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Cyclisme: les prochains défis d'Alaphilippe  

Et maintenant? Double champion du monde de cyclisme, Julian Alaphilippe a devant lui, à 29 ans, d'autres grands objectifs dans une carrière qui s'enrichit de coups d'éclat répétés dans les classiques et aussi sur le Tour de France.

- Des "Monuments" à sa portée -

Strade Bianche, Flèche Wallonne par trois fois, Clasica San Sebastian, Flèche Brabançonne... le Français a accumulé les succès dans les courses d'un jour mais il n'a pour l'instant accroché qu'un seul "Monument" -l'appellation des cinq plus grandes courses d'un jour-, à son palmarès: Milan-Sanremo en 2019.

Moins heureux dans ces grands rendez-vous qu'au Mondial, il a souvent frôlé la victoire (quatre deuxièmes places). Surtout dans Liège-Bastogne-Liège, la classique qui l'a révélé en 2015 mais qui lui a toujours échappé jusqu'à présent. En position de gagner dans la ligne droite finale lors des deux dernières éditions, il a raté le coche à chaque fois (rétrogradé à la 5e place en 2020, 2e en avril dernier).

Alaphilippe n'a pas connu plus de réussite dans le Tour des Flandres, une course qui lui a plu dès sa première participation en octobre dernier. S'il a les qualités pour exceller dans ce registre, il est confronté au dilemme du pic de forme à viser au printemps: début avril pour le Tour des Flandres ou trois semaines plus tard pour Liège-Bastogne-Liège? Dernier facteur, loin d'être le moins important: le trop-plein de prétendants dans son équipe Deceuninck, à la fois un atout et un handicap.

- Lombardie, le prochain rendez-vous -

Un dernier rendez-vous se profile cette année, bien avant les classiques du printemps prochain: le Tour de Lombardie, le 9 octobre entre Côme et Bergame, est taillé pour lui. Mais retrouvera-t-il la motivation nécessaire après le feu d'artifice de Louvain (Belgique), les émotions fortes qui l'ont accompagné, le plaisir dispensé au public français?

"Je sais ce qui m'attend", a confié dimanche soir Alaphilippe, en homme conscient de la responsabilité supplémentaire qui accompagne le port du maillot arc-en-ciel. "Depuis un an, j'ai tellement eu à coeur de l'honorer, sur chaque course, tout le temps, que je me suis rajouté inconsciemment de la pression et ça m'a fait faire des petites erreurs", reconnaissait-il la semaine dernière au moment du bilan.

Son cousin et entraîneur Franck Alaphilippe l'a confirmé: "Il a vécu une année avec des hauts et des bas, beaucoup de bonheur aussi mais c'était une année difficile à gérer. Il va pouvoir s'en servir pour changer des choses dans son approche des courses." Car, a-t-il rappelé, "Julian fait du vélo pour gagner".

- Le Tour, mais pour y briller -

Depuis 2018, le Bourbonnais a noué une histoire d'amour avec le public du Tour qui vibre au rythme de ses exploits et attend toujours plus de la part du puncheur français (6 victoires d'étape, 18 jours en jaune). De son épopée de 2019, quand il avait porté le maillot jaune jusqu'à trois jours de l'arrivée (5e finalement), est né le malentendu sur une éventuelle victoire finale, attendue par le cyclisme français depuis 1985.

Irrésistiblement porté vers l'offensive ("les attaques, c'est la marque de fabrique de Julian", rappelle son patron Patrick Lefevere), le champion du monde n'a jamais été prêt mentalement, jusqu'à présent, à renoncer à son ADN: "Les efforts, les émotions, l'ambiance dans l'équipe, ce que tu procures à tes proches, ce que tu crées avec le public qui t'encourage et vibre avec toi, tout cela est indescriptible."

"Le maillot jaune, le panache, les émotions, ça prend le dessus sur tout", expliquait-il dans L'Equipe avant le début du Tour 2021. "Je ne sais pas si je serais capable de prendre le départ du Tour en me disant que je n'attaquerai pas une seule fois, pour me préserver, parce que je dois rouler en pensant au classement général. Quel intérêt de courir si je ne donne pas un coup de pédale devant?"

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