Accueil Sport

Vonn: "J'essaierai d'être en affaires comme j'étais sur les skis"

L'Américaine Lindsey Vonn, qui a chuté lors du super-G des Mondiaux d'Are mardi, est longuement revenue en conférence de presse sur ses adieux au monde du ski forcés par ses blessures, sa relation avec Mikaela Shiffrin, et son futur.

Q: Comment vous sentez-vous après votre chute?

R: "J'ai un oeil au beurre noir, j'ai juste l'impression de m'être fait rouler dessus par un semi-remorque, j'ai mal aux côtes, j'ai eu le souffle coupé. Les genoux ça va, ce n'est pas pire qu'avant. Dimanche ça va être génial (ironique) (...) (Après la chute) J'ai tout de suite pensé +bordel, pourquoi je suis encore dans les filets, qu'est-ce que je fais là, je suis trop vieille pour ces conneries (rires)+"

Q: Qu'attendez-vous de la course dimanche?

R: "Je peux toujours gagner, ne m'enterrez pas trop vite, c'est une chance de victoire de plus."

Q: Discutez-vous avec le Norvégien Aksel Lund Svindal qui prend sa retraite pour les mêmes raisons que vous?

R: "Beaucoup de gens ne comprennent pas les émotions par lesquelles on passe. On me dit +Allez Lindsey, tout est possible+. Mais en tant qu'athlète quand on en arrive à ce point (de blessures, de douleur), on sait que c'est le moment. Aksel est arrivé à la même conclusion que moi. C'est bien de pouvoir parler à quelqu'un qui partage la même chose au même moment."

Q: Avez-vous des regrets d'arrêter?

R: "J'adore ce que je fais, j'adore aller vite, l'adrénaline de la compétition, repousser mes limites. La descente n'est pas un sport sain, les gens chutent. J'ai poussé aussi loin que je pouvais, là je ne peux plus, mais ça valait le coup. Le record (les 86 victoires en Coupe du monde de Stenmark, elle en compte 82) je ne peux plus rien y faire. Je suis revenu de beaucoup trop de blessures et malgré tout je ne l'ai pas fait. J'aurais aimé battre ce record mais pas au point de risquer de me faire mal pour le reste de ma vie."

Q: Que pensez-vous des toutes les victoires de Mikaela Shiffrin?

"Elle est très talentueuse, elle a une approche du ski très différente de la mienne, très méthodique, technique, à mon opposé. C'est probablement pour ça qu'elle gagne tant, et je lui souhaite de continuer. Je lui souhaite d'être heureuse, il faut aussi savoir apprécier toutes ces victoires."

Q: Quelle est votre relation avec elle?

R: "Il y a beaucoup de respect entre nous. Elle fait ses trucs, je fais les miens. On ne travaille pas beaucoup ensemble, elle ne s'entraîne pas avec nous. Je ne la connais pas très bien. Il y a peu de gens que je ne connais pas, c'est étonnant que je ne la connaisse pas si bien."

Q: Qu'allez vous faire une fois retraitée?

R: "Je ne sais pas, c'est ce qui est excitant. Monter un business, j'ai des idées dans le cinéma, pas comme actrice pour l'instant, plutôt dans la production (...) J'essaierai d'être en affaires comme j'étais sur les skis, de travailler dur. J'aimerais bien que plus tard on dise: +Lindsey? C'était une skieuse il y a très longtemps, aujourd'hui c'est une super businesswoman+. Je ne vais pas rester dans mon canapé à me tourner les pouces."

Q: De quoi êtes vous le plus fier?

R: "De ma fondation. C'est ce qui m'est arrivé de mieux avec mes blessures qui m'ont donné du temps. Notre mission est d'inspirer les jeunes filles. Je sais l'influence que l'on peut avoir sur les enfants. J'ai rencontré Picabo Street (ancienne skieuse internationale américaine) quand j'avais 9 ans, c'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui. Je pense qu'en tant qu'athlète professionnelle on a l'opportunité de rendre un peu meilleure la vie des gens."

Q: Allez-vous rester en contact avec le monde du ski?

R: "Non ça me rendrait trop triste, j'ai besoin d'une pause. J'accepte le fait de ne plus pouvoir skier mais j'aimerais toujours le faire donc il vaut mieux couper."

Q: Pensez-vous aux conséquences de vos blessures sur votre corps à long terme?

R: "Je suis foutue (rires). Je vais avoir mal le reste de ma vie mais je peux rien y faire. Je n'ai plus de cartilage, plus de ménisques, j'ai des plaques, des vis, que la vie continue. Mais la tête va bien."

Propos recueillis en conférence de presse

À lire aussi

Sélectionné pour vous