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Jonas Vingegaard s'est offert l'étape reine du Tour d'Espagne, vendredi au sommet du col du Tourmalet, où son équipe Jumbo-Visma a signé un triplé et où Remco Evenepoel, en perdition, a perdu toute chance de gagner sa deuxième Vuelta.
Le Danois, double vainqueur du Tour de France, s'est envolé à huit kilomètres du sommet pour s'imposer avec une trentaine de secondes d'avance sur ses coéquipiers Sepp Kuss, qui reste en tête au classement général, et Primoz Roglic, lors de cette 13e étape.
Ce triplé dans les Pyrénées françaises consacre la toute-puissance de l'équipe Jumbo-Visma, bien partie pour gagner les trois grands Tours cette année –Roglic a remporté le Giro– et qui peut rêver de placer trois hommes sur le podium dans dix jours à Madrid.
L'ordre reste à déterminer, mais Sepp Kuss, habituel lieutenant au service de ses leaders, a plus que limité la casse. Au classement général, l'Américain compte 1 min 37 sec d'avance sur Roglic et 1 min 44 sec sur Vingegaard. L'Espagnol Juan Ayuso (UAE) suit à 2 min 37 sec.
Dans le dernier kilomètre, Kuss a même repris une trentaine de secondes à Vingegaard, moins aérien qu'en juillet, en passant à l'attaque pour s'extirper d'un petit groupe de poursuivants dans lequel figuraient également les Espagnols Enric Mas, Juan Ayuso et le jeune grand talent belge Cian Uijtdebroeks.
"Ce triplé est mieux que le plan prévu", a réagi Vingegaard. "Je suis tellement heureux, je ne pouvais pas choisir meilleur jour pour l'emporter. C'est l'anniversaire de ma fille Frida aujourd'hui. Je voulais gagner pour elle", a ajouté le Danois après cette première victoire sur le Tour d'Espagne qu'il dispute pour la deuxième fois.
- Evenepoel perd 27 minutes -
La journée a en revanche été fatale aux ambitions du vainqueur sortant, Remco Evenepoel, qui a connu une défaillance terrible pour franchir la ligne avec plus de... 27 minutes de retard sur Vingegaard.
Le Belge a été distancé dès l'Aubisque, le premier des trois grands cols au programme, alors qu'il restait encore 90 km à parcourir.
Visage livide et plié sur sa machine, le prodige flamand, entouré de ses équipiers de Soudal Quick-Step, a vécu un nouvelle désillusion sur un grand Tour cette année après son abandon sur le Tour d'Italie à cause du Covid-19.
Le Portugais Joao Almeida figure parmi les autres grands perdants du jour, tout comme le jeune Français Lenny Martinez, lâché dès le pied du Tourmalet et qui a perdu plus de huit minutes dans les 18,9 km d'ascension.
Si l'écrémage a été fait en faveur de Jumbo-Visma, il reste cependant encore beaucoup de montagnes à escalader dans cette Vuelta, dont le terrifiant Angliru mercredi prochain. Et dès samedi, la 14e étape au départ de Sauveterre-de-Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, proposera un nouveau triptyque gratiné (Hourcére, Larrau, Belagua) susceptible de créer encore de grosses différences.
