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Un US Open à huis clos sans Djokovic, Nadal ou Thiem? Les têtes d'affiche sont sceptiques

L'US Open de tennis, levée du Grand Chelem, aura aux dates prévues du 31 août au 13 septembre à Flushing Meadows, mais à huis clos, a annoncé mardi Andrew Cuomo le gouverneur de New York. "La fédération américaine de tennis prendra des précautions extraordinaires pour protéger les joueurs et le personnel, y compris des tests solides, un nettoyage supplémentaire des lieux, un espace réservé aux vestiaires supplémentaire, un logement et un transport dédiés", a-t-il justifié sur Twitter.

Reste à présent à convaincre de nombreux joueurs majeurs tels que Novak Djokovic de jouer ce tournoi du Grand Chelem, longtemps menacé par le coronavirus. Selon ESPN et Forbes, l'USTA a vu son plan approuvé par les circuits masculin ATP et féminin WTA, qui ont mis à l'arrêt leur saison jusqu'à fin juillet.

L'idée est de supprimer les qualifications en simple et de réduire le tableau de doubles de 64 paires à 24. En outre, le Masters 1000 de Cincinnati (16-23 août) serait déplacé à Flushing Meadows, pour l'enchaîner avec l'US Open. Ce qui constituerait un "double header" inédit, long de presque un mois, afin de concentrer les joueurs à New York sans les faire voyager.

"Nous pensons que c'est un bon plan pour le sport et pour l'économie du tennis", avait plaidé Eric Butorac, directeur des relations avec les joueurs de l'USTA, la semaine dernière. Et pour cause: son instance vient d'engager un plan économique ayant abouti au licenciement de 110 employés. Une annulation de l'US Open aggraverait inévitablement sa situation étant donné que sur ses 485 millions de dollars de chiffres d'affaire annuel, 400 ont été générés l'an passé par ce seul évènement grâce aux sponsors, aux diffuseurs et à la billetterie.

Doutes chez les joueurs

Le maintien de l'US Open suscite néanmoins des réserves chez de nombreux joueurs, qui devraient pour la plupart observer une quatorzaine à leur arrivée et se verraient tous confinés dans des hôtels près de l'aéroport John Fitzgerald Kennedy. Au coeur de la ville qui a été la plus affectée par la pandémie aux Etats-Unis, ils ne pourraient être accompagnés que par un membre de leur entourage.

"Des conditions extrêmes", a déploré la semaine passée le numéro 1 mondial Novak Djokovic, qui a estimé "impossible" de s'y rendre dans son staff complet, entraîneur, préparateur, physiothérapeute. Dans son sillage, Dominic Thiem, Alexander Zverev, Grigor Dimitrov ont aussi exprimé leurs réticences à participer au tournoi.

Si Roger Federer, qui a tiré un trait sur 2020 après avoir été réopéré du genou droit, se tient à l'écart des débats, l'autre poids lourd du circuit, Rafael Nadal, n'a pas caché non plus ses réticences. "Si vous me disiez d'aller jouer l'US Open aujourd'hui, je vous dirais non", a-t-il tranché début juin, ajoutant qu'"on ne peut pas reprendre tant que la situation n'est pas entièrement sûre".

Reste à savoir désormais quel sera leur choix si l'US Open est maintenu. A New York, l'Espagnol peut remporter son 20e Grand Chelem et ainsi rejoindre Federer, quant à Djokovic, il peut s'approcher avec un potentiel 18e titre. Sans compter que juste derrière, les attend Roland Garros (20 septembre-4 octobre). Avec ce que cela supposerait de paramètres à gérer, fatigue, vol transatlantique, changement de surface.

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