quatrième Grand Chelem de leur histoire après leur succès devant l'Angleterre (29-16).
Victorieux dans l'après-midi, les hommes de Fabien Galthié (2e, 19 points) ont provisoirement pris la tête du classement mais ils échouent finalement derrière les grands bonshommes verts (1e, 27 pts), vainqueurs en début de soirée.
Une semaine après une déculottée historique à Twickenham (53-10), le XV de la Rose devait bien une fleur aux Bleus. Mais cette Angleterre en reconstruction, valeureuse mais trop indisciplinées (carton rouge pour Freddie Steward 40e, carton jaune pour Jack Willis 75e), n'a jamais vraiment fait trembler les N.1 mondiaux, sacrés pour la troisième fois depuis le passage à six nations.
De leur côté, les coéquipiers d'Antoine Dupont ont, eux, rempli leur part du contrat en passant cinq essais aux Gallois.
Damian Penaud (10e, 76e), Jonathan Danty (34e), Uini Atonio (44e) et Gaël Fickou (49e) ont ainsi permis à la France de s'offrir ce point de bonus qui aurait pu faire la différence.
- 'Bien finir' -
"On voulait faire un bon match, on voulait gagner. C'est chose faite, avec le bonus", a ainsi souligné le deuxième ligne Charles Ollivon. "On peut parler du goal average mais on voulait surtout maintenir cette série de victoires, prendre du plaisir et bien finir devant nos supporters. (...) On veut toujours aller plus loin, on est à quatre victoires sur cinq matches. On avance, on est sur le bon chemin. On termine par une victoire, c'est important avant de basculer sur autre chose".
L'arrière Thomas Ramos s'est également signalé en devenant le meilleur réalisateur français du Tournoi des six nations lors d'une seule édition avec 84 points, dont seize contre le XV du Poireau. Il a fait mieux que l'ancien Clermontois Gérald Merceron, auteur de 80 points lors du Grand Chelem de 2002.
Mais tout cela est resté secondaire puisque l'Irlande a poursuivi sa marche inexorable vers le quatrième Grand Chelem de son histoire.
Installés devant leur écran de télévision pour regarder Irlande-Angleterre, contraints de rester dans les travées du Stade de France par le protocole, les Bleus ont ainsi pu observer le sacre de Dublin avec le sentiment du devoir accompli, en ayant fait ce qu'ils avaient à faire.
À commencer par réagir parfaitement à la pression galloise et l'essai rapide de George North (8e).
À quelques mois de la Coupe du monde à domicile, les Tricolores ont ainsi prouvé qu'ils avaient du coffre et des capacités de rebond. Ils l'avaient démontré en battant l'Écosse (32-21) avec style après des débuts compliqués en Italie (29-24) et une défaite lourde en Irlande (32-19).
- Ramos et Penaud dans l'histoire -
Ils se sont transformés en rouleau compresseur pour écraser une équipe galloise encore malade mais qui a su se montrer aussi accrocheuse que surprenante au Stade de France.
Petit à petit, les Bleus ont construit leur succès, s'appuyant d'abord sur leurs arrières, en premier lieu l'implacable ailier Damian Penaud, qui a inscrit ses vingt-cinquième et vingt-sixième essais internationaux et a rejoint ainsi Philippe Bernat-Salles et Émile Ntamack au cinquième rang des marqueurs français.
Ils ont ensuite laissé leurs avants parler, Uini Atonio en tête, auteur de son premier essai avec les Bleus pour sa cinquantième sélection.
"Un premier essai en cinquante sélections? Ca fait pas beaucoup (rires) mais je ne suis pas là pour marquer des essais. Je suis là pour faire avancer l'équipe et apporter de l'ambiance. Si je marque, c'est que l'équipe a avancé et que, pour une fois, j'étais bien placé (sourire). Je sais que, aussi proche de la ligne, si tu marques pas...", a rigolé le pilier rochelais.
Avec le match bien sous contrôle et le ballon en main, portés par un François Cros de gala (18 plaquages), ils n'ont plus eu qu'à gérer pour aller chercher le point de bonus offensif.
Et même le traditionnel trou d'air français, sanctionné par deux autres essais de Bradley Roberts (56e) et Tomos Williams (65e), n'a pas semblé en mesure de contrecarrer les plans français.
La machine bleue est bien huilée et termine ainsi le Tournoi en beauté, bien lancée vers son Mondial.