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La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), dans une interview parue mercredi dans la presse japonaise, laisse la porte ouverte à de nouvelles hausses des taux, face à l'inflation jugée toujours trop élevée.
Lors des neufs derniers mois, l'institution monétaire européenne a "agi de manière très délibérée et décisive afin de lutter contre l'inflation" avec sept hausses de taux d'affilée jusqu'en mai, a rappelé Mme Lagarde dans cette interview accordée au quotidien Nikkei.
La dirigeante française a toutefois reconnu qu'il restait "encore du chemin à parcourir", suggérant que les gardiens de l'euro devront encore resserrer davantage la vis du crédit, son arme favorite pour abaisser les tensions sur les prix.
Les denrées alimentaires et un large éventail de biens continuent de voir leurs prix grimper. L'inflation en zone euro a atteint 7% en avril, naviguant toujours bien au-delà de l'objectif de 2% visé par la BCE.
"Il existe des facteurs qui peuvent induire des risques à la hausse importants pour les perspectives d'inflation", "en particulier, en ce qui concerne les augmentations de salaires dans divers pays européens", selon Mme Lagarde.
La hausse des prix pèse sur le pouvoir d'achat des ménages et alimente les revendications de hausses de salaire.
Les économistes s'attendent désormais à ce que l'institut monétaire relève ses taux d'intérêt lors de ses deux réunions prévues avant la pause estivale.
Concernant l'économie, la zone euro est "dans une meilleure position que ce que nous craignions il y a six mois", quand l'Europe devait parer à l'approvisionnement en énergie en devant se passer du gaz russe, estime Mme Lagarde.
Cependant, une ombre demeure selon elle au tableau: de grandes incertitudes subsistent, "y compris ce qui se passera dans la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, et certains signes émergents de faiblesse de la demande de produits manufacturés".