Accueil Actu

Au Brésil, l'ex-président Temer va recouvrer la liberté

(Belga) Pour la deuxième fois en moins de deux mois, des juges ont ordonné mardi la remise en liberté de l'ex-président brésilien Michel Temer, détenu depuis jeudi dernier dans le cadre de l'enquête anticorruption "Lava Jato" (Lavage express).

Quatre juges du Tribunal supérieur de Justice (STJ) ont voté à l'unanimité en faveur d'une mesure d'habeas corpus qui devait permettre à l'ancien président de centre droit de sortir dans les prochaines heures de sa cellule de Sao Paulo (sud-est). Mais la STJ a ordonné, outre l'interdiction de contact de M. Temer avec d'autres suspects, une interdiction de sortie du territoire avec la saisie de son passeport et le gel de ses biens à hauteur du préjudice subi par les finances publiques. Michel Temer est soupçonné par la justice d'être à la tête d'une "organisation criminelle" ayant détourné jusqu'à 1,8 milliard de réais (417 millions d'euros). Le parquet avait évoqué un "système criminel sophistiqué" sur des projets de génie électro-mécanique dans la centrale nucléaire d'Angra, toujours inachevée. M. Temer, 78 ans, prédécesseur de Jair Bolsonaro de 2016 à 2018, a été incarcéré plusieurs jours à deux reprises depuis mars. La semaine dernière, une cour d'appel de Rio de Janeiro avait ordonné sa réincarcération, infirmant une décision de remise en liberté rendue le 25 mars par un juge de première instance. Ses avocats avaient rapidement déposé une demande d'habeas corpus. Les juges du STJ, une cour de troisième instance, ont également décidé mardi de remettre en liberté le colonel Joao Baptista Lima, ami personnel de Michel Temer impliqué dans la même affaire. La mesure d'habeas corpus dont bénéficient les deux suspects devra être confirmée par le même STJ en séance plénière cette fois-ci. Lancée il y a cinq ans, l'enquête Lava Jato a mis au jour le plus grand scandale de corruption de l'Histoire du Brésil, autour de contrats de la compagnie pétrolière publique Petrobras, avec des grands groupes du BTP. M. Temer était arrivé au pouvoir en août 2016, après la destitution brutale de la présidente de gauche Dilma Rousseff - pour maquillage des comptes publics - dont il était le vice-président. Le mandat de ce cacique du Mouvement démocratique brésilien (MDB) a été entaché par une série de scandales de corruption, malgré lesquels il a réussi à se maintenir au pouvoir, mais de justesse. M. Temer est le deuxième président brésilien incarcéré dans le cadre de Lavage express, après Luiz Inacio Lula da Silva (Lula), en prison depuis avril 2018 pour corruption et blanchiment d'argent. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous