Accueil Actu Belgique Faits divers

"J'étais dans une rage folle": Domenico Puddu, qui a tué son voisin à Charleroi, témoigne aux assises

Un procès très attendu a débuté ce mardi matin à la cour d'assises du Hainaut, celui de Domenico Puddu. En 2019, ce retraité âgé de 70 ans avait tué son voisin qui faisait des travaux dans sa maison. La victime était quelqu'un de connu et d'apprécié dans la région de Charleroi. 

Le président de la cour d'assises du Hainaut, Adrien Van der Linden d'Hoogvoorst, a interrogé, ce mardi matin, Domenico Puddu au sujet de l'assassinat de Jean-Yves Wargnies, survenu le 30 décembre 2019 à Marchienne-au-Pont (Charleroi).

En septembre 2015, Jean-Yves Wargnies achète un hangar, qu'il souhaite transformer en lofts, à la rue du Congo. L'accusé, célibataire endurci qui a quitté sa région du Centre pour Marchienne-au-Pont, en raison de problèmes de voisinage, est rapidement excédé par le bruit des travaux.    

La victime avait déposé plainte contre l'accusé en 2016

Les voisins ont des discussions houleuses. En 2016, Jean-Yves Wargnies dépose une plainte contre l'accusé, pour des menaces. L'accusé aurait mimé un tir, déclarant qu'il n'avait pas peur de tirer. "Le bruit de la scie circulaire était intenable. Je lui ai bien dit que j'étais capable de tirer un coup de fusil, mais je n'avais pas d'arme à la maison. Dans le sac, il n'y avait que ma main", dit-il.    

Pourtant, il détenait une arme chez lui, achetée en 1999. "Je l'avais enterrée. Je l'ai déterrée en 2016 après avoir été victime de menaces de la part de drogués et d'auteurs de dépôts sauvages, derrière mon habitation."  L'accusé prétend n'avoir jamais utilisé cette arme, entre 2016 et le 30 décembre 2019. Ce jour-là, il a tiré, à deux reprises, vers Jean-Yves Wargnies, en milieu de matinée.    

Quand le processus s'est enclenché, c'est devenu incontrôlable

"Je suis allé lui demander d'arrêter de faire du bruit. Ce jour-là, je n'avais pas appelé la police, comme la veille et l'avant-veille. Je suis allé le voir. Je ne sais plus ce qu'il m'a répondu et j'ai tiré en l'air. Je suis rentré chez moi pour charger le pistolet. Je ne me contrôlais plus, je voulais arrêter les nuisances, pas tuer quelqu'un. Je le regrette. Quand le processus s'est enclenché, c'est devenu incontrôlable. J'étais dans une rage folle."    

Après un premier coup de feu, qui a atteint les fesses de la victime, l'accusé l'a poursuivie dans la rue et l'a achevée d'un coup de feu dans la tête. "Je ne savais pas que je l'avais touché quand il a sauté du toit. Après, je l'ai vu accroupi près d'un poteau. Je lui ai dit: 'ah, tu as appelé la police'. On tournait autour du poteau, et j'ai tiré. J'ai visé sa tête. Après, on dirait que le volcan s'est éteint. Toute la nervosité est partie et j'ai réalisé ce que j'avais commis."

Des experts en santé mentale ont estimé qu'il était toutefois responsable de ses actes.

Il conteste avoir menacé l'ami de Jean-Yves 

Domenico Puddu est aussi accusé de menaces sur la personne de Christophe Bertelli, l'homme qui travaillait avec la victime le jour des faits. Après avoir abattu Jean-Yves Wargnies d'une balle dans la tête, l'accusé a dit à Christophe, l'ami de Jean-Yves, que ce dernier était mort. L'accusé confirme qu'il a dit à Christophe qu'il avait prévenu Jean-Yves qu'il allait tirer, s'il n'arrêtait pas les nuisances. Il conteste toutefois avoir menacé Christophe, "je l'ai complètement ignoré, j'étais focalisé sur Jean-Yves. Ce qu'il a déclaré est faux". Christophe Bertelli s'est constitué partie civile au procès. Son audition est prévue mercredi matin.  

Le procès se poursuit ce mardi après-midi avec les auditions du juge d'instruction, des enquêteurs et des premiers experts judiciaires désignés dans le cadre de l'instruction.

À lire aussi

Sélectionné pour vous