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Une pétition pour relancer le tennis connaît un grand succès en ligne

Yves Pevenage, moniteur de tennis au club de Havré, nous a contactés le bouton orange Alertez-nous pour nous signaler une pétition réclamant la reprise du tennis pour les plus de 13 ans.

"C'est une pétition qui a été lancée parce qu'on n'a pas trop l'impression d'être écouté", nous dit-il. "On n'arrête pas de dire que le sport est important pour la santé mais on ne peut pratiquement plus rien faire. On respecte toutes les règles: les vestiaires sont fermés, il y a un sens d'entrée et de sortie, du gel à disposition et sur le terrain, on sait garder les distances plus que facilement".

"Une autre crainte que l'on a, c'est que les jeunes décrochent du sport. A force de ne plus pratiquer et d'être assis devant leurs cours virtuels toute la journée, on n'a pas envie qu'ils perdent la motivation. Des parents m'ont même demandé si je ne pouvais pas donner des cours particuliers, mais j'ai dû refuser en leur expliquant qu'on ne pouvait pas. Ça n'est pas tant une question de risque sanitaire car je peux très bien être à 10 mètres de mon élève et le coacher, mais c'est dans un souci de respect des règles".

La pétition, lancée lundi, est à l'initiative du président de la Brussels Tennis School, Christophe Thys. Pour lui "la pratique du sport est essentielle. Pas seulement pour les plus jeune mais aussi les adultes. Le tennis, comme le golf est très 'safe' vu la distance entre les joueurs. Les vestiaires sont fermés, les restaurants aussi, il ne devrait pas y avoir de soucis".

Seulement 20h après le lancement, le premier objectif de 1.000 signatures a été atteint. "Le mouvement a été suivi pratiquement à 100%", nous explique Christophe Thys. "Les clubs francophones sont en train de partager cette pétition auprès de leurs membres donc on espère atteindre quelques milliers de signatures". Le temps presse pour Christophe Thys qui souhaite envoyer cette pétition mercredi soir à Valérie Glatigny, la ministre des Sports de la Fédération Wallonie-Bruxelles, afin que cela puisse "être pris en considération lors des discussions de vendredi (concernant d’éventuelles nouvelles mesures sanitaires, ndlr)".

Un point qui pourrait retenir l'attention de la ministre Glatigny, c'est la qualité de la formation des futurs sportifs professionnels qui pâtit sérieusement de la situation. "Actuellement, seuls les joueurs élites peuvent s'entraîner, mais ils sont vraiment très peu nombreux. Il y a des jeunes très talentueux qui n'ont pas le statut qui ne peuvent plus s’entraîner".

Tant pour Christophe Thys que pour Yves Pevenage, les motivations de cette pétition sont plus sportives qu'économiques. "Ici, à Havré, ça va encore", nous dit Yves Pevenage. "Nous avons pas mal de jeunes donc on peut encore donner 30% des cours. Je suis le seul moniteur à temps plein, les autres ont souvent une activité sur le côté. Je suis passé de 40h à 14h de cours par semaine, il y a aussi le droit passerelle donc le financier n'est pas vraiment le problème principal mais bien la santé physique des gens". Christophe Thys qui est le directeur des clubs Royal Brussels Lawn Tennis Club et Tennis Club Uccle Churchill va dans le même sens: "Nos moniteurs sont tous indépendants donc ils perçoivent un double droit-passerelle. Pour ça, il faut quand même remercier les autorités qui ont mis ça en place".

Pour André Stein, président de l'Association Francophone de Tennis et vice-président de la Fédération Belge de tennis, "il est important que l'initiative de cette pétition vienne des clubs". Il confirme des contacts "étroits et presque quotidiens" avec le cabinet de la ministre Glatigny afin de faire part de la réalité du terrain. Une réalité qui pourrait être dure à regarder si cette situation se poursuit.

Concernant l'éventuelle faillite de clubs de tennis, celui qui est aussi président de l'AISF (Association Interfédérale du Sport Francophone) "craint que cela arrive" si rien n'est fait. "La situation est différente d'un club à l'autre mais globalement ceux qui n'ont pas de terrains couverts s'en sortent mieux. Pour les clubs qui possèdent ce genre d'infrastructures, la majeure partie du chiffre d'affaire se fait en hiver quand des gens louent les emplacements mais là ils perdent la plus grosse partie de leurs revenus".

Un budget de 3 millions d'euros a été débloqué par la ministre Glatigny, une enveloppe à répartir en fonction des besoins entre les différentes fédérations. 

A l'heure d'écrire ces lignes, la pétition a dépassé les 2.000 signatures.

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